Passé par l’école Centrale, puis dans le secteur privé (Schlumberger…), le général de division Marc Boget a notamment commandé le groupement de l’Oise, au cœur de la traque des responsables de l’attentat terroriste de Charlie Hebdo en 2015. Il a pris en 2021 la tête du ComCyberGend, à vocation opérationnelle et transverse.

Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques (ENSMM) et de l’Ecole de Guerre, Marc Boget porte la responsabilité de l’approche globale nécessaire pour assurer des missions d’avenir très larges, allant de la prévention à la répression, sur l’ensemble du spectre des menaces numériques… alors qu’encore moins de 1% des Français savent aujourd’hui vers quelle structure se tourner en cas d’attaque cyber.

Pour un numérique « porteur de sens » !

Dans le cadre de nos 10 ans, nous avons invité ces « 100 personnalités » à prendre la parole, en nous partageant leurs visions, idées ou initiatives pour un numérique porteur de sens. Voici le retour à nos trois questions…

1. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ces dix dernières années dans la digitalisation de l’économie ?  

Les grandes institutions et les grandes sociétés se sont lancées dans leur transformation digitale. Les échanges d’information sont désormais monnaie courante en tout point de la planète tandis que Google indexe toutes les données présentes sur le Web pendant que les réseaux sociaux sont désormais la source d’information principale pour beaucoup de nos concitoyens. La digitalisation est aujourd’hui une étape indispensable pour continuer à prospérer. Le numérique révolutionne nos usages en termes de communication, d’apprentissage et de relations sociales. C’est tout un écosystème qui s’inscrit et réinvente nos vies au quotidien, dans nos vies privées, professionnelles. 

Les relations clients/fournisseurs, concitoyens/administrations sont devenues des relations omni-canal et des solutions technologiques sont désormais incontournables pour la majorité de nos concitoyens (YouTube, Waze, Uber, VOD, Tinder…). Ces nouvelles formes de mise en relation se retrouvent également dans l’environnement professionnel avec le développement massif du télétravail. 

Le développement du Cloud Computing comme celui des process basés sur l’intelligence artificielle constituent à eux seuls une évolution massive qui va encore accélérer ce processus. 

2. Auriez-vous une idée d’action concrète pour faire bouger les lignes et rendre le numérique plus « responsable » (au sens porteur de sens) ?  

Œuvrer à un numérique responsable, c’est proposer des services numériques autour de trois enjeux : maîtriser ses conséquences environnementales, agir en faveur de l’inclusion et placer l’éthique au cœur de chacune de ses actions. Je rêve par exemple de nouvelles architectures informatiques, basées non pas sur l’empilement de couches logicielles et matérielles comme maintenant (ce qui entraîne un nombre chaque année plus grand de vulnérabilités cyber !) mais sur des solutions normées, éprouvées, ouvertes au bénéfice de tous. 

3. Dans ce domaine, vous êtes-vous fixé un engagement pour anticiper un avenir positif ? 

Je déploie mon énergie, dans la droite ligne de la volonté de mon directeur général, à protéger les concitoyens français face aux menaces cyber. Mon engagement est simple et pragmatique : piloter l’action de la gendarmerie dans la lutte contre toutes les formes de cybercriminalité pour permettre à nos concitoyens de profiter pleinement et en sécurité des opportunités offertes par le numérique.