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Patrice Bélie (Adista) : « Le cloud a de beaux jours devant lui en France »

L’ancien directeur général de HubOne, filiale d’ADP, est aux commandes d’Adista depuis mai dernier. Opérateur de services hébergés, la société se positionne aujourd’hui comme l’opérateur télécoms de référence et le spécialiste français des services informatiques aux entreprises délivrés sur les réseaux Très Haut Débit.

patrice belie

Patrice Bélie est entré chez Adista en mai 2018 en tant que directeur général. Il est PDG de l’entreprise depuis janvier 2019. Avec son arrivée, c’est tout l’organigramme de l’entreprise qui évolue.

Alliancy. Vous êtes entré chez Adista à la direction générale au printemps dernier, après avoir travaillé longtemps chez ADP. Est-ce un grand changement ?

Patrice Bélie. Adista est une entreprise très différente, moins structurée en termes de management. C’est surtout à l’origine une société entrepreneuriale d’ingénieurs et de services, qui dispose également d’une agence digitale [50 personnes basées à Saint-Etienne, NDLR] réalisant des sites web, des interfaces clients, des outils à la demande…

Quel est votre activité principale ?

Patrice Bélie. Adista est un intégrateur informatique, créé par deux frères il y a trente-cinq ans dans l’est de la France, à Nancy. De l’hébergement, ils sont passés aux réseaux IP (RIP). En 2007, ils ont ouvert une première agence commerciale à Bordeaux, tout en étant soutenus par des fonds d’investissements depuis 2011 en suivant les RIP (liens, VPN…). Aujourd’hui, Adista compte 28 agences sur tout le territoire et est désormais un acteur significatif du secteur des télécoms BtoB en France.

Etes-vous présent à Paris ?

Patrice Bélie. Nous venons tout juste d’ouvrir l’agence francilienne. Nos grosses implantations se situent à Saint-Etienne et Lyon, Bordeaux et Caen… Et, demain, également en région parisienne.

Quels sont vos objectifs pour cette année ?

Patrice Bélie. Maintenir la croissance en vue d’atteindre les 150 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2022. Nous souhaitons nous positionner sur les bons segments de marché, avec notre présence renforcée dans les télécoms. Une de nos activités minoritaires est le cloud, l’infogérance et les services hébergés, mais elle bénéficie de la plus forte croissance. Sur le SDWan, nous sommes l’un des leaders en France, un domaine sur lequel nous nous sommes positionnés très tôt.

L’effectif comptera près de 500 collaborateurs à la fin du prochain exercice.

Quels changements cela implique-t-il pour vous ?

Patrice Bélie. En 2019, nous avons prévu 120 recrutements. Les profils accompagnent la mutation des compétences, télécoms certes, mais aussi sur notre deuxième activité. Il nous faut recruter dans le cloud et l’infogérance partout en France pour adresser une clientèle qui va évoluer dans sa structure. Nous devons faire grossir la taille de nos clients et compter davantage d’ETI et grands comptes.

Aujourd’hui, qui sont vos clients ?

Patrice Bélie. Nous travaillons avec 6 500 entreprises environ, majoritairement des PME et ETI (à 55 %) et le secteur public (45 %). Jusqu’à présent, nous étions très peu en Ile-de-France, mais nous y renforçons nos équipes pour établir une vraie présence commerciale. Nous devons mieux couvrir le territoire, notamment les grandes métropoles.

Quels sont les avantages du SDWan ?

Patrice Bélie. Ils sont multiples. On sécurise un lien en le multipliant… Chacun de ces liens permet de faire du backup à l’autre, ce qui évite l’engorgement grâce à un hébergement centralisé. Ensuite, on peut prioriser les trafics : la visio sera prioritaire sur un autre flux par exemple… On peut maîtriser les flux, mieux les gérer et cela indépendamment des différents canaux que l’on utilise.

Comment voyez-vous le développement du cloud aujourd’hui ?

Patrice Bélie. Il y a une place pour tous les services ! AWS comme Microsoft ou autre… Aujourd’hui, la réalité est plus nuancée. On fait des choses très bien dans le cloud public de façon massive et standard (bureautique, backup…), par contre certains services nécessitent un cloud de proximité au fur et à mesure que les données et les applications sortent de l’entreprise. Une vague qui reste encore à faire pour les PME et ETI françaises. Le cloud a donc de beaux jours devant lui en France, mais il faut apporter de la sécurité et des services… A terme, pour les entreprises, la complexité sera de gérer le multi-cloud et l’hybridation.

Finalement, le cloud qui était vu comme quelque chose de simple au départ va-t-il devenir complexe ?

Patrice Bélie. On sait tous qu’une migration dans le cloud ne s’improvise pas ! Il faut l’accompagner et gérer cette logique de services. Il faut des acteurs, intégrateurs intermédiaires pour piloter tout cela. Adista est l’un d’entre eux. Simplicité ne veut pas dire simpliste ! Le cloud est meilleur en matière de qualité de services, de variété et de sécurité, mais cet ensemble doit être géré et le monde de l’informatique d’entreprise est à prendre très au sérieux. On ne peut être dans l’improvisation. Nous sommes aujourd’hui dans le même contexte que l’eau ou l’électricité, il faut que ce soit simple, intuitif et toujours disponible.

  • Chiffre d’affaires à mi-2018 : 91,5 millions d’euros (+ 15 % par an en moyenne)
  • 430 collaborateurs, dont 180 à Nancy (le reste est réparti sur tout le territoire)
  • Six datacenters français en propre (certifié hébergeur de données de santé)
  • En juillet 2016, les deux frères fondateurs ont vendu la majorité du capital au fonds d’investissement Equistone (ex-Barclays Equity) et ont peu à peu quitté l’entreprise.
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