Dîner de la rédaction Alliancy, le mag « Secteur Public »

Attractivité des territoires et développement économique : quels leviers d’accélération pour les collectivités à travers le numérique ?

ambiance3La transformation numérique des collectivités est en marche. Afin de développer l’attractivité de leur territoire, un nombre grandissant d’administrations locales misent sur le déploiement d’infrastructures très haut débit et l’installation de data-centers. Cela leur permet tout d’abord de proposer aux citoyens, entreprises et administrations publiques des accès internet performants et à des coûts raisonnables. Ensuite, elles peuvent exploiter leur data-center pour proposer des services de cloud public aux collectivités membres de l’agglomération et aux entreprises installées sur le territoire.

Mais cette transformation numérique se heurte souvent à de lourdes contraintes budgétaires, réglementaires et techniques. Comment assurer cette transformation numérique tout en étant soumis au régime public, notamment en ce qui concerne la gestion des budgets ? Quels choix techniques  retenir pour assurer une haute qualité de services ? Et vers quels partenaires se tourner ? Telles sont les questions qui ont été abordées par les participants du dîner organisé par Alliancy, le Mag, le 30 octobre 2014 à Paris dans les locaux de la rédaction.

1 – Quels sont les enjeux du numérique en termes d’attractivité du territoire ?

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Claude Lambey, DSI de Besançon – Département TIC Moyens généraux.

« La transformation numérique de Besançon a été décisive pour l’attractivité de notre territoire. Il y a vingt ans, notre agglomération était un désert numérique. Les coûts d’accès à internet étaient exorbitants pour les entreprises qui nous sollicitaient régulièrement pour trouver une solution à ce problème. Nous avons donc décidé de déployer un large réseau de fibre optique sur notre territoire. Nous étions alors la première collectivité à lancer ce type de projet en France. Cette infrastructure a été progressivement ouverte aux entreprises et nous avons ainsi irrigué les différentes zones d’activité économique en très haut débit. En 2012, nous avons fait bâtir, via un partenariat avec des opérateurs privés, le data-center Neoclyde. Connecté à notre réseau fibre optique, ce centre de données permet aujourd’hui aux entreprises, comme aux administrations publiques, d’accéder à des services peu coûteux d’hébergement de données et d’accès à internet. C’est la complémentarité de cette infrastructure fibre optique et du data-center qui s’est révélée gagnante. Nous sommes désormais dans une situation comparable à celle de grandes agglomérations, comme Paris, en termes d’offre de services numériques. » Claude Lambey, DSI de Besançon  – Département TIC Moyens généraux.

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Franck Guegueniat, Maire d’Epron et Vice-président en charge du marketing, de la communication et du numérique de la communauté d’agglomération de Caen la mer.

« Aujourd’hui, il faut être dans la course au numérique car c’est une volonté de nos concitoyens. Le numérique est devenu un marqueur du territoire, au même titre que dans les années 80 : il fallait impérativement se doter d’un Zénith, puis dans les années 90 d’un magasin Ikea. Lors de l’achat d’un pavillon par exemple, un nombre grandissant de familles veulent une offre compétitive d’accès internet en très haut débit. » Franck Guegueniat, Maire d’Epron et Vice-président en charge du marketing, de la communication et du numérique de la communauté d’agglomération de Caen la mer.

« En ce qui concerne l’agglomération de Nîmes, notre transformation numérique a également répondu à un enjeu de transformation d’image. Nous étions en retard et nous sommes aujourd’hui en pointe en matière de numérique. Nous avons surtout travaillé sur l’amélioration de l’efficience des services rendus aux citoyens. Pour cela, nous avons créé un réseau très haut débit, installé un data-center et un cloud privé qui permet de faire tourner des applications en mode SAAS sur une architecture mutualisée. Déjà 18 des 28 communes membres de notre communauté d’agglomération l’utilisent pour leurs services de vidéoprotection HD sur IP ainsi que de solutions métier comme l’école numérique ou les bibliothèques. Cette infrastructure offre un niveau de service élevé, tant en terme de disponibilité que de sécurité, dont bénéficient nos administrés.  » Cyril Yver, Directeur adjoint des systèmes d’information de Nîmes Métropole et de la ville de Nîmes.

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Damien Giroud, Directeur France Solutions Datacenters de Schneider Electric.

« Chez Schneider Electric, nous avons une conviction : Le numérique n’est pas un effet de mode. Il est notre industrie de demain. Et les data-centers constituent les fondations de cette économie numérique, permettant de gérer, stocker, sécuriser et restituer l’or de demain : à savoir les données. Si la France ne prend pas le virage du numérique, toute son industrie le paiera pendant de nombreuses années. Et dans ce domaine les collectivités locales ont un rôle central pour favoriser l’implantation d’infrastructure d’hébergement et faciliter le déploiement du haut débit. Nous constatons également, qu’à l’instar des grands groupes, un nombre grandissant de PME souhaite désormais se concentrer sur leur cœur de métier et externaliser leur informatique dans le cloud ou chez des hébergeurs. Mais il subsiste de nombreuses craintes, notamment au sujet de la localisation des data-center hébergeant les données. En réponse à ces craintes, nous avons vu émerger un modèle économique de data-centers de petite ou moyenne taille (500 à 2000m2 de salle IT), disséminés sur le territoire, proposant une offre de « cloud régional » et soutenant localement la digitalisation de l’économie. Ces petits et moyens data-centers locaux, viennent compléter le modèle économique existant, basé sur de grands data-centers localisés dans les capitales européennes, hébergeant l’informatique de grands groupes, web giants ou de banques. Ces data-centers régionaux sont une réalité économique, qui a représenté en 2012 près de 70% de notre business en France, avec des projets dans des villes comme Besançon, Dijon, Grenoble, Marseille, Clermont-Ferrand ou Montpellier. Les collectivités territoriales doivent également répondre à leurs propres besoins grandissants de gestion de la donnée, avec des choix à opérer entre conserver seul sa propre infrastructure, la mutualiser avec d’autres acteurs publics ou l’outsourcer chez des hébergeurs ou dans le cloud. Notre rôle est alors de les accompagner quelle que soit la stratégie implémentée en proposant des data-centers fiables, modulaires, évolutifs, automatisés mais aussi éco-responsables afin que leur impact soit le plus neutre possible sur notre environnement. » Damien Giroud, Directeur France Solutions Datacenters de Schneider Electric.

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Nicolas Brozek, Responsable innovation et services de la Chambres de commerce et d’industrie de la région Nord de France.

« Un des enjeux du numérique pour un territoire est de participer à la troisième révolution industrielle qui est la convergence des nouvelles technologies et des énergies renouvelables. Diffuser, réguler et gérer ces énergies nécessite de nouveaux outils numériques. Favoriser le numérique, c’est donc favoriser cette transition énergétique et économique. Dans cet esprit, nous accompagnons les entreprises régionales à se transformer par le numérique. L’objectif fixé est d’utiliser ce levier pour innover et placer le numérique au cœur de la chaîne de valeur des entreprises pour répondre ainsi aux opportunités offertes par la troisième révolution industrielle. Pour ce faire, nous diffusons avec l’État un dispositif d’accompagnement opérationnel auprès du tissu économique régional pour faciliter l’intégration des outils numériques et renforcer ainsi les changements de modèle économique. » Nicolas Brozek, Responsable innovation et services de la Chambres de commerce et d’industrie de la région Nord de France.

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Axel Saint-charles, Directeur des Systèmes d’Information de la ville de Noisy le Grand.

« J’observe trois principales pressions qui s’imposent aux collectivités territoriales en matière de numérique. La première est que le rapport de service s’est inversé antre l’administration et le citoyen. Ce dernier n’est plus « l’obligé face à une autorité régalienne ». Il est devenu un consommateur de services avec un haut niveau d’exigence. La deuxième pression vient de l’État qui a engagé de manière probante une démarche de modernisation de l’action publique. Je citerai par exemple : la déclaration des impôts par internet qui était balbutiante à l’origine mais s’avère désormais performante et facile d’accès. Cette démarche de l’État a comme conséquence, entre autre, que les collectivités doivent se mettre à niveau. Elles doivent aussi agir de manière coordonnée avec d’autres entités, comme les CCI, afin d’éviter la superposition d’autant de portails que d’entités. Enfin, troisième pression :  les dotations sont entrées de manière durable dans une réduction des moyens financiers qui nous amènent inéluctablement à faire mieux et plus avec moins, et donc à revoir nos modes de fonctionnement. » Axel Saint-charles, Directeur des Systèmes d’Information de la ville de Noisy le Grand.

2 – Quels sont les attentes et besoins des collectivités en matière de transformation numérique ?

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Cyril Yver, Directeur adjoint des systèmes d’information de Nîmes Métropole et de la ville de Nîmes.

« Ce qui nous manque aujourd’hui à nous collectivités, ce sont des acteurs intégrés. Des prestataires qui pourraient nous fournir des solutions de bout en bout, englobant les centaines de métiers différents que compte une ville ou une agglomération. » Cyril Yver, Nîmes Métropole.

« Effectivement, il n’y a pas aujourd’hui d’outils numériques qui permettent de construire simplement et efficacement un système d’information centré sur le citoyen – usager, gérant les abonnements de bibliothèque, la facturation d’eau en passant par les cantines scolaires. » Claude Lambey, Besançon. 

 

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François Madjlessi, DSI de la ville de Vincennes.

« Les règles drastiques imposées par la Cnil autour du traitement des données qui limitent le développement de services. On parle souvent du problème de l’organisation en silo des administrations publiques, mais comment résoudre ce problème si l’on ne peut jamais croiser les données d’un département avec celles d’un autre. » François Madjlessi, DSI de la ville de Vincennes.

« Traiter dans un seul endroit toutes les demandes des citoyens, quel que soit le média par lequel elle arrive (guichet, téléphone, e-mail). C’est le pari, un peu fou, auquel nous nous sommes attaqué. L’idée ? S’inspirer des technologies du privé et les adapter au service public, tout en tenant compte du facteur humain. Car l’un des enjeux majeurs du projet résidait dans la capacité à amener les agents d’accueil, auparavant spécialisés dans un domaine (petite enfance, sports, état civil…), à traiter des dossiers de toutes natures. C’est un projet pour lequel la Ville de Vincennes a obtenu déjà 4 prix dont celui du projet le plus prometteur remis par le ministère de l’économie et du SGMAP mais également celui de l’efficacité au moindre coup remis par le Cio On line. Néanmoins, il nous reste un défi majeur à résoudre. Il s’agit de l’intégration des applications métiers en relation avec les citoyens dans le portail agent à l’accueil avec le portail web permettant de casser les silos applicatifs traditionnels, de favoriser la transversalité et l’automatisation des traitements. Or cette démarche de modernisation des administrations est bloquée à ce jour par les choix technologiques des éditeurs de la fonction publique qui ne disposent pas des connecteurs universels dits des webservices. Une des explications c’est au niveau de la formation des informaticiens qui ne sont pas suffisamment formées dans les écoles d’ingénieurs sur ces technologies de développements orientés service largement répandu aux États-Unis. »  

3- À quelles problématiques de financement doivent faire face les collectivités en matière de numérique ?

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Laurent Rochette, Chef de la Mission Numérique – Conseil Général des Yvelines.

« Notre première contrainte dans le secteur public est que nous devons faire peser nos projets sur notre budget d’investissement et non sur notre budget de fonctionnement. Ceci car le budget de fonctionnement tend à se réduire d’années en années en ces temps de restrictions budgétaires. Donc, plutôt que de s’abonner à un service de cloud externalisé, dont l’abonnement serait imputable sur le budget de fonctionnement, nous envisageons l’installation d’un data-center public cofinancé par plusieurs collectivités. Et la manière d’entrer dans ce projet se ferait au maximum avec de l’investissement, même s’il y aura bien entendu quelques frais de fonctionnement.  Nous réfléchissons, au conseil général des Yvelines, à monter ce centre de données avec le département du Val d’Oise.  » Laurent Rochette, Chef de la Mission Numérique – Conseil Général des Yvelines.

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Didier Célisse, Responsable stratégie et marketing, Département Développement Numérique des Territoires de la Caisse des Dépôts.

«  L’achat d’applications cloud est souvent complexe pour les collectivités et par ailleurs ce marché est peu accessible aux petites entreprises. C’est pourquoi nous sommes en train de travailler avec la Direction Générale des Entreprises (Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique) et le CGET (Commissariat Général à l’Égalité des Territoires) sur un appstore d’applications cloud à destinations des collectivités territoriales et des acteurs publics locaux. Ce service devrait permettre à une collectivité d’accéder à une place de marché dans laquelle elle trouvera une sélection d’applications référencées, et ce, depuis une seule et même plateforme en ligne. Le paiement et l’accès au service pourraient se faire directement via ce portail. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du plan cloud, un des 34 plans de la « Nouvelle France Industrielle » initiés par le Président de la République en Septembre 2013.  Je suis très optimiste sur l’impact que cet appstore pourra avoir auprès des collectivités qui devraient ainsi pouvoir accéder à des applications dans le cloud dans des conditions techniques et financières grandement facilitées. » Didier Célisse, Responsable stratégie et marketing, Département Développement Numérique des Territoires de la Caisse des Dépôts.

4- Quelles sont les pistes à creuser pour favoriser la transformation numérique des collectivités ?

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Aurélie Courtaudon, Analyste secteur public pour le cabinet d’études Markess.

« Je pense qu’il faudrait mettre plus en avant les avantages du numérique en termes de rationalisation et d’optimisation des processus. Cela permet aux collectivités de réduire leurs coûts mais aussi d’être plus performantes en interne, en réponse au contexte budgétaire contraint qu’elles connaissent​. ​La transformation de ce back-office permettra par la suite de délivrer des services plus efficients aux citoyens. Il faudrait​ également ​irriguer l’ensemble des territoires en services numériques​ : les grandes agglomérations​ ont un rôle à jouer​ ​en mutualisant d’avantage leurs expériences ​et leurs ressources ​avec des collectivités plus petites, ​en proposant des services numériques distribués selon le modèle du cloud par exemple​. » Aurélie Courtaudon, Analyste secteur public pour le cabinet d’études Markess.

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Pascale Luciani-Boyer, élue de Saint-Maur-des-Fossés (94), membre du groupe de travail TIC de l’AMF et Présidente de la commission numérique AMIF, nommée au Conseil national du numérique.

« Une des tendances de fond de notre société est que les citoyens communiquent désormais massivement entre eux via les outils numériques, notamment sur des questions de société. Nous avons des citoyens qui communiquent avec d’autres citoyens, non seulement pour faire émerger des demandes, mais aussi pour résoudre eux-mêmes un certain nombre de problèmes. Cela redéfini le rôle de la puissance publique qui doit se réorganiser pour accompagner cette évolution. Juste un exemple : dans un territoire qui aurait pu être ma ville, une application mobile développée par des personnes handicapées leur permet aujourd’hui de s’alerter entre eux sur la disponibilité de places de stationnement qui leur sont réservées. Ce sont eux qui l’ont développé et la puissance publique n’a fait qu’accompagner ce projet en fédérant des compétences. Il faut prendre en compte cette évolution de notre société qui passe de la démocratie participative et de la co-citoyenneté active. » Pascale Luciani-Boyer, élue de Saint-Maur-des-Fossés (94), membre du groupe de travail TIC de l’AMF et  Présidente de la commission numérique AMIF, nommée au  Conseil national du numérique. 

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Hervé Obed, Président de l’ILP (Institut Lorrain de Participation) et PDG fondateur de ProConsultant Informatique.

« Il faut rester optimiste et rompre avec certains tabous autour de la relation entre le public et le privé. Aux États-Unis, Google a connecté en fibre une petite ville à côté de Salt Lake City et la décision a été prise en quelques semaines, sans passer par une pléthore de commissions. Pourquoi cela n’arrive pas en France ? Il faut favoriser les partenariats public/privé si l’on veut développer le numérique dans nos régions. C’est pourquoi en Lorraine nous avons créé le premier fonds régional d’investissement dédié au numérique afin de stimuler la création et le développement de start-up dans ce domaine. » Hervé Obed, Président de l’ILP (Institut Lorrain de Participation) et PDG fondateur de ProConsultant Informatique.

 

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Norbert Friant, responsable du service aménagement et usages du numérique de la ville de Rennes & Rennes Métropole.

« Il faut développer des laboratoires de création du numérique. Cela nous a permis de faire se rencontrer différentes compétences, notamment auprès de notre population d’étudiants. Il faut également que les décideurs acceptent de rompre avec une organisation de leur administration en silo, qui ne favorise pas les échanges entre les services. Au contraire, la transformation numérique est une opportunité de faire communiquer ces différents départements afin de mutualiser les compétences et les ressources. Le territoire de Rennes, appuyé historiquement sur un socle technologique très fort, notamment en R&D, a pu s’irriguer dès 2000 en infrastructures de communications électroniques: réseau optique mutualisé entre les collectivités, hôpitaux, universités, rectorat. Cela a permis de se focaliser plus rapidement sur l’innovation par l’usage et les pratiques des citoyens. Notre territoire se veut un labo participatif à ciel ouvert (open data, fablab, Cantine numérique, Living Lab, …) » Norbert Friant, responsable du service aménagement et usages du numérique de la ville de Rennes & Rennes Métropole. 

Nous remercions pour leur présence à ce dîner :

  • Franck Guegueniat, Maire d’Epron et Vice-président en charge du marketing, de la communication et du numérique de la communauté d’agglomération de Caen la mer.
  • Laurent Rochette, Chef de la Mission Numérique – Conseil Général des Yvelines.
  • Pascale Luciani-Boyer, élue de Saint-Maur-des-Fossés (94), membre du groupe de travail TIC de l’AMF et  Présidente de la commission numérique AMIF, nommée au  Conseil national du numérique. 
  • Hervé Obed, Président de l’ILP (Institut Lorrain de Participation) et PDG fondateur de ProConsultant Informatique
  • Aurélie Courtaudon, Analyste secteur public pour le cabinet d’études Markess
  • Cyril Yver, Directeur adjoint des systèmes d’information de Nîmes Métropole et de la ville de Nîmes
  • Nicolas Brozek, Responsable innovation et services de la Chambres de commerce et d’industrie de la région Nord de France
  • Norbert Friant, responsable du service aménagement et usages du numérique de la ville de Rennes & Rennes Métropole.
  • Claude Lambey, DSI de Besançon  – Département TIC Moyens généraux.
  • François Madjlessi, DSI de la ville de Vincennes
  • Axel Saint-charles, Directeur des Systèmes d’Information de la ville de Noisy le Grand.
  • Didier Célisse, Responsable stratégie et marketing, Département Développement Numérique des Territoires de la Caisse des Dépôts
  • Damien Giroud, Directeur France Solutions Datacenters de Schneider Electric France.