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Un quart des recruteurs français ont peur de l’IA au travail

En septembre dernier, la France s’est officiellement dotée d’un comité de l’intelligence artificielle générative. Lancé par la Première ministre Elisabeth Borne, cet organisme  a pour objectif de présenter des propositions concrètes d’ici à six mois afin d’adapter la stratégie du gouvernement français au sujet de l’intelligence artificielle. Cette création fait état du rôle de plus en plus central qu’occupe cette technologie dans le quotidien des Français… mais également dans celui de la population mondiale.

Mais à quel point est-elle considérée par les recruteurs et chercheurs d’emploi en fonction des pays ? Quels pays l’adoubent ? Quels pays la méconnaissent ? Quels pays la redoutent ?

Après avoir lancé son IA générative chargée des descriptions de poste, Indeed, première plateforme de recrutement et de matching au monde, a tenté de répondre à ces questions au moyen d’une étude menée en partenariat avec CensusWide entre août et septembre 2023, auprès de recruteurs et candidats basés en France, au Royaume-Uni, en Inde, aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne et au Canada.

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Les plus enthousiastes : les Indiens

Les recruteurs et candidats interrogées en Inde sont de loin les plus enthousiastes à l’égard de l’IA et de son recours dans l’espace de travail : en effet, pas moins de 98% des responsables RH et 91% des chercheurs d’emploi déclarent qu’ils utilisent actuellement des outils d’IA dans le cadre de leur emploi.

Les recruteurs indiens sont notamment friands d’IA en vue de remplir des fonctions RH (55%), créer un chatbot de service à la clientèle (45%), générer des questions d’entretien (44%), ou encore pour résumer ou analyser des CV et des demandes d’emploi (43%). S’agissant des candidats, c’est principalement pour la préparation des questions d’entretien (44%) et la correspondance avec les recruteurs (44%) que l’IA est particulièrement sollicitée.

Cet enthousiasme s’explique par une confiance enracinée envers cette technologie, perçue comme porteuse d’espoir :

Les plus en retrait : les Japonais

Sans pour autant exprimer une méfiance particulière, les Japonais (recruteurs comme candidats) s’avèrent être les plus indéterminés vis-à-vis de l’adoption de l’IA dans leurs process : en effet, près d’un tiers (35%) des professionnels des RH et plus de la moitié (53%) des chercheurs d’emploi au Japon déclarent qu’ils n’utilisent pas du tout les outils d’IA dans le cadre de leur travail.

Et pour cause : selon une récente étude de la Goldman Sachs, le Japon affiche un retard technologique en matière d’IA par rapport aux Etats-Unis et à l’Europe. Un retard qui peut être attribué en partie à des lacunes comparatives dans le domaine du deep learning, lequel nécessite une armada d’ingénieurs logiciels que le Japon peine à faire émerger ces temps-ci.

Ceci explique que les répondants japonais semblent avoir du mal à se projeter dans un monde du travail emprunt d’IA, soulignant avec moins d’assertivité qu’ailleurs les espoirs et les craintes que cette technologie pourrait susciter.

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Les plus méfiants : les Français

L’exemple de la France montre que candidats et recruteurs peuvent être à la fois friands d’IA en pratique, mais également très craintifs à son endroit. Les répondants français sont en effet nombreux à utiliser des outils d’IA dans un processus de recrutement / candidature : c’est le cas de 85% des responsables RH et de 62% des chercheurs d’emploi.

Par contre, de tous les pays étudiés, les Français sont les plus craintifs à l’égard de cette technologie sur le lieu de travail : 30% des chercheurs d’emploi et 25% des professionnels des RH déclarent avoir peur de cette technologie, contre respectivement 12% 18% et au Japon, 18% et 29% au Royaume-Uni ou 16% et 25% aux Etats-Unis.

Des chiffres largement alimentés par les angoisses suivantes, particulièrement présentes chez les répondants français :

En somme, la perception des recruteurs et chercheurs d’emploi du recours à l’IA au travail dépend du niveau d’intégration de cette innovation dans le quotidien des répondants, tant d’un point de vue technique que culturel. Alors que l’Inde et les Etats-Unis semblent prêts à l’embrasser sans grandes réticences, le Japon est en train de payer son retard technologique, quand la France, demandeuse d’IA à première vue, se heurte à l’esprit critique de ses utilisateurs.

Lever les doutes vis-à-vis de l’IA au travail nécessite donc la transparence des entreprises sur le rôle complémentaire aux compétences humaines qu’il doit jouer, ainsi que la mise en place de normes éthiques robustes, visant à garantir la protection des données et encourager un dialogue ouvert, pour une intégration harmonieuse de l’IA dans le milieu professionnel.

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