Beamy lève 8 millions d’euros pour favoriser la décentralisation de l’IT 

La start-up a annoncé une levée de fonds de 8 millions d’euros pour enrichir son produit et développer ses forces commerciales. Spécialisée dans la gestion des Saas, Beamy ambitionne d’être un facteur déterminant pour changer le rôle de la DSI dans l’entreprise.  

L'équipe de Beamy

L’équipe de Beamy

Il existe aujourd’hui près de 50 000 applications Saas sur le marché selon Beamy. Celles-ci aident à digitaliser les entreprises. “Il y a une explosion de ces applications dans les entreprises”, assure Andrea Jacquemin, cofondateur de Beamy. Chaque périmètre précis peut être digitalisé grâce à une de ces solutions : la paie, l’envoie automatique de mails… “Par exemple, dans les services marketing, tout peut être digitalisé”, assure le CEO de la start-up. Il en résulte une certaine désorganisation dans l’utilisation des SaaS au sein des entreprises où chaque métier en utilise, parfois dans son coin et sans intégrer la direction des systèmes d’information dans la boucle. C’est pour répondre à cette problématique qu’a décidé de se lancer Beamy qui vient de lever 8 millions d’euros en série A. 

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“En moyenne, sur 190 SaaS dans une organisation, seuls 27 sont pleinement maitrisés par la DSI et 46 supplémentaires sont approuvés en partie… Cela en laisse près de 120 complètement inconnus.” expliquait récemment Andrea Jacquemin dans une interview conjointe avec le DSI de la Macif, qui fait appel à ses services.  Selon le CEO de Beamy, cela représente un budget de plusieurs millions d’euros. Et la tendance ne va faire qu’augmenter. Le budget consacré à ses applications devrait être multiplié par 9 durant la décennie à venir. “L’enjeu est de comprendre la volumétrie de cette digitalisation sous-terraine, de maîtriser ces Saas pour en faire la base de la transformation digitale de l’entreprise, de ce qu’on appelle l’IT décentralisé”.  

Une décentralisation de la DSI 

Le premier module de la plateforme pensée par Beamy est appelé “Discovery” pour dimensionner cette volumétrie. “Dès cette phase, on va pouvoir montrer les risques mais aussi le budget total et la gouvernance, indique Andrea Jacquemin, On va ensuite présenter un app store des 50 000 solutions, montrer lesquels peuvent être utiles et cadrer les choses en donnant du sens et de l’informations. Plus on avance, plus on a une connaissance profonde des applications Saas du marché pour guider les métiers”. La start-up se veut bien plus qu’une plateforme de management Saas. “On veut driver la décentralisation de l’IT”, assure le CEO de Beamy qui interviendra le 18 mai prochain lors de la Sélection Innovation de la communauté Alliancy Connect.  

Ce phénomène de digitalisation des métiers par eux-mêmes est selon lui systémique et va continuer. “Certains DSI pensent qu’il faut éradiquer les Saas, d’autres ont compris cet aspect systémique. Ce qu’on veut c’est transformer le DSI en Business Partner de la digitalisation. Qu’il accompagne les métiers en les responsabilisant, les cadrant et en fixant des règles plus qu’en étant dans l’hypercontrole.” Pour Andrea Jacquemin, le rôle à venir de la DSI sera différent : “Demain elle va décentraliser l’applicatif au contact des métiers et préserver l’IT structurel et d’infrastructure.” 

Objectif : 100 clients dans quinze mois 

Beamy souhaite enrichir son produit pour avoir “une base solide et très paramétrable”. Pour Andrea Jacquemin : “C’est la capacité de notre plateforme car notre gouvernance va devenir la gouvernance des entreprises clientes”. Pour cela, la moitié de l’investissement va avoir lui dans le recrutement de data engineer, spécialistes produits et devops.  

Une partie des huit millions d’euros obtenus avec cette levée de fonds vont être investis dans l’aspect commercial. La start-up collabore aujourd’hui avec les multinationales LVMH, BNP Paribas, Orange ou Stellantis. Elle souhaite quadrupler son nombre de clients dans l’année, avec comme objectif d’atteindre la centaine d’ici quinze mois et plus seulement en France. “On était très français et maintenant on pense global. Il y a une très belle place à prendre aux US”, ambitionne Andrea Jacquemin. Des recrutements ont ainsi été faits à Londres pour commencer l’internationalisation vers les pays anglo-saxons.