Trois questions à Olivier Derrien, VP Europe du Sud et Moyen-Orient Afrique de Salesforce

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Olivier Derrien, Dirigeant de Salesforce Europe du Sud, Moyen Orient, Afrique

« Salesforce accélérateur de transformation numérique »

Vous êtes venus à Dreamforce avec une délégation française. Qui la composent ?

Des PME et de grands groupes, déjà clients ou avec lesquels nous avons des projets, comme Veolia, Bouygues Télécom, Renault, SNCF, Engie (GDF Suez), Moët Hennessy, Michelin, Axa qui est un de nos plus gros clients en France. C’est la 4e année que nous organisons cette délégation, avec nos partenaires Accenture, Cap Gemini et les vendeurs spécialisés de solutions Salesforce comme Bluewolf, EI-Technologies …450 Personnes en tout, soit la première délégation non-américaine à Dreamforce. Notre objectif est ces clients se rencontrent, échangent sur leurs problématiques, l’usage de nos solutions. A 50 % ce sont des profils IT,  à 50 % des responsables « business », et aussi quelques Chief digital Officers, en charge de la transformation numérique.

C’est important que nos clients qui développent avec Salesforce des applications le fassent savoir, pour faire évoluer notre image au delà de celle d’un spécialiste du CRM.

Quelle est la maturité des entreprises françaises en matière de transformation numérique ?

Aujourd’hui, toutes les entreprises se posent des questions et ont la crainte d’être « ubérisées ». Mais de l’analyse à la prise de décision, c’est souvent très long en France. J’ai publié récemment une tribune pour inciter les banques à accélérer leur mutation (Numérique: quand la banque s’éveillera)

Il faut des années pour gagner la confiance. Chez Axa, avant d’être adoptées largement, nos solutions ont d’abord été testées sur des petits projets, avec peu d’abonnés.

Or aujourd’hui, il faut aller plus vite, adopter des méthodes de transformation agiles, et déployer des solutions en quelques mois et non plus en années. Bouygues Télécoms, qui avait l’habitude de tout développer en interne, fait appel à nous pour réviser ses applications de front office, dans les centres d’appels, les points de vente, les agences. Car pour eux, il est essentiel qu’avant la fin de l’année, ils puissent se distinguer de leurs concurrents par une meilleure qualité de service.

Le temps n’est plus où on construisait un projet en partant d’un cahier des charges, en testant un prototype, avec un début et une fin… On doit faire des programmes d’évolution continus, enrichis en permanence. Et nous sommes un accélérateur de la transformation numérique de nos clients. 

A Paris, en juin dernier, Marc Benioff a annoncé que Salesforce  investirait 1 milliard de dollars dans l’hexagone d’ici cinq ans. Quels sont vos projets en France ?

Rappelons les prévisions d’IDC, communiquées en juin, à l’occasion du Salesforce Tour à Paris et du rachat de Kerensen Consulting (cabinet de conseil en cloud computing), selon lesquelles l’écosystème de clients, partenaires et développeurs de Salesforce en France, devrait représenter plus 

3,3 milliards d’euros sur le PIB local et être à l’origine de près de 20 000 emplois sur le territoire d’ici 2018. 

Dans l’immédiat, mon premier projet est d’embaucher 100 de personnes commerciaux, ingénieurs, consultants business/techno, au delà des quelques centaines [environ 500. NDLR] déjà présents au siège et centre de R&D parisien [installé près du Champs de Mars dans l’ancien immeuble d’Alcatel.. Tout un symbole. NDLR] et de l’équipe de R&D grenobloise (50 personnes).

Et bien sûr, continuer à aider les sociétés françaises à accélérer leur transformation numérique.

En 2016, nous ouvrirons un data center au nord de la région parisienne. Aujourd’hui, nos centres sont aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne et au Royaume-Uni. La sécurité et la confidentialité de leurs données sont un sujet de préoccupation pour tous les clients.

A plus long terme, Salesforce est déjà utilisée par des villes américaines comme Philadephie, comme outil de relations et de service aux citoyens. En France, nous ne sommes pas encore prêts pour répondre à des appels d’offres publics, mais ce secteur fait partie de ma stratégie. 

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