Notre nouvelle édition d’Alliancy, le mag (N°7) consacre son principal dossier aux objets connectés. Une filière émergente où les innovateurs français excellent. C’est pourquoi nous en avons sélectionné 20 à vous faire (re)découvrir. Notre liste, loin d’être exhaustive, met en avant des fondateurs et/ou des dirigeants d’entreprises à l’initiative de produits pour certains connus dans le monde entier. Nous avons volontairement fait le choix d’en rester aux petites structures, même si nous savons que, dans de nombreux grands groupes industriels, plusieurs dirigeants auraient évidemment leur place ici.
Ni ingénieur, ni businessman, Rafi Haladjian est d'abord un visionnaire des technologies de la communication. Né à Beyrouth, d'origine arménienne, il vient à Paris étudier les sciences humaines. Après une brève aventure dans la production de films, il entre chez Publications Nouvelles, pour y développer l'activité Minitel : petites annonces, jeux, annuaires etc.
En 1994, il anticipe le virage d'Internet, dont il devient l'un des pionniers en France et fonde FranceNet : à la fois fournisseur d'accès, moteur de recherche, hébergeur et plateforme eCommerce. En 2003, il cofonde avec Olivier Mével (lire également son portrait) Violet et son lapin-robot « Nabaztag » (aujourd'hui Karotz), qui restera comme le premier succès populaire de l'internet des objets.
Aujourd'hui, à la tête de Sen.se, il présente son dernier bébé : Mother, sorte de «Big Mother » digitale qui permet à chacun d'analyser, grâce à des capteurs, ses activités quotidiennes : aller se coucher, prendre ses médicaments, se laver les dents, faire la cuisine, promener son chien... Son ambition : passer des objets connectés à la vie connectée.
Eric Carreel a débuté sa carrière dans la recherche institutionnelle. Après son diplôme d'ingénieur à l'ESPCI ParisTech et sa thèse sur la téléphonie domestique, il rejoint le laboratoire de Jacques Lewiner, l'homme aux 1 000 brevets. Avec lui, il cofondera en 1990 sa première société, Inventel, qui lance les premiers "pagers".
De 2001 à 2005, sous sa présidence, Inventel signe avec Orange pour la Livebox. Résultat : en quatre ans, l'entreprise passe de 1,5 à 120 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Puis, c'est le rachat par le groupe Thomson (Technicolor aujourd'hui), dont il devient directeur technique division Produits domestiques. Il y restera deux ans, avant que sa passion pour l'innovation ne le rattrape. En trois ans, il crée trois start-up. La première, Withings (santé connectée), qu'il cofonde en 2008 avec Frédéric Potter (lire autre portrait) et Cédric Hutchings, un ancien d'Inventel. C'est ce dernier qui assure aujourd'hui la direction générale de Withings. Eric Carreel, lui, se concentre sur la vision et l'innovation. En mars dernier, il a dévoilé le
« Plan industriel Objets Connectés » commandé par le ministère du Redressement productif et dont il a piloté la rédaction.
En 1994, attablé avec des amis, Henri Seydoux a un flash : un agenda électronique qui parlerait et répondrait à son propriétaire, comme un perroquet ! Il fonde Parrot et même si le succès commercial n'est pas au rendez-vous, cette technologie de reconnaissance vocale permettra quelques années plus tard à son entreprise de s'imposer comme le leader mondial des kits mains libres automobile.
Un succès qui lui donne des ailes et les moyens d'innover et de se diversifier dans le divertissement et la musique. Deux succès grand public plus tard, AR.Drone lancé en 2010 et le casque Zik lancé en 2012, l'entreprise d'Henri Seydoux dépasse les 250 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 13% sont consacrés chaque année à la R&D. Le leitmotiv d'Henri Seydoux : faire des produits que les autres ne font pas !
Dernier exemple en date avec le Flower Power, cet objet connecté au design soigné qui permet de dresser le bilan de santé de ses plantes : manque d'eau, de lumière, de chaleur ou d'engrais. « C’est un lien nouveau entre le monde biologique et Internet », s'enthousiasme Henri Seydoux.
Après un passage chez NEC Computers, Loïc Poirier rejoint Archos en 2005 comme directeur financier. Il exerce successivement les fonctions de directeur des opérations, puis directeur général délégué en charge des opérations et de la finance jusqu'à prendre la direction générale du groupe suite à la démission de son fondateur, Henri Crohas, en mai 2013.
Sous son impulsion, Archos dévoile une gamme de dix objets connectés sans câble ni chargeur grâce à la technologie BLE (Bluetooth Low Energy) : une caméra, des détecteurs de présence et d'ouverture de porte, une station météo, un tensiomètre etc. Le tout connecté à une Home Tablet Archos qui permet de suivre et de contrôler ces objets, ou ceux d'autres constructeurs, et d'analyser leurs données via une plateforme dans le cloud, donc disponible également via Android et IOS.
Le pari est clair : imposer sa tablette et son logiciel comme standard grâce à une gamme d'objets connectés à prix attractifs, dont seuls trois sont véritablement « designed by Archos ».
Polytechnicien et diplômé de Telecom Paris, Bruno Maisonnier a débuté sa carrière dans l'informatique en SSII avant de se tourner vers la banque. Il devient directeur général de filiales dans plusieurs pays (Brésil, Portugal, Pologne). En 2005, changement de cap. Fasciné par la robotique, dont il suit l'évolution depuis vingt-cinq ans, il quitte la banque pour se lancer dans l'aventure de la création d'un robot humanoïde.
C'est le début d'Aldebaran Robotics, une start-up regroupant une poignée d'ingénieurs et de doctorants. Un an après, leur premier robot voit le jour : NAO, devenu un succès mondial et le porte-étendard de la robotique française. Après neuf ans et 5 000 NAO vendus, Aldebaran Robotics est aujourd'hui une entreprise de 450 collaborateurs.
Bruno Maisonnier a également œuvré à l’émergence du cluster « Cap Robotique ». Créée en 2008, il regroupe une quarantaine d'acteurs privés et publics qui travaillent ensemble sur un robot de grande taille (140 cm), Roméo, pour aider les personnes âgées ou en parte d'autonomie. Un prototype a été présenté au salon Innorobo de Lyon en mars dernier. Les premiers robots Roméo d'aide à la personne pourraient être introduits dans les maisons de retraite d'ici 2017.
Ludovic Le Moan est un entrepreneur insatiable. Cet ingénieur de l'Ensimag a fait ses armes dans le technico-commercial avant de prendre la direction du groupe Coframi qu'il quitte en 2000. Il fonde alors Anyware Technologies, un des premiers spécialistes du logiciel de traitement des données objets (M2M).
En 2008, Wavecom rachète l'entreprise pour 13 millions d'euros. Ludovic Le Moan aurait pu se contenter de devenir rentier, se mettre au vert, mais c'est mal le connaître. Il s'associe à Marc Rougier et créée Scoop.it, leader de la « curation » sur internet. Puis c'est la rencontre avec Christophe Fourtet qui lui présente son projet de réseau bas débit dédié à l'Internet des objets. Un concept « révolutionnaire », qui permet une large couverture et une très faible consommation d’énergie. Pourtant le projet végétait et menaçait même de mettre la clé sous la porte.
En décembre 2010, Ludovic Le Moan prend la tête de Sigfox et déroule son businessplan en silence. Un peu plus de trois ans plus tard, son réseau connecte déjà plus de 100 000 objets, couvre 90% du territoire français, déborde sur les Pays-Bas et réalise une percée en Russie. Sigfox vise 60 pays dans cinq ans ! La course de vitesse est lancée, mais Sigfox a déjà pris une belle avance sur la concurrence.
En 1995, tout juste bardé de son doctorat en micro-électronique, cet ingénieur de Telecom ParisTech rejoint Kaptech, un opérateur télécom. Quatre ans plus tard, il quitte son poste de directeur technique avec une demi-douzaine de collègues pour monter Cirpack, une spin-off dédiée à la VoIP, qui comptera parmi ses clients IBM, puis Free. En 2008, Cirpack est racheté par Technicolor. C'est là qu'il rencontre Eric Carreel (lire son portrait) avec lequel il se cofonde Withings en 2009.
Deux ans plus tard, il reprend son indépendance et fonde sa troisième startup, Netatmo, récompensée au Consumer Electronic Show (CES) en 2012 pour sa station météo connectée capable de mesurer la qualité de l’air, intérieure et extérieure.
Netatmo a également lancé un thermostat intelligent pour contrôler son chauffage et un bracelet-bijou qui mesure l'exposition au soleil, tout-deux également récompensés au CES.
En 1995, cet ingénieur de formation crée Babel, l'une des toutes premières agences digitales de création de sites internet. Après l'explosion de la bulle, en 2003, il s'associe avec Rafi Haladjian (lire aussi son portrait) et fonde Violet, avec laquelle ils créent le fameux Nabaztag (aujourd'hui Karotz), un lapin connecté, capable de communiquer par la parole, en bougeant les oreilles ou par des clignotants lumineux en couleur. « C’était tendance, mode, mais certainement pas aussi utile qu’on le proclamait », reconnaît Olivier Mével.
En 2009, suite au rachat de Violet par Mindscape, il fonde Enero avec Marc Chareyron, une agence digitale dédiée aux objets connectés. Ensemble, ils explorent aussi des produits interactifs et ludiques comme reaDIYmate, une série de minirobots connectés, ou encore Telesound, un haut-parleur contenant 1 000 sons, chacun associé à des icônes envoyés par vos amis via SMS, chat ou par l'application mobile. Olivier Mével et Marc Chareyron organisent aussi les rencontres « Meet-up IoT Paris ».
Ingénieur informatique de formation, Michel-Lévy Provençal rejoint Capgemini avant de monter Anthium, un plateforme de trading alternatif. Après l'éclatement de la bulle, il décide de s'inscrire aux Beaux-arts. Puis en 2007, c'est l'aventure Rue89 qu'il cofonde avec son ami journaliste Laurent Mauriac. Très vite, il quitte l'aventure, en désaccord avec la ligne éditoriale et estimant que l'idée fondatrice du site, « l'info à trois voix » (experts, journalistes, internautes) n'est plus qu'un « slogan ».
En 2008, il rejoint France 24 comme Directeur du studio multimédia et remporte un Webby Award pour le projet collaboratif « Les Observateurs ». Il est également à l'origine du lancement de TEDx Paris, version française des fameuses conférences américaines.
C'est lors d'une d'elle qu'il croise Rafi Haladjian (voir portrait) et se passionne pour l'Internet des objets. Avec Sylvain Zimmer (cofondateur de Jamendo), ils crééent Joshfire en 2010, une agence digitale dédiée aux objets connectés. Parmi leurs réalisations, la « Smart Drop », conçue pour Evian, est sans doute l'objet qui a le plus fait connaître Joshfire : elle permettait de racheter des packs de bouteilles depuis son frigo.
Thomas Serval est ancien élève de l'Ecole normale supérieure, diplômé de l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae) ainsi que de Harvard. Passionné de technologie, Thomas Serval dépose son premier brevet en l'an 2000 : un scanner de code-barres Bluetooth. Il fonde Baracoda un an plus tard, qui deviendra leader des solutions d'acquisition de données sans fil, avant d'être revendue à Ingenico en 2008. Il prend alors la tête de la division plateforme et écosystème chez Microsoft puis rejoint Google, comme directeur média et plateforme pour la zone Seema (Europe du sud, Moyen-Orient, Afrique). Parallèlement, il devient secrétaire scientifique de l'Académie des Technologies et Vice-président du Comité Richelieu, l'association française des EIC (Entreprise d'innovation et de croissance).
En 2012, Thomas Serval fonde une nouvelle startup avec Matthieu Delporte, un financier diplômé de l'ESSEC : Radioline, un agrégateur de radios sur Internet. C'est ce même binôme, complété par Loïc Cessot, un ingénieur Arts et Métier Paris Tech, qui va créer Kolibree en 2013. Dotée de capteurs de mouvements et de capacités de communication Bluetooth, cette brosse à dent est capable de détecter la qualité et la pression du brossage. Ces données sont analysées et visualisées par une application pour Smartphone. « Une API permettra même à n’importe quel développeur de proposer des jeux autour de notre produit » annonce Thomas Serval. De quoi faire du brossage des dents, un véritable jeu d'enfants !
A 21 ans, ce Grenoblois crée sa première entreprise informatique avant de rejoindre un éditeur de logiciels applicatifs. En 2002, le virus de l'entrepreneur le rattrape, il crée Supertec, société qui conçoit des solutions interactives pour les points de vente.
C'est lors d’une sortie en snowboard en 2009, qu'il a l’idée d’un drone pour secourir les personnes ensevelies sous une avalanche. Il s’associe avec deux amis de longue date, Fabien Blanc-Pâques (l'ingénieur) et Guillaume Pollin (l'industriel), très vite rejoint par un quatrième partenaire, Christian Viguié (le financier).
Fondé en mars 2011, Delta Drone connaît un envol fulgurant. La société revendique le leadership en France du marché des drones civils professionnels avec deux modèles 100 % made in France, à Grenoble bien entendu ! Delta Drone emploie 63 personnes et a levé 3,9 millions d'euros sur NYSE Alternext. L'entreprise travaille activement à la structuration du secteur et a fondé la première Ecole française du Drone, afin de former une soixantaine de télé-pilotes par an, diplôme reconnu par la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile).
Après son diplôme de l'ENSEEIHT (Ecole nationale supérieure d'Electrotechnique, d'Electronique, d'Informatique, d'Hydraulique et des Télécommunications), Cyril Hullin fait carrière chez Alcatel-Lucent pendant dix ans. Il commence dans la R&D comme chercheur à la division réseau optique, puis évolue peu à peu vers le Business Development. En 2010, lorsqu'il quitte le groupe il est directeur du Business Modeling des Bell Labs pour la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique). Aux premières loges, il voit tout le potentiel de l'Internet des objets et décide de faire le grand saut.
Cyril Hullin s'associe à Frédéric Maro et fonde Mobiquithings en juillet 2010. Leur idée : créer le premier opérateur « pure player » pour les objets connectés. Pour cela ils mettent au point des cartes multi-opérateurs capables de basculer automatiquement sur le meilleur réseau. Leurs clients peuvent ainsi s'affranchir des opérateurs historiques et avoir un interlocuteur unique pour la gestion de leur parc d'objets connectés. Un marché énorme : « il y aura 50 milliards d’objets connectés en cartes SIM en 2020 », prédit Cyril Hullin.
Ingénieur diplômé de l'Université Paris Sud Orsay, Yannick Delibie a commencé sa carrière au ministère de la Défense à Paris avant de rejoindre Rennes et Mitsubishi Telecom. En 2002, il est embauché chez Wavecom comme Responsable technique de la partie logicielle M2M. Il déposera 3 brevets dans le domaine de la connectivité IP en GPRS. Mais en 2004, c'est la restructuration. Le groupe doit licencier un tiers de ses effectifs.
Avec huit anciens collègues, il crée Kerlink : « nous avons démarré avec quatre-vingt-dix ans d'expérience en mobilité cumulée » s'amuse-t-il. Leur premier client : la Compagnie Armoricaine de Transport, à Saint-Brieuc).
Aujourd'hui Kerlink, dont Yannick Delibie est Directeur technique, c'est 43 employés et 3,7 millions d'euros de chiffre d'affaire en 2013. L'entreprise fait patrie des prestataires retenus par GrDF pour son contrat géant de compteur de gaz intelligent, « Gazpar ».
Kerlink a également mis au point « Long Range IoT Station », une borne qui permet de connecter les objets grâce à la technologie radio LoRaTM de l'américain Semtech. Pour prouver la fiabilité de ce moyen de communication, Yannick Delibie va tenter un exploit sportif et technologique : couvrir 180 km entre Antibes et le Cap Corse en « Stand Up Paddle » avec une planche connectée qui recueillera des informations (températures, salinité) transmises en temps réel sur le site de Kerlink.
Jacques Touillon, diplômé du Ceram Sophia-Antipolis, est d'abord un professionnel du marketing et de la communication. Il crée sa première agence en 1992, SEV Communication, dont il reste actionnaire mais qu'il quitte en 2004 pour se consacrer à la communication environnementale, son dada. Il fonde MP2C, une agence spécialisée dans l'adhésion des citoyens aux sujets environnementaux.
En 2011, il participe au collectif « tête de com » qui dénonce les excès qui discréditent la « com ». Il découvre ensuite l'Internet des objets et y voit un formidable levier pour faire changer les comportements et contribuer à améliorer l’environnement.
En février 2013, il fonde Airboxlab avec Inouk Bourgon, un ingénieur électronique, et Olivier Vonet, un financier. Leur projet : mesurer la pollution domestique et aider les gens à contrôler et améliorer la qualité de l'air qu'ils respirent. « Les gens ne savent pas que la pollution intérieure est huit fois plus nocive que la pollution extérieure » argumente Jacques Touillon, qui a fait le voyage à Las Vegas au CES cette année pour présenter Alima, la station cylindrique d'Airboxlab, capable de détecter les particules fines et les gaz polluants.
Plus d’un million de journées d’hospitalisation sont liées à des erreurs médicamenteuses ce qui provoqueraient plus de 10 000 décès par an. C'est le constat fait par Caroline Blochet, docteur en pharmacie, qui décide de se lancer en 2006 dans l'aventure de la création d'un pilulier intelligent. Il faudra pas moins de 6 ans pour vaincre les réticences des médecins, des pharmaciens et des infirmiers. Sans oublier le lobby de l'industrie pharmaceutique, soucieux de préserver sa mainmise sur le packaging.
Aujourd'hui, Medissimo emploie 24 personnes à Poissy dans les Yvelines et réalise un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros. Récompensé au CES de 2014, iMedipac, le pilulier connecté de Medissimo va être testé sur 1000 patients, avant une commercialisation prévue pour fin 2014. C'est une boîte au format livre, bardée d'électronique, qui permet de déclencher l'alerte : un SMS est envoyé au médecin ou à la famille quand la personne malade n’a pas suivi ou s'est trompé dans son traitement. Caroline Blochet revendique une hausse du taux d'observance de 61% à 91% et rappelle que le gaspillage de médicaments représente un coût de 2,5 milliards d'euros par an à la collectivité.
Cet ingénieur informatique, diplômé de l'Université d'Avignon, a débuté sa carrière chez IBM dans le conseil en architecture mobile et collaborative. En 2001, il créée sa première société appelée Noxia et dédiée à la mobilité. En 2005, il fusionne avec la société Systéo, fondée par les frères Vinazza. C'est la naissance de Synox Group qui se positionne comme spécialiste de l'entreprise communicante : cloud, intranets collaboratifs, solutions M2M, applications mobiles métiers, etc.
Avec plus de 6 000 % de croissance en quatre ans, Synox Group se classe troisième du Deloitte Technology Fast 50 France en 2012. L'année dernière, avec le lancement de SoFleet, un boîtier connecté pour flotte d'entreprise, le groupe opère un virage stratégique sur l'Internet des objets. Une fois branché sur la prise diagnostic des véhicules, le boîtier de Synox permet de recueillir et d'analyser des données précieuses : consommation de carburant, émission de CO2, maintenance etc. Déjà testé sur près de 100 000 véhicules par plusieurs grands comptes en France, SoFleet a été présenté aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Emmanuel Mouton est également Vice-président de Novae LR, l'association qui fédère les TIC en Languedoc Roussillon.
Ingénieur Ponts-et-Chaussées, il commence sa carrière comme ingénieur de brevet scientifique dans le domaine de la santé. A 26 ans, il découvre une solution à un problème chirurgical pour les prothèses du tibia. Un premier brevet. Le premier d'une longue série. Jacques Lépine devient spécialiste du dépôt de brevet. Il créée sa propre société et accompagne les entrepreneurs et les inventeurs dans la gestion de leur propriété intellectuelle.
C’est à partir de 2004 qu’il commence à travailler sur la fourchette électronique. Convaincu par le besoin de ralentir le rythme auquel nous mangeons, Jacques Lépine répète à l'envie ce proverbe chinois : « Les gens heureux n'ont pas besoin de se presser ». Il crée Slow Control en 2008 et dépose les brevets d'une fourchette capable de vous alerter lorsque vous mangez trop rapidement et de suivre la durée et la qualité de vos repas.
En 2012, à la recherche de partenaires, il fait la connaissance de Fabrice Boutain (Hapilabs), un entrepreneur basé à Honk Kong et spécialiste du coaching santé. Ensemble, ils lancent quelques mois plus tard la HAPIfork qui sera récompensée au CES de janvier 2013.
Jean-Luc Errant est directeur de la société Cityzen Sciences et responsable du programme Smart Sensing. Il a commencé sa carrière à France Telecom avant de rejoindre en 1990, le groupe Bayer pour travailler sur le marketing des produits d'autodiagnostic. Il passe dix ans chez Bayer comme chef de projet R&D puis directeur marketing.
En 1999, il cofonde Uni-Médecine, pionnier du dossier médical partagé, devenue Santeos depuis le rachat en 2007 par le groupe Atos. Ces expériences dans la santé et les technologies de l'information et de la communication l'ont préparé à l'aventure du vêtement connecté.
Créé en 2008, Cityzen Sciences est le pilote d’un projet industriel textile, « Smart Sensing », mené par un consortium d’entreprises et soutenu par la Banque publique d'investissement. Résultat : un maillot intelligent, truffé de fibres et de microcapteurs, capable de mesurer la position GPS ou encore le rythme cardiaque et de les communiquer grâce à un boîtier niché entre les omoplates. Plusieurs clubs professionnels de basket ou de football ont déjà signé. « Grâce à ce maillot connecté les techniciens du basket vont pouvoir bénéficier d'une meilleure analyse technique avec des données précises. » s'enthousiasme Gilles Moretton, Président l'ASVEL.
Après avoir commencé sa carrière dans la finance, chez Rotschild & Cie puis chez Eurazeo, ce diplômé de l'Essec, participe à la création de Fondations Capital, un fonds d’investissement spécialisé dans les PME de croissance. En 2009, il prend la direction de Myfox
(ex-TAG Technologies), l'entreprise fondée par son père.
L'histoire de Myfox commence en 2003, lors d'une visite à Versailles, en voyant le gardien manipuler un impressionnant trousseau de clés. L'idée : créer un capteur intelligent, sans fil, capable de détecter une tentative d'effraction grâce à un accéléromètre intégré. En 2005, après 10 000 heures de recherche et 4,5 millions d'euros de développement, en collaboration avec le Laas-CNRS, le Tag Myfox antieffraction était né.
Avec 100 000 portes et fenêtres protégées, Myfox est leader en France des systèmes d'alarme connectés. En 2013, l'entreprise a levé 3,2 millions d'euros pour financer son développement international. Myfox vient également de se lancer sur le créneau du chauffage, un atout supplémentaire pour imposer sa centrale Myfox Home Control et la couche logicielle qui va avec, comme guichet unique pour contrôler l'ensemble des périphériques d'alarme, de vidéosuveillance et de domotique de la futur maison connectée.
Après sa formation d'ingénieur, Frédéric Salles passe par IBM avant de rejoindre SFR. Il y restera dix ans, d'abord comme responsable commercial de région, puis comme ingénieur d’affaires national M2M. Il prend alors la mesure de l'incroyable potentiel de l'Internet des objets. L'idée de Matooma part d'un constat : ses clients ont du mal à gérer leur parc d'objets connectés. Ils doivent sans cesse jongler entre plusieurs opérateurs en fonction du réseau. « Nous avons donc conçu une plateforme pour gérer tous les opérateurs, mais aussi des cartes Sim multi-opérateurs » explique Frédéric Salles.
En 2012, il créée Matooma avec John Aldon, son associé pour la partie finance. Après plusieurs refus, ils réussissent à convaincre le réseau Entreprendre ce qui leur permet d'ouvrir un crédit de 100 000 euros. Aujourd'hui, Matooma réalise un chiffre d'affaires de 1,2 millions d'euros, enregistre ses premiers bénéfices et va doubler ses effectifs en 2014. L'entreprise connecte 100 000 objets (équivalent à 1 tonne de carte SIM !). « Nous sommes au bon endroit, au bon moment » s'enthousiasme Frédéric Salles qui, pour l'anecdote, a failli rejoindre Mobiquithings, fondé par Cyril Hulin (lire portrait) : « Nous sommes leur troisième client. Avant 2012, ils cherchaient un Directeur commercial, mais j'avais déjà en tête de créer Matooma. ».
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