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Schneider Electric/Microsoft lancent l’« AI for Green Energy Incubation Lab » à Station F

[EXCLUSIF] Schneider Electric et Microsoft, les deux géants mondiaux, fleurons de l’industrie et de la Tech, créent un incubateur/accélérateur commun à Station F. L’objectif ? Travailler, ensemble et avec tout un écosystème de start-up, sur des solutions d’intelligence artificielle destinées à répondre aux nombreux enjeux de la transition énergétique.

Schneider Electric/Microsoft lancent l’« AI for Green Energy Incubation Lab » à Station F

En septembre 2017, le programme Microsoft AI Factory à Station F est venu renforcer l’accompagnement, déjà déployé depuis plusieurs années par le géant américain, auprès de l’écosystème français de start-up.

Les représentants de deux géants, celui de la Tech avec Cathy Mauzaize, directrice de la division Enterprise Commercial de Microsoft France et l’autre de l’efficacité énergétique, avec Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric, reviennent pour Alliancy sur la création d’un incubateur/accélérateur commun au sein de Station F.

Alliancy. En quoi ce nouveau partenariat s’insère-t-il dans vos stratégies communes ?

Cathy Mauzaize. Côté Microsoft, nous nous positionnons comme une plate-forme « an AI company ». C’est vraiment notre focus prioritaire, sur lequel nous investissons lourdement, et en France notamment. Il est axé sur trois grands pans que sont les compétences avec 30 millions d’euros investis pour sensibiliser et former 400 000 personnes dont des data scientists autour de l’IA ; le deuxième pan concerne la création d’un groupe de réflexion, Impact IA, pour une IA éthique, de confiance et responsable pour laquelle nous sommes en partenariat avec des clients, grands comptes [dont Schneider Electric, Engie, Bouygues, Groupe Hervé, Orange, SNCF…], mais aussi de grands intégrateurs et des écoles d’ingénieurs… Ensemble, nous réfléchissons à donner des préconisations sur l’utilisation des technologies autour d’une IA éthique et responsable. Le dernier pan concerne l’innovation grâce à l’IA, destiné à favoriser la croissance de cinq secteurs en France que sont la santé, l’environnement/énergie, les transports, les services financiers et l’agroalimentaire, avec à la clé le recrutement d’une centaine de spécialistes du sujet. Ce sont des thèmes prioritaires que l’on retrouve aussi dans le rapport Villani, démarche gouvernementale dans laquelle nous nous inscrivons totalement en l’accompagnant au maximum.

Cathy Mauzaize a rejoint récemment Microsoft France en tant que directrice de la division Enterprise Commercial

C’est donc dans le volet « Environnement/Energie » que se situe cette initiative commune ?

Cathy Mauzaize. Tout à fait. L’incubateur que nous lançons avec Schneider Electric vise en effet à réfléchir à l’accélération de la transition énergétique grâce à l’IA et ce, avec l’écosystème de start-up installées dans l’AI Factory, implanté à Station F. Nous profitons de la structure existante sur Station F pour monter ensemble ce nouveau projet. Cette co-innovation prendra trois grandes formes, d’abord la modélisation et le prototypage rapide avec des données ; ensuite, on lancera rapidement des challenges autour de l’IA ouverts aux start-up, ce qui nous aidera à sélectionner celles qui intègreront l’incubateur et avec qui nous allons travailler ensemble pour enrichir nos solutions.

Et du côté Schneider Electric ?

Gilles Vermot Desroches. Pour compléter ce qui a été dit, j’insisterai sur trois points. Le post de Jean-Pascal Tricoire reprend celui de Satya Nadella, CEO de Microsoft, qui a lui-même parlé de ce que les deux groupes faisaient déjà ensemble.

C’est-à-dire ?

Gilles Vermot Desroches est directeur du développement durable et directeur général de la Fondation de Schneider Electric

Gilles Vermot Desroches. Ce sont deux équipes qui échangent et travaillent ensemble depuis longtemps, soutenues au plus haut sommet. Cette nouvelle initiative est donc le fruit d’une expérience de collaboration qui a des chances d’être plus efficace que le simple fait que deux entreprises se croisent et décident de travailler ensemble.

Aujourd’hui, nous arrivons à un moment clé où les data et le numérique au sens large viennent au service d’une meilleure gestion de l’énergie. On se met donc ensemble pour qu’avec l’IA nous arrivions à mieux les gérer et porter des projets communs mêlant notre système communicant EcoStruxure (collecte de données de consommation énergétique), avec Microsoft pour les analyser et mieux organiser la flexibilité du réseau. On va pouvoir ainsi organiser et rendre intelligent ce dialogue dans les consommations. C’est une transformation profonde de notre secteur.

En quoi les start-up sont-elles indispensables dans votre partenariat ?

Cathy Mauzaize. Aujourd’hui, ne pas s’ouvrir en associant les jeunes pousses qui font partie intégrante de cet écosystème de réflexion, ce n’est tout simplement plus possible. Nos deux entreprises en sont convaincues, à la fois pour apporter des briques de solutions innovantes qui pourraient nous manquer de part et d’autre, mais aussi car c’est le meilleur moyen de créer de la réflexion et des idées autour des cinq thèmes cités précédemment et qui sont majeurs aujourd’hui en France.

Gilles Vermot Desroches. Je partage tout à fait cette position, car nous parlons ici du sujet central de l’évolution des modes de vie et des modes de consommer… Intrinsèquement, nos deux groupes ont une tradition de travail avec les start-up chacun de leur côté. Mais pour aller plus vite plus loin, ce sujet est un vrai sujet de mobilisation de nombreux acteurs qui créent leur start-up et nous devons porter tout cela ensemble. Il y a un exemple concret que l’on peut relever : au moment où l’on se parle, il y a 400 machines qui se connectent à internet chaque seconde… En 2020, il y aura 50 milliards de machines connectées sur la planète. Tout cela est un afflux de données fondamental pour gérer et organiser ce dialogue entre production et consommation, cette adaptation avec les forces nouvelles de production et avec les modes de consommation qui doivent aussi évoluer… Dans nos groupes, on compte de nombreux chercheurs, C’est un potentiel interne que l’on amplifiera par l’échange et la co-innovation avec les start-up françaises et étrangères pour une meilleure transition énergétique et numérique par l’IA.

Avez-vous un objectif sur le nombre de start-up que vous comptez accueillir ?

Cathy Mauzaize. On reste ouvert sur ce sujet, tout dépendra des thématiques traitées et les solutions qui nous seront proposées… sur le bâtiment intelligent, l’intégration des données externes, l’IOT… On ne peut pas se limiter… Il peut y en avoir beaucoup si elles répondent à un besoin. Le but de ce partenariat est aussi de l’ouvrir par la suite à d’autres…

Gilles Vermot Desroches. Nous avons aujourd’hui une maturité sur la captation des données, sur la massification de cette captation, sur l’enjeu de la transition écologique et énergétique, qui fait que l’on crée ce creuset intelligent en France avec des start-up, dans lequel nous mettrons également nos propres intelligences « business » pour faire comprendre que lorsque l’on parle de transition énergétique, la place des datas devient centrale ! Ce n’était pas le cas jusqu’à présent. Notre objectif est bien de faire pénétrer la question des datas par ce que représente le nom de nos deux groupes dans la transition énergétique. Nous avons aussi le sentiment que c’est une grande opportunité pour les start-up d’avoir un rôle important pour l’accélération de la prise en compte des enjeux du changement climatique.

Cathy Mauzaize. On croit beaucoup à la France qui devient la Nation de l’IA et qui est le porte-drapeau de ces initiatives. Emmanuel Macron a insisté sur ce point lors de son discours à Vivatech, en présence de Satya Nadella. Microsoft y croit et s’y investit à 300 %. Tous les ingrédients sont réunis pour y parvenir, et l’écosystème de start-up existe. Il faut se mobiliser.

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Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, avait dévoilé l’information sur les réseaux sociaux il y a quelques jours : « Excited to expand our ongoing partnership with Microsoft to launch a joint incubator, « AI for Green Energy Incubation Lab« , to accelerate the energy transition in France with Artificial Intelligence ! », en réponse à un message posté par Satya Nadella, CEO de Microsoft, qui répondait lui-même à Emmanuel Macron.

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