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[Edito] Vents violents sur la finance et la Tech américaines

[Edito] Vents violents sur la finance et la Tech américainesÀ chaque jour sa peine… Le week-end dernier, tout a commencé par le « bank run » express (panique bancaire) de la Silicon Valley Bank (SVB), la banque des start-up et des investisseurs californiens.

C’est la deuxième plus grosse faillite d’une banque de détail aux Etats-Unis et la plus importante depuis la crise financière de 2008… Dans la foulée, deux autres établissements ont suivi : Signature Bank et Silvergate. Aussi, allons-nous vers une régulation du système bancaire américain ? C’est la question que nous avons posée à Hubert de Vauplane, partner chez Kramer Levin.

Mardi, Mark Zuckerberg, PDG de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), a annoncé supprimer 10 000 postes de plus, après une première vague de 11 000 licenciements en novembre dernier. Deux vagues qui, d’ici à la fin de l’année, auront amputé l’effectif du géant des réseaux sociaux de 24 % et un changement radical de braquet pour un dirigeant qui prévoit aussi de ralentir le rythme de ses embauches… De quoi inquiéter après les Amazon, Twitter, Microsoft, SnapChat, Google ou Salesforce qui, eux aussi, ont réduit la voilure. Au-delà de la crise sanitaire aujourd’hui derrière nous, leurs innovations en matière d’IA et d’automatisation auraient-elles raison de l’humain ?

Mercredi, à une tout autre échelle, Y Combinator, l’accélérateur emblématique de la Silicon Valley, a annoncé changer sa stratégie d’investissement dans les start-up : oublié l’accompagnement en phase finale des innovateurs pour se concentrer sur leur démarrage. Cette décision ne serait en rien dû à la chute de la SVB… Toutefois, le 12 mars, Y Combinator partageait une pétition demandant à Washington de « sauver l’innovation dans l’économie américaine ». Cinq mille CEO d’entreprises totalisant plus de 400 000 collaborateurs l’ont signée. Tout comme cette pétition insistait sur la nécessité d’une surveillance réglementaire et des exigences de capital plus strictes pour les banques régionales.

Il est en effet possible que les banques régionales américaines se retrouvent dans une « crise qui s’éternise », a averti Larry Fink, patron du géant américain de la gestion d’actifs BlackRock, pour qui il semble « inévitable » que certaines banques doivent réduire le montant des prêts qu’elles accordent afin de renforcer leur bilan et que les exigences en termes de capital soient renforcées. Ce « bank run » traumatique pourrait donc avoir des effets à plus long terme sur le secteur de la Tech…

De ce côté de l’Atlantique, « les banques s’ajustent et nous devons rester alertes », mais la situation « est surveillée de près par les autorités nationales et européennes », a déclaré mercredi la commissaire européenne aux Services financiers, Mairead McGuinness. Ce qui n’empêche pas de réfléchir aux leçons à tirer dans un contexte économique et financier « en train de changer » sous l’effet de la hausse des taux d’intérêts, a-t-elle toutefois observé.

Cet édito est issu de notre newsletter de la semaine du 13 mars au 17 mars 2023.
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