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Quel profil et quel parcours pour les fonctions RSE ?

Depuis les profils généralistes dédiés à la stratégie RSE de l’entreprise jusqu’aux spécialistes CSRD, bilan carbone ou biodiversité, les compétences, les profils et les parcours ne sont pas les mêmes. Gros plan sur ces fonctions avec une spécialiste du recrutement.

Selon l’édition 2022 du Baromètre RSE de Wavestone, la RSE s’inscrit désormais au cœur de la stratégie globale des entreprises. Elle n’est plus seulement un atout supplémentaire, mais un élément indispensable qui redessine l’ensemble de la stratégie de l’entreprise. Elle vise aujourd’hui à infuser l’ensemble des métiers et du modèle d’affaires, avec une déclinaison locale, au plus proche des métiers, secteurs d’activités et zones géographiques. Son rattachement de plus en plus significatif à la direction générale (55 % des répondants) et sa présence au comex pour plus de trois quarts des organisations sondées (78 %), sont des témoins forts de cette tendance.

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Pour mener à bien la stratégie RSE des entreprises, plusieurs types de postes existent, qui dépendent de la maturité des organisations dans ce domaine. Dans les sociétés qui se lancent, des postes de « Responsable RSE » sont créés. Très transverses, ils ne nécessitent pas forcément de compétences techniques, mais des aptitudes à convaincre, sur les trois volets de la RSE (environnemental, sociétal et économique).

« Ces profils, rattachés à la direction générale, nécessitent des soft skills très axés sur la capacité à fédérer et à embarquer l’ensemble des business units de l’entreprise. Le ou la responsable RSE doit donc posséder les compétences pour se créer son réseau d’ambassadeurs en interne et infuser dans les métiers, d’abord en France puis à l’étranger si l’entreprise a des implantations hors de France. Cette personne doit donc très bien comprendre la gouvernance interne et naviguer dans toute l’organisation », déclare Anne le Cam, consultante en recrutement RSE et Développement Durable au sein du cabinet Birdeo.

Ces postes de responsable RSE, relativement peu normés, sont occupés par des personnes dont le parcours est très diversifié. « Leur profil peut être celui d’ingénieurs ayant travaillé en entreprise ou en cabinet de conseil. Il peut également s’agir de personnes venant d’écoles de commerce ou d’universités. Il n’y a pas de formation type. Nous recherchons cependant une spécialisation RSE en fin de Master », ajoute Anne le Cam.

Des profils plus experts dans les entreprises plus matures

Dans les organisations ayant déjà quelques années d’expérience en matière de RSE, des profils plus experts sont recherchés. La réglementation joue d’ailleurs un rôle important dans ce domaine, notamment la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) qui s’appliquera progressivement à compter du 1er janvier 2024. Les entreprises concernées par la CSRD sont toutes les sociétés cotées sur les marchés réglementés européens. Rentrent également dans le périmètre de cette directive les organisations qui dépassent deux des trois seuils suivants : 250 salariés, 40 millions d’euros de chiffre d’affaires et 20 millions d’euros de total de bilan.

« La CSRD crée beaucoup de postes dans les entreprises, car les enjeux de performance extra-financière deviennent de plus en plus stratégiques. Les profils des personnes qui occupent ces postes sont assez variés : elles acquièrent le plus souvent leurs compétences sur le terrain, soit directement en agence de notation puis en entreprise, soit directement dans un département finance. Il peut également s’agir de profils ingénieurs, davantage orientés vers la data », complète Anne le Cam.

Pour les profils spécialisés dans les bilans carbone, les profils ingénieurs sont le plus souvent plébiscités. « Nous cherchons dans ce cas des personnes ayant une spécialité Environnement / développement durable, assortie d’une expertise sur ces sujets acquise en cabinet de conseil spécialisé ou directement en entreprise. Ce sont des compétences assez nouvelles, qui ne dépassent pas les quatre ou cinq ans d’ancienneté. Souvent, les personnes ont deux ou trois ans d’expertise maximum sur ces sujets », note Anne le Cam.

Sur les sujets dédiés à la diversité, à l’inclusion et au handicap, les profils RH sont généralement positionnés. Historiquement, ce sont en effet des thématiques portées par ces départements, même si des équipes RSE transverses peuvent également s’en saisir. Les écoles de commerce et universités fournissent traditionnellement ces profils aux entreprises qui en ont besoin.

Enfin, pour les postes spécialisés sur la biodiversité, des collaborateurs ayant un profil plutôt scientifique ou biologiste sont requis. « Il est nécessaire de posséder des compétences théoriques sur la faune et la flore, mais aussi d’être en mesure d’adapter l’activité de l’entreprise afin de minimiser son impact sur la biodiversité. Cependant, ce sont des postes rares. Chaque année, nous n’en traitons que deux en moyenne, et les candidats ne sont pas très nombreux », conclut Anne le Cam.

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