AngelSquare, d’entremetteur à investisseur

Après avoir accompagné les levées de fonds de près de 150 startups françaises en trois ans, AngelSquare crée la première structure d’investissement dédiée aux fintech et assurtech. Suivront d’autres secteurs en 2019.

Le panel d'investisseurs d’AngelSquare a déjà soutenu une dizaine de projets dans la fintech, comme Pumpkin, Luko ou Utocat.

Le panel d’investisseurs d’AngelSquare a déjà soutenu une dizaine de projets dans la fintech, comme Pumpkin, Luko ou Utocat.

Business Angels, particuliers, family offices, fonds d’investissement d’entreprises… Ils sont plus de 600 investisseurs dans le portefeuille d’AngelSquare, facilitateur de levée de fonds, prêts à accompagner le développement de start-up en France.

« Sur 300 dossiers de demande de financement que nous recevons chaque mois, seule une dizaine est sélectionnée pour bénéficier de notre soutien lors de leur levée d’amorçage ou en série A auprès de notre panel d’investisseurs », explique Charles Degand, CEO d’AngelSquare. Des montants qui s’élèvent en moyenne entre 30 000 et 50 000 euros au minimum. « Mais, nous sommes surtout dans une logique de Smart Money, avec un apport de compétences au-delà de l’argent », ajoute-t-il.

Depuis 2016 que sa société existe, 150 deals (à 90 % français) ont été réalisés au total dans des secteurs très variés, soit un montant de 80 millions d’euros financés sur trois ans que ce soit dans l’IA, la fintech, l’impact Investing ou le BtoB ; le business model d’AngelSquare étant basé sur une commission de 5 % récupérée sur la levée réalisée.

Mais, forte de ses premiers succès, la start-up lance aujourd’hui un nouveau service, en devenant elle-même investisseur aux côtés de ce qu’elle appelle les « bons » Business Angels. « Début novembre, nous avons composé un board de huit experts Fintech/Assurtech, précise Charles Degand, parmi lesquels on trouve Damien Guermonprez (Lemonway), Valentine de Lasteyrie (Blacailloux), Didier Seillier (Fimasys), François Simon (Cheuvreux), Constantin Wolfrom (Pumpkin), David Mortamais (LTI Telecom), Romain Frobert (Groupe Ovatio) et Olivier Bronner (Plan.Net).

« Nous sélectionnons les sociétés pour le board et co-investissons, poursuit-il. Sur 2019, nous envisageons de soutenir six start-up pour un montant unitaire allant de 100 000 à 500 000 euros. Soit une moyenne totale de 600 000 euros en amorçage et de 1 à 3 millions d’euros en série A. » L’idée étant pour AngelSquare de s’imposer comme un « VC » de nouvelle génération, sans frais de gestion et avec la possibilité de choisir ses deals.

« En France, les investisseurs financent des projets solides, dont le business model économique est viable.» Charles Degand, CEO et co-fondateur d’AngelSquare

Si le secteur de la Fintech/Assurtech est le premier visé, car c’est celui qu’AngelSquare estime connaître le mieux, « suivront très vite ceux de l’Impact Investing début 2019 et de l’intelligence artificielle en milieu d’année prochaine, pour 3-4 start-up soutenues à chaque fois. Deux domaines que la start-up maîtrise également.

Une implantation en Suisse début 2019

« L’idée est d’avoir des investisseurs concernés, qui vont aider les entrepreneurs à grandir. Mais, pour bien les accompagner, il faut que ces derniers se positionnent sur un marché vaste avec un business model clair et bien défini. Nous ne recherchons pas spécialement la super licorne. Nous, comme nos investisseurs ne sommes pas sensibles au buzz du moment ».

Chez AngelSquare, 95 % des entrepreneurs bouclent leur levée de fonds en 4 à 5 mois, 2 à 3 mois s’ils sont vraiment très bons. Pour accompagner ces « novices » de l’investissement jusqu’à la clôture de leur levée de fonds, une équipe d’une douzaine de personnes (2 embauches sont en cours) oeuvrent au sourcing, à l’analyse et au suivi personnalisé des dossiers. « Nous sommes rentables, c’est pourquoi nous pouvons aujourd’hui devenir investisseur », explique le jeune homme, qui n’a lui-même jamais réalisé de levée de fonds.

Début 2019, la start-up parisienne compte dupliquer son modèle en Suisse, un pays où l’on trouve beaucoup de jeunes pousses de qualité et beaucoup d’argent… « Nous voulons devenir la plaque tournante du financement des fintech « early stage », conclut Charles Degand. Notre approche sectorielle hautement qualifiée, y compris à l’international, devrait nous y aider, comme la douzaine de deals que nous prévoyons en co-investissement l’an prochain. »