France 2030 accélère avec 11 nouveaux projets green tech

 

À VivaTech, le gouvernement annonce 11 lauréats du programme ECONUM et lance un programme de recherche inédit pour réduire l’impact environnemental du numérique. Objectif : faire de la France un leader du digital durable.

 

C’est un tournant pour l’industrie numérique, passer de la performance brute à l’efficience verte. À l’occasion de VivaTech, les ministres en charge de l’écologie, de la recherche, de l’industrie et du numérique ont dévoilé les 11 nouveaux projets soutenus par France 2030 dans le cadre de l’appel à projets ECONUM. L’objectif ? Encourager l’émergence d’un numérique plus sobre, circulaire et souverain, en réponse à une empreinte environnementale de plus en plus critique. Parmi les lauréats, 6 projets ciblent la réduction de l’impact des data centers, qui concentrent à eux seuls 46 % de l’empreinte du numérique en France. De nouveaux systèmes de refroidissement liquide, de réemploi de composants ou de stockage sur ADN illustrent la diversité des approches. En parallèle, 5 projets misent sur l’économie circulaire pour allonger la durée de vie des terminaux numériques. La logique est double : concevoir mieux et jeter moins.

 

Une stratégie industrielle et scientifique alignée

 

Pour inscrire cette dynamique dans le temps long, le gouvernement lance aussi un programme de recherche dédié au numérique écoresponsable, doté de 25 millions d’euros. Piloté par l’INRIA et opéré par l’ANR, ce programme fédère le CEA, le CNRS, l’Institut Mines-Télécom, France Universités, et plusieurs grandes écoles. Il vise à produire des outils, des données et des référentiels communs pour guider les innovations futures, de l’IA au cloud en passant par les infrastructures. Au-delà des annonces politiques et des financements, c’est bien l’ambition systémique du dispositif qui marque un changement de paradigme. Il ne s’agit plus de verdir à la marge, mais de structurer un modèle industriel écoresponsable à la racine. Les lauréats ECONUM illustrent cette ambition. Scaleway et Qarnot repensent le cycle de vie des serveurs. Biomemory stocke les données sur ADN. Motul expérimente le refroidissement par immersion. Des projets comme Jarvis, Fill’n Print ou Unik s’attaquent au défi du reconditionnement à l’échelle. Tous combinent sobriété, circularité et souveraineté numérique, et incarnent une nouvelle génération d’initiatives où impact rime avec compétitivité.

 

Une opportunité industrielle autant qu’écologique

 

L’État ne se contente pas d’encourager la transformation : il veut en faire un levier de différenciation stratégique. Dans les mots du ministre Marc Ferracci, “l’exemplarité écologique devient un facteur de compétitivité.” Les projets soutenus visent autant la performance environnementale que la création de filières françaises résilientes, capables de rivaliser avec les géants du secteur. Reste à voir si ces promesses passeront l’épreuve de l’industrialisation. Car si la dynamique France 2030 semble bien lancée, elle ne portera ses fruits que si les prototypes se transforment en standards, et si les politiques d’innovation s’accompagnent de politiques d’adoption. Dans un secteur où l’urgence climatique croise les défis technologiques, l’excuse du “trop tôt” n’est plus de mise.