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Atos offre 4,3 milliards d’euros pour racheter Gemalto

Thierry Breton, le PDG du groupe informatique français Atos a rendu public le 11 décembre une offre de rachat « amicale » sur le spécialiste des cartes à puces et de la sécurité Gemalto, bousculé sur les marchés depuis un an. Si la proposition est acceptée, elle permettra la consolidation d’un géant européen des technologies de sécurité.

L’ambition de Thierry Breton est de créer par cette opération un géant mondial des technologies de sécurité d’origine européenne.

Le board de Gemalto va avoir plus de temps que prévu pour étudier l’offre de rachat à 4,3 milliards d’euros proposée par Atos. Lancée le 28 novembre, et rendue publique dans la soirée du 11 décembre par Thierry Breton, le PDG du groupe français, la proposition courait initialement jusqu’au vendredi 15 décembre. Elle n’a dorénavant plus de date limite. L’opération – qui n’a pas été sollicitée par Gemalto – se veut en effet « amicale », avec la bénédiction de l’État français par l’intermédiaire de BPIfrance, principal actionnaire du spécialiste des cartes à puce. Ce sont les autres actionnaires, parmi lesquels l’assureur Aviva, qu’il faudra donc convaincre dans les prochains jours.

De fait, Atos offre 46 euros par titre Gemalto, soit un premium de 42% par rapport au cours de lundi – précédent l’annonce. L’action s’est envolée logiquement en conséquence de 34% mardi 12 décembre. En parallèle, la stratégie d’Atos a été saluée par une augmentation de 6,6% de son cours.

Depuis un an, Gemalto a multiplié les avertissements sur résultats, bousculée par un marché de la carte à puce en désarroi. De son côté, Atos observait depuis un certain temps, de l’aveu même de son PDG, l’évolution de la situation de la société de droit néerlandais créée en 2006 par le rapprochement de Gemplus et Axalto. Parmi les activités dynamiques de Gemalto : la cybersécurité tient une place particulière. Et c’est justement l’ambition de Thierry Breton de créer par cette opération un géant mondial des technologies de sécurité d’origine européenne, notamment pour répondre aux enjeux de l’Internet des Objets. Il espère ainsi capitaliser sur les synergies entre les deux entreprises, de la même façon que lors du rachat de Bull en 2014. En 9 ans à la tête d’Atos, l’ancien ministre français de l’économie, des finances et de l’industrie, s’est fait une spécialité des opérations de croissance externe… mais si Gemalto accepte la proposition, il bouclera l’opération de rachat la plus importante de l’histoire de son groupe.

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