Ce 23 septembre, Bpifrance a donné rendez-vous à l’Accor Arena de Bercy pour la 11ᵉ édition du “Big”, son grand rassemblement business. Retour sur les interventions attendues de la matinée.
L’Accor Arena, qui s’était transformée pour l’occasion en un immense salon, offrait un contraste saisissant : une scène qui paraissait minuscule au regard des gradins, mais un écran géant qui permettait de ne rien manquer. Bienvenue sur le Bang, la scène principale de l’évènement. Dès l’ouverture, le ton fut donné : DJ set, jeux de lumières, bâtons lumineux dans le public et chauffeur de salle, Bpifrance voulait de l’énergie et de l’enthousiasme. Puis vint la première intervention, celle de Nicolas Dufourcq. Le contraste fut immédiat. Le directeur général de Bpifrance n’ouvrit pas seulement le bal des interventions, il en donna le fil rouge : la quête de vérité, thème choisi pour cette 11ᵉ édition du Big. « Il faut réaffirmer que la vérité existe” annonça-t-il. “Il y a une vérité, c’est celle de la science, celle des faits bruts, celle de la statistique, celle de l’expérimentation, celle du laboratoire. Elle est abrasive, elle ne nous caresse pas. Elle s’oppose à l’opinion. Elle est notre boussole dans le brouillard. ». Un appel envoyé directement aux entrepreneurs présents dans la salle, qu’il encouragea à « prendre la parole, dévoiler leur réalité, confier leur vision de la vérité ». Pour Nicolas Dufourcq, l’entreprise n’est pas qu’un moteur économique : elle est au cœur du modèle social français et doit être écoutée. « L’entrepreneuriat est un alambic de vérités, il les distille, les assemble, les produit, les vend », résuma-t-il. En plaçant la vérité au centre de son discours, le patron de Bpifrance mit en lumière une conviction forte : dans un contexte où les opinions se multiplient et où la désinformation brouille le débat public, l’entrepreneuriat représente un ancrage dans le réel, une force capable de transformer la société. Cette ligne directrice donna le ton à l’ensemble de la matinée et inspira les autres intervenants qui se sont succédé sur scène.
Le Président face aux entrepreneurs
L’intervention la plus attendue de la matinée était sans doute celle d’Emmanuel Macron. Pris par un agenda international chargé, le président n’était pas présent physiquement à Bercy : son message a été diffusé en vidéo sur le grand écran du Bang. La salle était comble pour l’occasion et, pendant une dizaine de minutes, le chef de l’État a livré un discours précis, pensé pour cet auditoire d’entrepreneurs. Fidèle à la tonalité donnée par Nicolas Dufourcq un peu plus tôt, Emmanuel Macron a d’abord salué « l’esprit d’entreprise » et « l’audace des entrepreneurs français ». Il a martelé que « grâce à notre entrepreneuriat, nous aurons une France plus forte, qui innove », plaçant l’innovation au cœur de son message. Dans un contexte économique et géopolitique incertain, le président a appelé à « une France encore plus compétitive, encore plus souveraine », insistant sur le rôle stratégique de l’entrepreneuriat et des technologies pour atteindre cet objectif. Macron a également évoqué les secteurs clés de demain, citant notamment les champions français de l’intelligence artificielle comme Mistral, et rappelant que l’État doit soutenir les start-up et les scale-up grâce à des financements adaptés. Il a défendu l’idée d’« une politique qui doit accélérer, simplifier et protéger », pour permettre aux entreprises d’évoluer dans un environnement favorable et pour bâtir une économie européenne plus intégrée, innovante et capable de rivaliser avec les États-Unis et la Chine. Le message se voulait rassurant et mobilisateur, mais l’accueil a été mitigé : après une salve d’applaudissements, une partie du public a profité de ce moment pour quitter la salle et rejoindre les autres espaces du salon.
Le Medef en première pour la défense des entreprises
Après les messages de Nicolas Dufourcq et d’Emmanuel Macron, la matinée a continué avec une série d’interventions marquantes, où la thématique de la vérité a pris des formes très diverses. Patrick Martin, président du Medef, a livré un plaidoyer en faveur des entreprises et de leur rôle dans la société. « Nous, patrons, sommes dans les faits, la vérité », a-t-il déclaré, revendiquant « notre contribution essentielle au bien public ». Pour lui, l’image des entreprises est trop souvent déformée : « Nos entreprises ne sont pas uniquement des actionnaires assoiffés de dividendes ». Il a rappelé que « 77 % des salariés sont bien dans leur entreprise » et appelé à mieux valoriser ce lien de confiance, insistant sur le fait que les entrepreneurs sont « des contributeurs essentiels à la cohésion sociale ». Patrick Martin a également alerté sur l’état économique du pays : « Le problème de la France, c’est qu’elle manque de prospérité… Elle s’égare vers la pente de l’appauvrissement ». Sa conclusion était claire : « Ce que nous voulons, c’est de la croissance ». Dans un moment fort de son intervention, il a annoncé un « grand meeting patronal » prévu dans les prochains jours, transformant son discours en appel à mobilisation.
La vérité côté humain
Dans un tout autre registre, Sébastien Bazin, patron d’Accor, a livré un témoignage personnel plus intime, revenant sur les mois de crise sanitaire : « 95 % de nos hôtels étaient fermés. J’étais perdu et j’avais une crainte que le groupe ne se relève jamais ». Pour lui, la vérité est avant tout une expérience vécue : « La vérité du vécu est subjective ». Le patron de la chaine hotellière a insisté sur l’importance de « donner une démarche aux collaborateurs » et d’assumer parfois ses incertitudes : « La vérité, c’est souvent de dire : je ne sais pas ». Selon lui, cette sincérité partagée crée du lien et devient une force collective. Le thème de la vérité s’est également projeté vers l’avenir avec Hélène Huby, fondatrice et CEO de The Exploration Company, qui a défendu une vision humaniste de l’exploration spatiale : « Nous voulons construire des véhicules spatiaux entre nations pour bâtir la paix dans l’espace ». Elle a insisté sur l’importance de la coopération : « L’Europe doit se construire non pas contre, mais pour », affirmant que l’entreprise doit être « une machine à faire du bien ». Enfin, Philippe Wahl, PDG de La Poste, a ramené le débat sur le terrain de l’action : « Dans l’entreprise, il y a une vérité : c’est ce qu’on fait ». Il a rappelé que « l’échec est nécessaire à l’entreprise » et que les entrepreneurs doivent rêver, mais sans se perdre dans l’utopie : « Pour être entrepreneurs, il faut des rêves. Mais ne les prenons pas pour la réalité ». Son message était un appel à « agir réellement, agir sincèrement, agir pour toutes et pour tous ».
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