Criteo ouvre un nouveau datacenter à Pantin

Criteo a inauguré son nouveau datacenter français, situé à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Equinix a été choisi pour l’hébergement et Huawei pour les serveurs.

Datacenter Criteo (Article)

Le datacenter de Criteo aura nécessité un an de projet. © Charlie Perreau

Le spécialiste français du marketing à la performance, Criteo, a inauguré ce mercredi 24 juin un datacenter à Pantin (Seine-Saint-Denis), le second en France, après celui de Paris en 2008. L’entreprise, cotée au NASDAQ depuis fin 2013, compte désormais sept datacenters répartis à travers le monde (Paris, Amsterdam, New York, Sunnyvale, Hong-Kong et Tokyo) pour une puissance globale de 6 mégawatt.

Le site de Pantin s’étend sur 6000 m² mais a une capacité d’extension de 10 000 m². D’ailleurs, les travaux ont déjà été lancés pour accueillir de nouvelles machines et Criteo assure qu’elle pourrait vite arriver. Pour le moment, le datacenter dénombre 640 serveurs (1000 interfaces et 33km de fibres optiques), moins que les 1200 d’Amsterdam mais avec une puissance supérieure. « Les nouvelles machines économisent 30% d’énergie et augmentent leur puissance de 25% », a précisé Matthieu Blumberg, Senior Engineering Manager Infrastructure Operations chez Criteo. Au total, le site de Pantin pourra accueillir jusque 5600 machines.

Une extension du datacenter de Criteo. © Charlie Perreau

Une extension du datacenter de Criteo. © Charlie Perreau

Criteo a choisi l’américain Equinix, pour l’hébergement, le chinois Huawei pour les serveurs et Juniper Networks, Arista et Dell pour le réseau. Ce datacenter est un nouveau cluster Hadoop qui servira à augmenter les capacités de calcul et de stockage de Criteo et permettra d’anticiper les ressources futures pour soutenir le fameux moteur de calcul de l’entreprise et ses 15 millions de prédictions par seconde. Celui-ci mesure en continu et en temps réel les probabilités pour chaque internaute de cliquer sur une publicité et de procéder à un achat en ligne. Le cluster aura une puissance de calcul répartie sur plus de 10 000 cœurs et un espace de stockage de plus de 61 pétabytes. « Toutes les données collectées sur la plateforme servent à l’équipe Business Intelligence. En fait, c’est l’écosystème atour d’Hadoop qui est important. La plateforme elle-même, représente juste le stockage », a expliqué Matthieu Blumberg.

En quatre ans, le nombre de serveurs hébergés par la pépite française est passé de 300 à 15 000. Au premier trimestre 2015, la société en a déployé 1000. Le dirigeant de la société, Jean-Baptiste Rudelle, a également annoncé que Criteo aurait en 2016 un datacenter en Chine continentale pour fournir une meilleure qualité de service à ce nouveau marché.

Un autre datacenter pourrait voir le jour en Amérique Latine mais rien n’a encore été décidé. En 2014, Criteo a atteint un chiffre d’affaires de 800 millions d’euros et vise le milliard pour 2015 et prévoit d’embaucher 200 personnes d’ici à la fin de l’année.

Jean-Baptiste Rudelle - Criteo - CentraleSupelec

Jean-Baptiste Rudelle. © Communauté Centrale-Supélec

Criteo, un champion français devant les Centraliens-Supélec

Jean-Baptiste Rudelle, PDG de Criteo, était l’invité exclusif du Face à Face de la communauté Centrale-Supélec qui s’est tenu mardi 24 juin. Ancien élève de Supélec lui-même, le dirigeant a raconté l’expérience de sa start-up devenue en 10 ans un acteur international. Rebondissant sur les observations du 9e baromètre adressé aux anciens étudiants des deux prestigieuses écoles, Jean-Baptiste Rudelle a battu en brèche « l’obsession sur la fiscalité française » qui serait un frein au développement des jeunes entreprises, mais aussi l’apparent manque de fonds d’investissement dans l’Hexagone. « Nous sommes l’un des pays les mieux doté en Europe en early-stage, et pour le next-stage, une start-up a besoin de s’internationaliser et n’a pas vocation à garder tous ses capitaux en France » a détaillé le patron de Criteo.
Pendant près d’une heure de questions-réponses avec la salle, le PDG a joué le jeu de la transparence, parlant largement de cette année 2007 où Criteo a failli déposer le bilan, et des enjeux de croissance rapide. « Grandir aussi vite, c’est aller de crise en crise, tant d’un point de vue technologique que managérial, a-t-il souligné, mais il est naturel d’être « drogué à la croissance », cela fédère l’intérêt de tout le monde, en interne comme à l’externe ». Quant aux défis d’avenir, Jean-Baptiste Rudelle les voit pour son entreprise notamment autour de la mobilité et du cross-canal, condition sine qua non pour continuer à s’imposer sur un marché où l’immense majorité des concurrents sont américains.