Choose France cumule les bonnes nouvelles

Un record de 6,7 milliards d’euros et 4 000 emplois pérennes : la cinquième édition du sommet Choose France a apporté cette semaine son lot d’investissements étrangers en France, à commencer par l’annonce d’une nouvelle usine de semi-conducteurs à Crolles (Isère), où se rend Emmanuel Macron ce jour.

Choose France @Gilles_widawski

La cinquième édition du sommet Choose France s’est tenue hier au château de Versailles.
@Gilles_widawski

Santé, services ou nouvelles technologies… Les nombreux projets annoncés en France hier et ces derniers mois ont vocation à « ré-industrialiser » le pays, s’est félicité la présidence française (lire encadré ci-dessous), à commencer par le plus important, la nouvelle usine de semi-conducteurs des géants STMicroelectronics et GlobalFoundries en Isère.

Aussi, pour l’occasion, Emmanuel Macron se déplace aujourd’hui à Crolles, près de Grenoble, où il est reçu par Jean-Marc Chery, le directeur général du géant franco-italien des semi-conducteurs STMicroelectronics et de Tom Caufield, directeur général du groupe américain GlobalFoundries.

De fait, il s’agit du « plus grand investissement industriel des dernières décennies hors nucléaire et un grand pas pour notre souveraineté industrielle », s’est ainsi réjoui le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.

Lancé en 2023 pour une mise en service en 2026, ce projet vise à réduire notre dépendance vis-à-vis des fabricants asiatiques, pour la fabrication de ces composants électroniques, qui serviront notamment des marchés finaux comme l’automobile, l’industrie, l’internet des objets et les infrastructures de communication.

La nouvelle unité de Crolles nécessitera un investissement d’environ 5,7 milliards d’euros et devrait générer à terme environ un millier d’emplois supplémentaires. Les deux groupes industriels bénéficieront d’un « soutien financier important de l’État français » ont-ils précisé dans un communiqué commun. « Le site de Crolles deviendra ainsi le plus important site de production de puces français et l’un des plus importants d’Europe », ajoute de son côté l’Élysée.

Pour cette visite, qui sera également l’occasion d’évoquer la stratégie et les investissements pour l’électronique dans le cadre du plan France 2030, le chef de l’État est accompagné de Bruno Lemaire (Economie et Finances), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche), Olivier Véran (porte-parole du gouvernement) et Thierry Breton, commissaire européen pour le marché intérieur.

La construction de cette usine s’inscrit dans le cadre du « Chips act », le programme de l’UE pour retrouver une place aux côtés de l’Asie et de l’Amérique dans la production mondiale de semi-conducteurs. Marquée par la pénurie de ces précieux composants qui a fait suite à la crise sanitaire, l’Europe veut remonter sa part à 20% de la production mondiale, contre moins de 10% aujourd’hui.

Des projets nombreux annoncés en France

Projets en France

– L’américain Accenture, spécialisé dans le conseil aux entreprises et basé à Dublin, ouvrira prochainement à Brest (Finistère) un centre de développement et d’innovation technologique, où seront créés 500 emplois d’ici trois ans dans la région. Ce centre permettra aux entreprises régionales d’innover et d’enrichir leurs activités à l’aide des dernières technologies (IA, cloud, machine learning, métavers…), de la conception des solutions à leur déploiement à grande échelle.

– L’espagnol Amadeus, leader européen dans la gestion technologique des réservations pour le secteur touristique, créera 400 emplois en 2022 suivis de 400 emplois additionnels en 2023. 80 % de ces emplois seront localisés dans le centre de R&D d’Amadeus à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes) et 20 % à Paris.

– Ericsson, Thales et Qualcomm annoncent une collaboration sur la 5G satellitaire (tests au sol en France dans un environnement spatial simulé dès 2022), impliquant notamment des ressources R&D d’Ericsson France.

– L’américain Collins Aerospace (groupe Raytheon Technologies) investira 400 millions d’euros sur les cinq prochaines années, dans ses sites de production, en R&D et pour le développement de nouveaux programmes. Aujourd’hui plus de 60 % de sa production en France est exportée dans le monde créant plus de 10 000 emplois indirects au travers de sa chaîne d’approvisionnement en France. En janvier, Collins a déjà annoncé la création de 200 nouveaux emplois en France pour cette année.

– L’allemand Vorwerk, fabricant du Thermomix, se dotera d’un deuxième site de production à Cloyes-sur-le-Loir (Eure-et-Loir) pour 57 millions d’euros (74 emplois). Face au succès de ses produits, le groupe augmente ses capacités de production.

– Le néerlandais Randstad (travail temporaire) recrutera 7 000 collaborateurs en CDI intérimaire d’ici la fin 2022…

Depuis 2018, dans le cadre des sommets Choose France, près de 80 projets d’investissements, représentant 12 milliards d’euros et 21 000 emplois, ont été annoncés. Sur ce total, 25 ont été réalisés, 50 sont en cours de réalisation (dont une usine de batteries dans le Nord) et cinq ont été abandonnés ou reportés. Selon les projets, la part d’aides publiques s’élève de 5 à 10 %. Toute la liste des projets est consultable ici.