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Avec Altima, l’assureur Maif innove plus vite

Pascal Demurger, directeur général de la Maif, présentait hier les nouvelles directions d’Altima, la plus petite filiale du groupe, et ses nouvelles offres, telle la 1ère assurance collaborative pour les adeptes de la voiture électrique.

Avec Altima, l'assureur Maif innove

Florent Villain (Altima), Pascal Demurger (Maif) ; Céline Mérine et Raphaël Berger (co-fondateurs de Otherwise)

Altima depuis son rachat à 100 % par la Maif fin 2014, s’est trouvée une nouvelle voie : celle de l’innovation tous azimuts au sein de sa maison-mère. « On se hacke nous-mêmes ! », reconnaissent de concert Pascal Demurger, le directeur général de la Maif et Florent Villain*, le tout-nouveau directeur général d’Altima, considérée comme la « PME » du groupe avec ses 60 salariés.

« Les clients avaient besoin de se rapprocher de leur assureur. Voir et comprendre comment tout cela fonctionne, explique Florent Villain. D’où cette nouvelle offre, appelée Altima by Maif, que nous testons d’assurance collaborative ». Ainsi, depuis hier, des conducteurs peuvent se regrouper en communautés affinitaires et organiser la mutualisation à leur échelle (plusieurs centaines au lieu de plusieurs millions !) et suivre leur sinistralité. Mais, l’originalité du concept va encore plus loin : « On pourra redistribuer jusqu’à 30 % de la prime HT à la communauté concernée si tout se passe au mieux pour elle »…

Recréer le sentiment d’appartenance

Pour initier ce nouveau contrat d’assurance tous risques et sans franchise, la « vedette rapide et souple près du paquebot Maif » a choisi de cibler une communauté jugée « réceptive », celle des conducteurs de véhicules électriques, à qui ils ont promis : « Si vous êtes des bons risques, vous vous y retrouverez à la fin de l’année ! ».

Au-delà, si la « communauté » n’existe pas, pas de souci, l’assuré intéressé peut aller jusqu’à suggérer à l’assureur de la créer et participer à la création de l’offre sur-mesure avec d’autres assurés. N’hésitez donc pas !

Dans son package, Altima by Maif intègre des garanties liées aux besoins spécifiques de la communauté, tout en y associant des services adéquats, notamment à tarifs négociés chez certains partenaires. Dans le cas de la « communauté électrique » (environ 100 000 voitures en France aujourd’hui), ce peut être une carte de rechargement électrique polyvalente, la location ponctuelle de véhicules thermiques, l’expertise à la remise en état du véhicule en LOA… Des simulations tarifaires sont d’ores et déjà accessibles sur le site.

Autre innovation à attendre pour Altima, mais cette fois pour la rentrée, une offre commune dans l’assurance auto également avec Otherwise, une start-up lancée début 2016 par Céline Mérine, ancienne de SwissLife Banque Privée et Raphaël Berger, ex-directeur Stratégie d’Areva. Accélérée à Agoranov, l’équipe d’une dizaine de 10 personnes vient tout juste de s’installer aux Dunes (site de la Société Générale) à Val-de-Fontenay, à l’est de Paris.

La Maif portera le risque quand Otherwise fera office de courtier

Otherwise, en tant que courtier, proposera une assurance automobile collaborative, sur le même modèle que leur première offre « complémentaire santé » lancée commercialement début 2017**. « Ces groupes peuvent intégrer idéalement une centaine de personnes, 150 au maximum. Notre idée est de restaurer le caractère humain et responsable chez les assurés », précise Céline Mérine. Leur cible ? Les adeptes de l’économie collaborative, mais aussi tous ceux qui ont une nouvelle vision de la communauté, « plus responsable, plus équitable, plus transparente… Chaque euro dépensé sera expliqué », précise Céline Mérine.

A terme, cette offre pourrait même devenir plus ou moins concurrente de celle d’Altima, reconnaît Pascal Demurger, mais dans un deuxième temps uniquement quand Altima élargira son offre (qui proposera toujours des services en sus). Ce partenariat gagnant-gagnant (« non capitalistique, mais pourquoi pas à terme ») d’un grand groupe et d’une start-up trouve ici tout son sens : « Nous voulons des relations partenariales constructives et intelligentes, dans le respect l’un de l’autre. Cette notion de communauté responsable et solidaire est un retour aux sources pour la Maif, contrairement à la tarification personnalisée et démutualisée que certains veulent proposer avec le big data », insiste le dirigeant. Une vision indispensable si la Maif souhaite, comme il l’exprime, « accompagner les Insurtech pour mieux apprendre et progresser ». Les deux dirigeants ne cachent d’ailleurs pas être en discussion avec d’autres start-up du secteur.

* Ce dernier a travaillé sur certains des grands projets stratégiques innovants de la Maif (notamment Nestor, l’agrégateur bancaire lancé mi-2016 par le groupe).

** marque commerciale du courtier Amalfi, nouveau venu sur le marché de la complémentaire santé (100 % en ligne et 100% dématérialisée), qui vient tout récemment de signer un partenariat auprès de la plateforme de services effiCity (regroupant 500 agents immobiliers indépendants), après celui identique signé début 2017 avec la communauté en ligne KobOne (regroupant 69 000 graphistes francophones indépendants). Sur ce modèle inventé par l’allemand Friendsurance, on compte deux autres start-up en France, Inspeer et We Cover.

« The New » Altima, 100 % filiale de Maif

  • Reprise de 100 % du capital par la Maif fin 2014 (suite à la sortie de la MatMut et la Macif notamment)
  • Basée à Niort (Deux-Sèvres)
  • Capital : 15 millions d’euros • Chiffre d’affaires 2016 : 20 millions d’euros
  • Effectif : 60 personnes (35 téléconseillers et 25 personnes « support » / compta et informatique)

 

Un SI plus agile pour de nouvelles offres

Suite au rachat d’Altima par la Maif fin 2014, le système d’information (SI) d’Altima restait encore hébergé à la Macif, soit chez l’un de ses anciens actionnaires avec la MatMut. Depuis le 1er janvier 2017, terminé ! Altima dispose de son SI autonome (CRM, éditique, système cœur…) et a notamment retenu la plateforme Prima Insure de Prima Solutions pour la souscription, la gestion de contrats et la gestion de sinistres de l’ensemble de ses produits IARD. « Notre SI échappe aux règles d’arbitrage du groupe, explique Florent Villain. Nous nous voulons ouverts sur l’extérieur pour nos partenaires via notre prochaine plateforme d’API en cours de développement ; ou du business web comme c’est le cas avec Otherwise. »

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