360 Grand Est : un évènement régional sous le signe des échanges européens

 

La région Grand Est a présenté ses initiatives innovantes à Strasbourg, le 20 mai 2025. Bien que l’écosystème local soit la base de cet échange, les relations transfrontalières ont particulièrement été mises en avant.

 

Au Palais de la Musique et des Congrès strasbourgeois, près de 2500 visiteurs se sont affairés entre les stands d’exposants et les différentes conférences. Tous se sont rendus, ce 20 mai 2025, au 360 Grand Est, “là où les futurs s’inventent ». Pour sa cinquième édition, le rendez-vous pour l’innovation et la transformation dans la région Grand Est a choisi comme fil conducteur l’ouverture au monde comme levier de souveraineté. Un thème s’imposant naturellement puisque Strasbourg est une Eurométropole aux nombreux échanges transfrontaliers. Tout l’écosystème d’innovation et de développement économique du Grand Est s’est réuni, réparti en une centaine de stands, dont un stand Europe. De nombreuses initiatives européennes ont été présentées lors du salon car, comme l’a rappelé le délégué général du think tank Digital New Deal, Arno Pons, « les entreprises européennes doivent faire un choix : s’unir ou subir ».

 

« Aujourd’hui, l’IA se conçoit au niveau européen”

 

Le centre européen en IA pour l’innovation, unissant deux universités, l’Inria et cinquante entreprises partenaires, en majorité locales, a par exemple été mis en avant au cours de l’évènement. Aussi appelé cluster IA ENACT, il vise à structurer les forces en IA dans une logique régionale mais aussi internationale car, comme l’a expliqué le président de la région Grand Est Franck Leroy, « aujourd’hui, l’IA se conçoit au niveau européen”. L’Inria, coordinateur de 9 clusters français, dont celui-ci, a énoncé les 3 thématiques choisies pour orienter les recherches du Grand Est : le langage, la santé et l’industrie. Cette dernière bénéficie même de la plus grande part du budget de 67 millions d’euros, tant les cas d’usage possibles sont nombreux. Le cluster IA ENACT œuvre ainsi pour la transformation industrielle. C’est aussi le cas du Conseil européen de l’innovation, dont un des buts est de “permettre la réindustrialisation de l’Europe”, a expliqué son président, Michiel Scheffer.

 

Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, a promu les stratégies de développement durable. L’Eurométropole finance d’ailleurs des infrastructures et des réseaux énergétiques réutilisables. (Photo : Aude Brès)

 

Ne pas faire l’impasse sur la décarbonation

 

En tant que troisième région la plus industrialisée de France, le Grand Est représente les défis de cette réindustrialisation. À commencer par sa décarbonation. Pour Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, les stratégies durables ne doivent pas être oubliées face aux bouleversements géopolitiques. “il y a une tentation de reporter à demain tous les sujets de la transition écologique et environnementale. Pourtant, ça pourrait être aussi une opportunité historique pour les entreprises locales et européennes de s’en saisir”, a-t-elle énoncé. La transition écologique a été longuement abordée pendant le salon, où le lancement de l’Observatoire régional de la commande publique a été annoncé. Ce nouvel outil personnalisé au service des acheteurs publics du territoire permet d’accompagner leurs initiatives d’achats écoresponsables. L’autre défi longuement abordé lors du salon est commun aux entreprises du numérique et aux industries. Il concerne la formation et le vivier de talents manquants. Franck Leroy l’a évoqué : “ le premier facteur qui peut bloquer un investissement, c’est la ressource humaine”. À cette occasion, le salon a organisé un “job open night”, sans CV, pour privilégier le contact.

 

Le 360 Grand Est a proposé un job-dating sans CV, en collaboration avec l’association #jenesuispasunCV. Cette initiative répond au manque de talents dans le numérique, déploré lors de nombreuses tables rondes. (Photo : Aude Brès)