GAFAnomics 2025 : s’inspirer des géants du numérique pour grandir

 

Une récente étude liste les leviers de performance des géants technologiques et propose aux entreprises un véritable playbook pour adapter leurs modèles. En ligne de mire : faciliter l’innovation.

 

Plus grands, plus pratiques… Comment exister face aux géants technologiques ? C’est la question à laquelle EY Fabernovel tente de répondre. La série d’analyses, nommée GAFAnomics, a pour but d’aider les entreprises à penser avec les méthodes et les principes qui font le succès des géants du web et à les encourager à innover. Leur dernier rapport, publié ce mercredi 15 octobre 2025, dénombre quatre règles structurantes issues du modèle GAFA, que toute entreprise peut adapter : valoriser la donnée, recruter les meilleurs employés, investir dans les logiciels, l’automatisation et l’IA, et enfin prévoir des scénarios évolutifs plutôt qu’une planification linéaire.

 

Capitaliser sur la recette GAFAM

 

Ces règles se déclinent selon onze “cartes à jouer” pour aligner stratégie, opérations, IT et marketing dans une logique d’impact immédiat et mesurable. « En Europe, le constat reste toujours le même : nous avons beaucoup d’idées, mais trop peu de passage à l’échelle. Les GAFA ont su adapter leurs modèles, capitaliser sur des recettes éprouvées et verrouiller des positions “trop utiles pour échouer”. Ces principes et cartes à jouer opérationnelles sont les clés pour toutes les organisations afin de dépasser la logique défensive face aux géants du numérique, construire des alliances intelligentes, investir dans la simplicité opérationnelle et libérer leur potentiel d’innovation tout en préservant leur souveraineté », explique Cyril Vart, associé EY Fabernovel.

 

Faciliter l’innovation

 

Ces cartes appellent à innover sans peur, en dépit des marchés financiers réfractaires aux risques. Pour qu’un projet grandisse, il nécessite des objectifs prédéfinis basés sur des indicateurs clés de performance, mais aussi une gouvernance favorisant l’intégration de l’innovation plutôt qu’une structure déconnectée de la stratégie d’entreprise comme les incubateurs. EY Fabernovel enjoint aussi les entreprises à donner les moyens aux talents grâce à une bureaucratie allégée, à l’image de DeepSeek, où les groupes de recherche sont créés pour se concentrer sur des objectifs spécifiques, sans hiérarchie fixe ni rôles stricts. Une telle agilité est aussi préconisée dans les équipes IT, car les cloisons ralentissent souvent le rythme de la transformation.

 

Laisser l’expérience client définir la valeur d’un produit

 

Parmi les rôles à redéfinir, la notion même de projet devrait évoluer selon l’étude, qui suggère plutôt de les voir comme des produits. Ainsi, les projets, originellement créés avec une date de fin, pourraient exister aussi longtemps que cela fait sens en termes de business. Ils seraient mesurés via des indicateurs clés de performance externes, comme les retours des utilisateurs, plutôt que selon une logique basée sur les coûts. D’autres cartes suggèrent de privilégier les innovations en open source car, comme le rappelle une étude de la Harvard Business School, chaque dollar investi dans les logiciels open source en génère en moyenne deux milliers. D’autant plus que la transparence est un excellent argument marketing, rappelle EY Fabernovel, tout comme le principe “less is more”, longtemps repris par Apple : simplifier les interfaces des innovations pour optimiser leur adoption.