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Formation – Stanford choisit Polytechnique

Fleur Pellerin, lors du lancement du programme Stanford Ignite-Polytechnique à la maison des Polytechniciens, le 9 septembre.

La ministre Fleur Pellerin, lors du lancement du programme Stanford Ignite-Polytechnique à la maison des Polytechniciens, le 9 septembre.

En accueillant dans son établissement une formation de l’université californienne Stanford dédiée à l’entreprenariat, l’X confirme un virage entamé il y a deux ans.

Pour son premier partenariat étranger, Stanford Ignite, Graduate School of Business de la prestigieuse université américaine, a choisi l’école Polytechnique. La première session de ce programme de formation continue, dédié à l’enseignement des fondamentaux de la création d’entreprise, a démarré courant septembre et se déroule à Paris jusqu’à mi-novembre.

Malgré la longue relation tissée entre les deux établissements au travers d’échanges d’étudiants et de professeurs, « la partie n’était pas gagnée », estime Bruno Martinaud, responsable du programme. Stanford cherchait un partenariat européen depuis novembre 2012 et avait noué de premiers contacts à Paris et Berlin. « Notre école n’est pas en tête de pont en matière d’entreprenariat et d’innovation. Nous sommes assez peu présents dans ce domaine », reconnaît-il.

Mais l’X n’est pas la seule concernée, comme le soulignent trois jeunes polytechniciens, dans une étude intitulée « Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation »*, publiée par l’Institut Montaigne en 2011. Cette dernière révèle que « seuls 5 % des ingénieurs français créeront leur entreprise au cours de leur carrière ». Et d’ajouter qu’il se développe en moyenne trois fois moins de start-up en France qu’aux États-Unis.

 

Intégrer l’idée de création
Afin de pallier cette carence, Polytechnique met en place depuis deux ans des initiatives comme le lancement d’un Master Entrepreneuriat en 2011 ou l’organisation de « Start-up Café », qui réunit une fois par mois élèves et jeunes pousses. La création, en février dernier d’une direction de l’innovation et de l’entreprenariat (DIE), dirigée par Bruno Rostand, témoigne elle aussi du virage négocié par l’établissement.

Dédié aux scientifiques, le programme « Stanford Ignite-Polytechnique » s’adresse aux étudiants tout juste diplômés, tout comme aux entrepreneurs, aux ingénieurs et aux chercheurs européens. Au-delà de l’objectif évident de sensibilisation à la création d’entreprise, l’enjeu est double pour Bruno Martinaud. D’une part, profiter du savoir-faire et du rayonnement de son partenaire, véritable « nombril du monde de l’entreprenariat innovant » et, d’autre part, « intégrer l’idée de création dans les schémas de raisonnement des étudiants ».

Pour Matthieu Rouif, ancien polytechnicien qui a suivi en 2008, outre-Atlantique, ce programme d’entreprenariat de Stanford Ignite, l’expérience a été saisissante : « Il y a un énorme contraste avec la France. Làbas, tout le monde veut créer sa boîte et on en ressort complètement boosté. » A peine diplômé, le jeune homme créa d’ailleurs sa première start-up, Skiplan, et, depuis sa création en 2012, il anime le « Start-up Café » de l’X, une initiative « impossible à imaginer il y a quelques années, mais qui s’intègre parfaitement au nouveau visage de l’école ». L’établissement ne compte pas s’arrêter là : il prévoit aussi de développer des formations World Class autour de l’entrepreneuriat technologique.

 

* Par Romain Bordier, Aloïs Kirchner et Jonathan Nussbaumer : Adapter la formation de nos ingénieurs à la mondialisation

Cet article est extrait du n°5 d’Alliancy, le mag – Découvrir l’intégralité du magazine

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