Cybersécurité, IA, RSE : les nouveaux axes du Label Numérique Responsable

 

Lancé en 2019 par l’Institut du Numérique Responsable (INR), le Label Numérique Responsable est aujourd’hui un marqueur structurant pour les organisations engagées dans une démarche de sobriété numérique. Avec plus de 220 structures déjà labellisées, il s’impose progressivement comme un outil d’alignement entre les pratiques IT, les enjeux environnementaux et les stratégies RSE.

 

Officiellement lancé en 2019, à l’initiative de l’Institut du Numérique Responsable (INR), en partenariat avec l’Agence Lucie et avec le soutien du Ministère de la Transition écologique et solidaire, de l’Ademe et du WWF, le Label Numérique Responsable compte aujourd’hui 220 organisations labellisées (dont 90 ESN et 15 collectivités. 80 autres organisations sont en cours de labellisation). En 2021, son référentiel a été refondu en partenariat avec France IT – pour le rendre plus complet – et enrichi avec des déclinaisons spécifiques pour les ESN (Entreprises de Services du Numérique) et les collectivités.

Le Label Numérique Responsable comporte deux niveaux de labellisation. Le niveau 1 est accessible après audit et obtention de plus de 300 points sur 1 000 (valable 2 ans). Le niveau 2 s’adresse aux organisations plus avancées. Il est attribué après un audit approfondi et un score d’au moins 500 sur 1 000. L’écart entre les niveaux 1 et 2 est progressif. Le niveau 1 est considéré comme un premier pas, une transition vers le niveau 2. Au bout de 2 à 4 ans, après avoir fait monter en puissance sa maturité sur le sujet, une entreprise de niveau 1 est censée passer naturellement en niveau 2. Son plan d’action est alors évalué par un comité de labellisation, composé d’experts indépendants.

« Sur le niveau 1, les ESN représentent 45% des entreprises labellisées, les collectivités 5% et les entreprises 50%. Sur le niveau 2, la répartition se fait comme suit : 35% d’ESN, 10% de collectivités et 55% d’entreprises. Dans la catégorie des entreprises, nous trouvons beaucoup de sociétés dans le domaine de la communication, mais aussi de grands groupes disposant d’une DSI, et c’est cette dernière que nous labellisons la plupart du temps. Cela permet de partir sur un périmètre d’audit plus raisonnable, tout en ayant une bonne vision de leurs pratiques de numérique responsable », déclare Philippe Vachet, Directeur général de l’Agence Lucie.

 

Label Numérique Responsable : des évolutions à venir

 

Une des motivations pour les entreprises à adopter le Label Numérique Responsable est de répondre aux exigences croissantes des donneurs d’ordre lors de leurs appels d’offres. « De plus en plus d’entreprises demandent que leur site Internet et que leurs projets numériques soient conçus selon des principes responsables. Par ailleurs, les bénéfices économiques d’une démarche de numérique responsable sont avérés. Les économies de matériel et les moindres consommations de ressources génèrent des gains substantiels », analyse Philippe Vachet.

Dès la rentrée de septembre 2025, la question de l’impact de l’IA va être traitée de deux manières différentes. La première prendra la forme d’une évaluation des performances sociales et environnementales des systèmes d’IA. « Nous allons proposer aux prestataires de faire évaluer leurs solutions afin de garantir qu’elles sont utiles et que cette utilité est supérieure à leur coût écologique et social », note Philippe Vachet.

Dès 2026, le référentiel du Label Numérique Responsable va également intégrer les problématiques liées à l’IA et à la cybersécurité. « L’impact environnemental du digital, et plus particulièrement de l’IA, augmente très régulièrement. L’objectif de neutralité carbone de certains grands acteurs du numérique s’éloigne d’ailleurs progressivement. De même, les enjeux sociaux sont de plus en plus prégnants avec des questions de dépendance au numérique toujours plus fortes. Par ailleurs, certains États – qui avancent vers l’autoritarisme - font peser un risque réel sur la sécurité des données. Le numérique responsable doit prendre tous ces aspects en compte », ajoute Philippe Vachet.

En 2026, le Label Numérique Responsable mettra également davantage en cohérence la démarche Numérique Responsable des entreprises labellisées avec leur stratégie RSE. « Parfois, les DSI s’emparent de la question du Numérique Responsable sans que leurs actions soient directement liées aux initiatives RSE du reste de l’organisation. Le référentiel va donc se transformer afin de vérifier que les trajectoires NR et RSE sont bien alignées », conclut Philippe Vachet.