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[Tribune] L’IA pour réduire les biais de recrutement

Dans les activités de recrutement, certaines personnes restent sceptiques face à l’usage de l’intelligence artificielle, notamment en raison de la question de sa partialité. Pour Florentin Coeurdoux, Machine learning expert chez AssessFirst, si cette préoccupation est légitime et bien documentée, il est nécessaire, avant toute prise de position, de comprendre ce qu’est l’IA, sa construction, et ses potentiels.

Florentin Coeurdoux - Machine learning expert AssessFirst

Florentin Coeurdoux, Machine learning expert chez AssessFirst

Beaucoup de craintes qui émergent ignorent en effet un fait essentiel : la source la plus profonde du biais dans l’IA est le comportement humain qu’elle cherche à reproduire. La donnée d’apprentissage – la donnée sur laquelle l’IA apprend, peut, par essence, être biaisée par le comportement humain. Toutefois, s’il est difficile de changer les comportements humains, il est beaucoup plus simple de corriger les biais algorithmiques.

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De nos jours, les décisions de recrutement peuvent être imparfaites et injustes pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :

Pour autant, faut-il en finir avec les algorithmes et l’IA en recrutement ? Ce qui a conduit au manque chronique de diversité d’aujourd’hui, et ce qui continuera à freiner la diversité, ce sont les paradigmes humains, pas l’IA. Cette dernière, quand elle est bien pensée, s’avère plutôt une solution décisive pour réduire les biais et assurer la diversité des recrutements :

Sur le plan de la législation, l’Europe est précurseur avec son projet d’AI Act visant à introduire de nouvelles règles de transparence pour les IA de gestion du capital humain. Leur non-respect pourra donner lieu à des sanctions financières allant de 2% à 6% du chiffre d’affaires. Les mêmes normes devraient être appliquées aux outils d’embauche existants. Pourtant, en Europe, les employeurs sont aujourd’hui légalement autorisés à utiliser des évaluations traditionnelles (e.g. CV), biaisées et discriminatoires envers certains publics.

Finalement, s’il est impossible de corriger les préjugés humains, il est possible d’identifier et de corriger les préjugés de l’IA. Si nous prenons des mesures cruciales pour répondre aux préoccupations qui sont soulevées, nous pourrons alors exploiter la technologie pour diversifier les entreprises.

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