Green IT : 2023 sera l’année de la convergence et de la naissance d’un référentiel commun

Partner et Lead de la Practice Responsabilité d’Entreprise et Développement Durable de l’activité conseil en transformation digitale du Groupe Sopra Steria, Caroline Lébrard revient sur les bonnes pratiques permettant d’industrialiser le Green IT et d’harmoniser la mesure.

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Comment industrialiser une démarche de Green IT ?

Caroline Lébrard, Partner Sopra Steria Next Sustainability & Responsibility MIT-ESSEC

Caroline Lébrard, Partner Sopra Steria Next Sustainability & Responsibility MIT-ESSEC

Si vous souhaitez que votre impact soit optimal et bénéficier d’un sponsoring de haut niveau dans l’entreprise, il est nécessaire de procéder à une analyse de maturité et à une mesure d’impact. Pour l’analyse de maturité, la DINUM a publié un référentiel de bonnes pratiques qui est très bien conçu. Vous pouvez également vous servir du Label NR, mais nous recommandons de l’exploiter dans un second temps, une fois que le terrain a été « défriché ». Cela permet d’obtenir une bonne vision de la maturité d’une organisation et, pour les interlocuteurs avec lesquels vous échangez, de comprendre ce qui est attendu d’eux.

Quant à la mesure d’impact, elle est au service de la prise de conscience (comprendre l’impact) et de la définition et du suivi d’objectifs réalisables. Pour être efficace, cette mesure ne doit pas être réalisée de manière ponctuelle, elle doit être intégrée dans les processus de gestion standard de l’IT.

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Avez-vous des exemples concrets à nous partager ?

Avec deux de nos clients, un acteur majeur du secteur public et un équipementier automobile, nous avons mis en place un moteur de calcul qui s’appuie directement sur la base de données listant tous les équipements IT, base que nous convertissons – par le biais de la base NegaOctet – en mesure d’impact associée. Grâce à cela, nous pouvons obtenir une mesure d’impact régulière et automatisée.

Nous sommes par ailleurs en capacité d’adresser trois couches différentes. La première est la couche physique, qui correspond notamment aux achats, aux équipes et aux responsables de sites. La deuxième est la couche virtuelle, qui permet de s’adresser aux équipes « infrastructure ». La troisième est la couche applicative. Elle permet d’obtenir une mesure d’impact du parc applicatif dans sa globalité et de comprendre la répartition en fonction des domaines applicatifs et environnements (développement, tests, production…). Toutes ces données peuvent ensuite être mise à la disposition du terrain (les chefs de projet, les développeurs…) et contribuer à la démarche d’écoconception.

Quels sont les enjeux à venir autour de la mesure ?

La convergence de l’écosystème est un enjeu clé actuellement. De nombreux acteurs tels que l’INR, la DINUM, le Shift Project, le Ministère de la transition écologique ou Boavizta, qui est un groupe de travail inter-organisations dédié à la mesure d’impact environnemental du numérique des organisations, développent des moteurs de calcul et des outils différents. 2023 sera selon moi l’année de la convergence. L’objectif sera de parvenir à un référentiel commun et de mettre à disposition du marché des outils standards, accessibles en open source.