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Reverso recherche les logiques de partenariat avec les offreurs cloud

Benjamin Boigienman, DSI de Reverso, spécialiste des logiciels de traduction et des outils linguistiques, revient sur la place et l’utilité du cloud au sein de son offre. Il insiste sur l’importance de la relation que les fournisseurs de services cloud parviennent à nouer avec leurs clients.

Cet article est extrait du carnet d’expériences à télécharger « Editeurs de logiciels : quels choix prioritaires pour bien se transformer avec le cloud ? ».

Benjamin Boigienman – Reverso

En fonction de vos projets, sur quels critères choisissez-vous de basculer vers le cloud ?

Nous offrons des solutions SaaS qui reposent soit sur des serveurs que nous opérons en propre, soit sur des serveurs cloud. C’est une bascule que nous effectuons en fonction des projets. Parmi nos critères de choix, nous regardons bien évidemment systématiquement le rapport efficience / coûts. Sur des projets où la flexibilité est importante, avec peu de ressources mobilisées, nous privilégions le cloud, mais quand les charges de travail nécessitent beaucoup de ressources, nous optons pour des dispositifs bare metal. Parfois, sur certains aspects relatifs à la confidentialité des données et à la sécurité, le cloud ne rentre pas dans les critères de nos clients, nos produits sont donc conçus nativement pour pouvoir être déployés dans des environnements locaux et cloisonnés.

Quels sont pour vous aujourd’hui les avantages du cloud ?

L’avantage est de pouvoir monter en charge facilement quand nous avons besoin d’augmenter rapidement les ressources nécessaires ou d’avoir à notre disposition des solutions de reprise d’activité. Ce sont des éléments plus faciles à mettre en œuvre sur le cloud. Parfois, également, la disponibilité de certaines machines bare metal n’est pas au rendez-vous, surtout en ce moment avec la pénurie globale de composants électroniques. Le cloud constitue alors une alternative ou un complément de ressources.

Enfin, pour tout ce qui touche à l’intelligence artificielle et au machine learning, sujets pour lesquels nous innovons beaucoup ces dernières années, nous trouvons plus facilement des ressources de calcul GPU sur le cloud pour entraîner et inférer nos modèles.

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Quelles sont vos attentes vis-à-vis des offreurs cloud ?

Nous attendons des offreurs cloud de nous proposer des tarifs attractifs, car le cloud peut parfois apparaître financièrement intéressant au début, mais il peut s’avérer onéreux et compliqué d’en maîtriser les coûts sur la durée de vie globale d’un projet. Nous apprécions également la simplicité et la lisibilité des offres, ce qui n’est pas toujours le cas. Parfois, entre différentes propositions, il est difficile de s’y retrouver et nous devons réaliser des calculs complexes pour savoir concrètement ce qu’un service va nous coûter.

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Nous cherchons par ailleurs de plus en plus à rentrer dans des logiques de partenariat sur le moyen et le long terme. Il existe pléthore de services managés sur le marché, notamment chez les hyperscalers, et nous avons besoin d’accompagnement en termes d’architecture et de choix d’offre. Nous demandons aussi aux fournisseurs cloud d’être le moins possible verrouillés sur tel ou tel environnement. L’interopérabilité des solutions, quand elle est possible, est en effet un critère de choix d’autant plus important pour nous que nous proposons des solutions SaaS et on premise. Nous ne pouvons pas nous permettre d’être confrontés à des technologies trop différentes les unes des autres. C’est vrai notamment en matière d’orchestration de conteneurs ou de répartition de charge.

Quelle est l’importance pour vous d’une approche open source chez ces mêmes offreurs ?

Je viens de parler de l’interopérabilité, qui est très importante pour nous. Les offreurs cloud sont aujourd’hui capables de proposer – via leur place de marché ou des solutions en propre – des solutions open source managées. C’est un aspect auquel nous attribuons beaucoup de valeur.

Quels sont selon vous les facteurs de confiance d’une relation durable dans le cloud ?

J’évoquais précédemment l’aspect partenarial avec un fournisseur. Nous apprécions quand ce dernier apporte de la formation à nos équipes, des compétences internes ou externes en termes d’architecture et quand il peut nous accompagner dans le développement, voire la commercialisation, de nos offres. Ce dernier point peut se concrétiser par une présence dans sa marketplace ou des opérations de co-marketing ou co-selling, comme des campagnes de promotion de nos services sur ses plateformes. 

Protection des données et sobriété énergétique : quel degré de maîtrise avez-vous sur ces deux points cruciaux ?

Ce sont des sujets vastes sur lesquels nous travaillons et progressons continuellement. Nos services sont peu gourmands en données personnelles, car nous manipulons essentiellement des textes soumis à traduction ou à la correction. Sur la sécurité des environnements et des données, nous travaillons avec des offreurs comme OVHcloud sur des plateformes labellisées SecNumCloud par l’ANSSI qui constituent des critères importants pour certains de nos clients.

En ce qui concerne la consommation énergétique, nous sommes particulièrement friands de fonctionnalités comme la conteneurisation qui permettent de mutualiser et exploiter au maximum les ressources d’une machine. Nous ne disposons pas de ressources quasi-illimitées comme certains de nos concurrents, Google ou Microsoft, qui proposent aussi des solutions de traduction automatique et qui sont leur propre fournisseur de cloud. Nous recherchons donc l’efficience et l’optimisation de l’utilisation des machines pour répondre à nos impératifs économiques et atteindre une certaine sobriété énergétique.

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