La députée du Morbihan succède à Clara Chappaz à la tête du portefeuille de l’Intelligence artificielle et du Numérique. Une nomination accueillie avec prudence par l’écosystème, qui s’interroge sur la direction que prendra désormais la politique française en matière d’IA et de souveraineté technologique.
Après la nomination éclair de Naïma Moutchou au poste éphémère de ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, de l’Intelligence artificielle et du Numérique, le gouvernement revient à une configuration plus classique : un ministère délégué spécifiquement dédié à l’IA et au numérique. Anne Le Hénanff, ancienne députée du Morbihan, succède ainsi à Clara Chappaz, dont la non reconduction laisse un vide symbolique. Souvent critiquée pour son « manque de poids politique », cette dernière quitte néanmoins un portefeuille stratégique à un moment charnière pour la politique numérique française.
Née en 1969 à Vannes et diplômée de l’EM Normandie, Anne Le Hénanff devra prendre en marche un train lancé à pleine vitesse. Contrairement à Naïma Moutchou, avocate de formation, son profil fait davantage sens pour ce ministère. Élue municipale à Vannes dès 2008, puis députée en 2022, elle s’est fait remarquer à l’Assemblée nationale sur les sujets de cybersécurité et de défense. Ce parcours transversal, à la croisée des territoires, des entreprises et des institutions, a sans doute pesé dans la décision de Matignon de lui confier ce portefeuille au carrefour de l’économie, de la souveraineté et de la technologie.
Son arrivée intervient dans un contexte délicat : l’IA est devenue un enjeu de souveraineté autant que d’innovation, et la France peine encore à définir une stratégie lisible face à la concurrence internationale et aux ambitions européennes. Les acteurs du numérique attendent désormais de la nouvelle ministre une clarification des priorités : soutien à la recherche, politique industrielle des semi-conducteurs, encadrement éthique de l’IA, accompagnement des startups.
Anne Le Hénanff revendique une approche pragmatique, ancrée dans les réalités de terrain : « L’innovation ne vaut que si elle sert la société », répète-t-elle volontiers. Mais l’attente est forte et la confiance du secteur, fragile. Le ministère du Numérique a connu de multiples recompositions ces dernières années ; la stabilité politique sera l’une des clés de son action.
Dans l’immédiat, la nomination d’Anne Le Hénanff marque davantage un moment de transition qu’un virage clair. Entre continuité administrative et repositionnement stratégique, la France du numérique retient son souffle, dans l’attente de savoir si cette nouvelle étape marquera enfin un cap durable.
Tech In Sport
Green Tech Leaders
Alliancy Elevate
International
Nominations
Politique publique



