Alliancy

Décideurs data driven : Carrefour s’associe à l’école Albert School

Le distributeur Carrefour rejoint comme partenaire la nouvelle école Albert School visant à former des professionnels business à la valeur des données et aux usages. Une façon pour l’entreprise de recruter de nouveaux talents de la Data.

CDO, DSI et responsables de la transformation digitale le répètent : la valorisation de la donnée passe nécessairement par une appropriation par les métiers. Ces derniers ne sont toutefois pas toujours acculturés à ces différents sujets, comme ceux de la data science.

A lire aussi : Projets Data : choisir le bon moment pour passer à l’industrialisation

Afin de libérer les usages des données et encourager les cas d’usage par les lignes métiers, les entreprises mènent donc des programmes d’acculturation. Albert School veut intervenir plus en amont, dès la formation initiale au travers de cursus à la croisée de l’école de management et de celle d’ingénieur. 

Double compétence Data et Business

“Les programmes visent l’équilibre entre la rigueur mathématique et l’intuition du business”. C’est ainsi que l’école, soutenue notamment par Xavier Niel et la famille Arnault, définit son enseignement. Avant d’accueillir sa première promotion à la rentrée 2022, Albert School compte déjà des partenaires, comme des acteurs de la tech, et des entreprises de secteurs traditionnels.

Carrefour figure désormais parmi les sociétés partenaires. L’enseigne justifie ce rapprochement par sa conviction en faveur d’un renforcement de “la collaboration entre les équipes business et data”. Ces interactions visent à mettre les données “au cœur des entreprises et créer de la valeur.”

Dans le cadre de son partenariat avec la nouvelle école, Carrefour interviendra au cours d’un “Business Deep Dives”. Pendant des cycles de trois semaines, les étudiants analysent des cas concrets. Carrefour réalisera le premier cycle de l’année en faisant travailler les étudiants sur ses usages des données et ses problématiques sectorielles.

Plusieurs salariés du distributeur interviendront en outre pour dispenser des cours. Enfin, l’entreprise française annonce qu’elle participera au financement pour moitié des frais de scolarité de trois étudiants du programme Bachelor (Bac+3) via une bourse.

Des nouveaux profils pour accélérer les projets

“Nous aurons un rôle actif dans la formation de ces experts data de demain, qui, pour certains, nous rejoindront sûrement dans les années à venir”, déclare Elodie Perthuisot. Cette dernière occupe les fonctions de directrice exécutive E-commerce, Data, et Transformation Digitale chez Carrefour.

La double compétence data et business pourrait constituer un accélérateur des projets basés sur l’exploitation des données et l’intelligence artificielle dans les organisations. Ces compétences sont aujourd’hui développées via des programmes de formation et d’acculturation internes.

Et ce chantier de l’acculturation prend du temps. Suez travaille par exemple au volet culture de sa transformation Data depuis maintenant trois ans. Cet axe de travail doit encore se poursuivre pour toucher tous les échelons, managers et opérationnels.

“L’acculturation est bonne. Parfaite ? Pas encore, mais la prise de conscience de l’importance de la data et de la nécessité de nommer des lead data officers dans les métiers est là”, confie la Chief Data Officer de Suez, Chafika Chettaoui.

Les entreprises engagées dans des transformations Data mènent elles aussi des projets d’acculturation, de formation et de conduite du changement. Ces initiatives sont d’autant plus critiques que les tensions à l’embauche sur les profils data sont fortes, plus encore pour ceux disposant d’une expérience ou connaissance métier.

Des usages Analytics orientés business chez Carrefour

Attirer ces talents est central dans le développement de startups technologiques, comme Luko dans l’assurance ou Cajoo dans la livraison de courses. Les deux sociétés sont d’ailleurs partenaires d’Albert School.

Mais la Data est aussi critique pour les secteurs traditionnels, dont la finance, l’industrie et les transports (Suez, Transdev, Alstom…). Plus important gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock est également partenaire de la nouvelle école data + business. “Je pense que ceux qui auront la double compétence business et data seront les vainqueurs de demain”, juge Jean-François Cirelli, président France et Benelux du géant de la finance.

C’est aussi le constat que font les équipes de Carrefour, qui communiquent plus largement cette année sur leurs réalisations. Cette communication est essentielle pour des enjeux d’attractivité et aussi pour l’image d’acteur innovant que cherche à cultiver l’entreprise.

Sur LinkedIn, Arnaud Grojean, le Chief Data Officer de Carrefour, présentait par exemple un projet mené au sein de l’Analytics Factory du distributeur. Grâce à la donnée, Carrefour propose notamment des catalogues avec promotions personnalisées pour ses clients. Sur son site e-commerce, l’IA lui permet également de proposer des produits de substitution et de la personnalisation.

Quitter la version mobile