Paris Cyber Summit : des sujets importants et de nombreux absents

 

L’évènement parisien réunissant les industriels internationaux et les institutions de la cybersécurité s’est tenu du 2 au 4 juin 2025. Le Paris Cyber Summit a été marqué par la signature d’un protocole d’accord entre les associations de cybersécurité venant d’Allemagne, de Finlande, d’Espagne et de France mais aussi par l’absence d’un grand nombre de représentants

 
Signature, conférences et réunions privées. Le Paris Cyber Summit a, cette année encore, réuni l’industrie internationale de la cybersécurité et les représentants des institutions nationales dans la luxueuse Maison de la Chimie. Le 3 juin 2025, ils ont assisté à la signature d’un protocole d’accord (MOU) entre les associations nationales spécialisées en cybersécurité française, allemande, espagnole et finlandaise. Ce MOU repose sur trois piliers : un échange d’information, l’identification de projets européens déjà financés par l’UE les intéressant et une réflexion sur ce que devrait être une politique industrielle cyber au niveau européen. Des engagements se traduisant concrètement par un échange d’e-mails trimestriel, des réunions d’information et un bilan annuel lors des prochaines éditions du Paris Cyber Summit.
 


Signature du MOU entre l’ACN et le FISC au Paris Cyber Summit
Au centre, de gauche à droite, Daniel Le Coguic de l’ACN (France) et Peter Sund, du FISC (Finnish Information Security Cluster) (Finlande) signent le MOU, sous la supervision de Sébastien Garnault (à gauche), fondateur du Paris Cyber Summit, et de Christiane Kirketerp de Viron (à droite), directrice par intérim pour la société numérique, la confiance et la cybersécurité de la Commission européenne(Photo : Aude Brès – Alliancy)

 

La délégation américaine sous représentée

Cependant, certains absents n’ont pas pu témoigner de cet engagement européen, dont une partie de l’exécutif comme le ministre des Armées Sébastien Lecornu et Clara Chappaz, la ministre déléguée à l’Intelligence Artificielle et au Numérique. Un expert sur place a également regretté l’absence de l’habituelle délégation américaine : “Même s’ils ont d’autres priorités actuellement, j’aurais aimé des explications sur leur politique actuelle”, explique-t-il. Venu “se renseigner sur l’actualité du discours officiel”, il a tout de même pu écouter de nombreuses conférences sur les enjeux cyber du moment. La matinée a par exemple été consacrée au sujet de la mise en application de la directive NIS 2, imposant aux petites et moyennes entreprises d’assurer la sécurité de leur système d’information.

 

L’importance de la coordination internationale

 

La thématique du partage de l’information a, elle, occupé une partie de l’après-midi. Le parquet français et Europol ont insisté sur l’importance de la coordination internationale pour réaliser leurs missions respectives. Ils ont également révélé que la source même des informations venaient souvent des entreprises victimes de cyberattaques. “Il faudrait pouvoir s’assurer qu’elles fassent des dépositions systématiquement lorsqu’elles sont attaquées”, ambitionne le lieutenant-général d’Europol, Jean-Philippe Lecouffe, avant d’assurer qu’il y a peu de chance qu’une telle obligation légale soit mise en place. Cependant, il suggère tout de même des mesures incitatives du côté des assurances, pour éviter une rétention d’informations de la part des entreprises et stimuler les partenariats public-privé. Ces derniers ont subi quelques critiques, étant parfois perçus comme insuffisants face à l’explosion de la menace cyber. Cela n’a toutefois pas empêché les différents acteurs de l’évènement de se réunir lors de réunions privées dans les salles adjacentes à l’amphithéâtre principal.