IA : les dirigeants accélèrent les investissements mais peinent à en récolter les fruits

 

Selon une nouvelle étude d’IBM, les entreprises misent massivement sur l’intelligence artificielle, malgré des retours sur investissement encore limités et une fragmentation technologique préoccupante.

 

L’IA continue de s’imposer comme un levier stratégique pour les grandes entreprises. Selon la nouvelle étude du IBM Institute for Business Value, les dirigeants prévoient de doubler leurs investissements dans l’IA d’ici deux ans. 61 % d’entre eux (et 68 % en France) déploient déjà des agents d’IA ou s’y préparent. Mais la mise en œuvre reste chaotique : seuls 25 % des projets IA ont atteint leur retour sur investissement attendu, et à peine 16 % ont été généralisés à l’échelle de l’entreprise. Cela entraine donc une fragmentation technologique qui freine les synergies internes. Soumis à une double pression (rentabilité immédiate et transformation à long terme), 64 % des dirigeants admettent investir dans des technologies IA sans en maîtriser pleinement la valeur.

 

Des compétences encore trop rares

 

Pour avancer, 68 % priorisent les cas d’usage selon leur ROI, tout en demandant plus de souplesse budgétaire pour saisir les opportunités. À horizon 2027, 85 % espèrent obtenir un retour positif sur les investissements liés à l’IA à grande échelle. Le succès de l’IA dépend aussi des talents et de la gouvernance. 69 % des dirigeants lient directement la réussite de leur entreprise à la présence de leaders capables de piloter l’innovation. En parallèle, 54 % recrutent pour des postes liés à l’IA qui n’existaient pas l’an dernier (74 % en France) et un tiers de la main-d’œuvre devra être requalifié d’ici trois ans. Pour IBM, l’enjeu est clair : l’IA n’apportera de valeur qu’à condition d’une stratégie claire, de données bien structurées et d’un vrai courage managérial.