RAISE Summit 2025 : l’IA en surface, les dirigeants en force

 

La deuxième édition du RAISE Summit a eu lieu du 8 au 9 juillet 2025 à Paris. L’évènement s’est démarqué par ses visiteurs et ses intervenants de choix : des conditions idéales pour réseauter mais pas suffisantes pour soulever de véritables enjeux.

 

À quelques pas de la pyramide du Louvre se déroulait la deuxième édition du RAISE Summit. Du 8 au 9 juillet 2025, la conférence internationale dédiée à l’intelligence artificielle et à ses applications en entreprises a accueilli près de 6000 visiteurs. « Nous ne voulions pas concurrencer des évènements comme Vivatech », explique le co-fondateur du RAISE Summit, Hadrien de Cournon. « Ici, on parle bien plus d’intelligence artificielle », compare Alice Novet, organisatrice d’un autre salon sur l’IA (dotAI). Autre différence, RAISE semble bien plus dédié au networking. Un grand espace et une application sont même réservés à cette pratique. « Cet évènement est très cher car il permet de rencontrer des dirigeants », explique le cadre de Nvidia Benoit Gougeon. En effet, cette année, 80 % des participants sont des cadres supérieurs et 75% viennent de l’international. Une sélection qui, hélas, reproduit certains travers : “Il n’y a vraiment pas beaucoup de femmes”, déplore une visiteuse.

 

 

Des intervenants sélectionnés avec soin

 

« C’est connu pour être un salon avec de bons profils », résume un exposant de Snowflake nommé Samir Amellek. Les intervenants sont eux-aussi triés sur le volet. Résultat, les conférences font salle comble. Pour preuve, des dizaines de personnes se retrouvent adossées aux murs de l’amphithéâtre, faute de sièges libres. Parmi les 250 speakers, la ministre déléguée à l’IA et au Numérique a vanté les mérites de la France. Clara Chappaz a listé les intérêts de l’Hexagone, comme son énergie ou sa stabilité politique, pour une entreprise du numérique souhaitant s’y installer. De l’autre côté du bâtiment, une diplomate américaine soulignait, elle, l’importance de la « relocalisation, en tant que bon sens commercial autant que de sécurité nationale ».

 

 

Des sujets abordés en surface

 

Cependant, le succès reste mitigé : « les sujets abordés ne sont pas assez concrets », regrette Sader Wessel, qui travaille pour l’entreprise polonaise DIJ. “Ils sont trop occupés à imaginer ce que l’IA pourrait être”, s’agace-t-il, donnant comme exemple une des thématiques principales : l’open source. “Une innovation « plutôt à long terme » qu’actuelle,” confie Thomas Wolf, le fondateur de Hugging Face. « Certains thèmes sont seulement abordés en surface », confirme Stéphane Gervais, responsable du développement de partenariats chez CertX. C’est le cas de l’IA agentique, dont les enjeux ont beaucoup été mis en avant. « Les entreprises SaaS ne survivront que si elles se convertissent à l’IA agentique », a par exemple annoncé Tony Kim, cadre dans l’entreprise BlackRock, sans plus s’étendre sur le sujet.