Retour sur le dîner du cycle « SI et transformation » : le défi du service mondial

La rédaction d’Alliancy poursuit son cycle « Le Système d’Information et la transformation numérique », consacré aux enjeux d’adaptations majeurs des DSI de grandes entreprises. Les invités de ce nouveau dîner-débat du 30 janvier ont partagé les attentes et les défis de leurs organisations internationales : vision cohérente des services délivrés au métier, à grande échelle ; sécurité ; nouvelles formes de relations avec les prestataires ; capacité à avoir de nouveaux types de compétences adaptées pour que la DSI puisse continuer à jouer son rôle quelle que soit la complexité du SI…

Les DSI réunis pour ce débat ont pu confronter leurs visions issues de différents secteurs, que ce soit sur la maturité des approches « bimodales » à grande échelle, ou sur l’équilibre à trouver entre centralisation/décentralisation des moyens et responsabilités pour mieux servir le business.

Photos : Guillaume Ombreux

Sylvain Fievet, directeur de la publication d’Alliancy et Catherine Moal, rédactrice en chef, ont commencé par souligner les complexités, organisationnelles et techniques, auxquels étaient aujourd’hui confrontés les DSI des grandes entreprises.

« Les équilibres trouvés par les organisations selon leurs histoires et leurs cultures sont à confronter entre eux : à quel point le cloud s’avère t-il être au final un facilitateur ? Où placer le curseur quand on doit à la fois assumer de faciliter la vie du business, tout en garantissant sa sécurité et la fiabilité d’un socle technique très étendu et ouvert ? » a notamment interrogé Sylvain Fievet.

 

 

 

Pascal Anquetin, DSI - Elior Group

"Chantier stratégique du plan 2020 de Philippe Salle, la consolidation de la DSI du Groupe a été mise en place il y a un an pour permettre à l’entreprise de rentrer dans une véritable logique de services offerts à tous les niveaux, même au-delà de nos responsabilités régaliennes.

Depuis, nous devons trouver au quotidien le bon équilibre entre ce pilotage du groupe et l’autonomie de nos différents pays, en laissant aux métiers le plus de liberté possible sur la manière dont ils vont pouvoir profiter de ces services. C’est d’autant plus important que nous nous intéressons aujourd’hui beaucoup plus directement à nos clients finaux, dans une logique d’innovation pour nos pratiques métiers. Et ces innovations n’ont souvent de sens qu’en s’appuyant sur les pratiques locales."

Gildas Bouteiller, Chief Information Officer - Lagardère Sports and Entertainment

"La nature de notre activité fait que nous sommes très fortement drivés par la vision digitale et marketing de nos métiers. La DSI doit être en soutien, avec des enjeux importants de collaboration… Nous essayons d’outsourcer quand nous le pouvons et dans le respect des normes de sécurité et de compliance de la branche et du Groupe Lagardère. Les solutions cloud nous permettent d’une part de réduire les délais de mise en œuvre auprès des utilisateurs et d’autre part de réduire les coûts sur certaines « commodités » de l’IT.

Dans ce rôle « au service des métiers », nous sommes attentifs à la complexité potentielle de l’interopérabilité des services cloud. Cela pourrait avoir un impact sur nos enjeux de continuité d’activité au niveau mondial, et nous devons être extrêmement vigilants sur les contrats de services, les conséquences de nos choix technologiques… Mais voyons le bon côté : le cloud est quand même l’opportunité qui permet aujourd’hui aux métiers de venir nous dire que ce que nous mettons à leur disposition est vraiment simple et pratique."

John Brozek, Chief Data and Information Officer / DSI - Genfit

"En recherche biopharmaceutique, nos métiers sont contraints à l’innovation permanente par la nature même de notre activité de découverte de nouveaux traitements pharmaceutiques, de la même manière qu’il faut assurer un haut niveau de sécurité afin de rester maître des enjeux de propriété intellectuelle/confidentialité. Nos objectifs sont d’accompagner nos collaborateurs sur le choix et l’utilisation des outils informatiques en restant au plus proche des métiers, et aussi d’assurer la maîtrise de la sécurité informatique, de l’intégration et de l’analyse des data pour soutenir le processus d’innovation.

Aujourd’hui, la DSI voit ainsi ses efforts se concentrer sur cette dernière partie, avec moins d’efforts passés sur l’infrastructure. Ceci est rendu possible par le recours plus systématique au cloud computing (Saas, Datacenter, …); impliquant un changement de paradigme au niveau des métiers de la DSI."

Jean-Pierre Dumoulin, Chief Technical Officer / VP Infrastructure, Technical Architecture and Telecoms - Groupe PSA

"Toutes les entreprises et leurs DSI sont confrontées à des problématiques très fortes de transformation, mais cela ne signifie pas qu’il existe des solutions magiques : il existe au final autant de leviers efficaces pour garder la maîtrise de cette transformation à grande échelle qu’il existe d’entreprises. Nous sommes donc livrés à nous-mêmes pour expérimenter et trouver ce qui fonctionne vraiment, même s’il existe des inspirations transverses. Il nous faut faire cet effort permanent de recherche et de remise en question, car nous devons absolument prendre la mesure des changements auxquels nous sommes confrontés. Au delà de la transformation digitale de la relation client, le véhicule connecté et autonome, tout comme l’usine du futur représentent un changement majeur pour l’automobile avec une part de plus en plus forte du logiciel. Cela transforme profondément le rôle de la DSI au sein de l’entreprise."

Fariborz Farhoudi, Digital Transformation Director - SPIE

"Quel que soit le pays concerné, nous retrouvons une constante : c’est une période de forte transformation, d’accélération et d’innovation qu’il faut savoir saisir. Le plus pragmatique dans cette dynamique, sera sans doute le client, qu’il soit interne ou externe. Lui seul permettra vraiment d’arbitrer sur les choix à faire, en connaissance de cause. Mais d’un pays à l’autre, nous ne pourrons pas toujours jouer avec les mêmes cartes : dans certains pays ou pour certains clients, l’utilisation du cloud n’est par exemple pas toujours envisageable. C’est un défi pour une direction de la transformation digitale comme la mienne et la DSI groupe qui y est rattachée, car en matière d’harmonisation et de maîtrise, les recettes classiques sont au final limitées et les solutions envisageables, à construire."

Sébastien Gourdon, Head of IT Operations - VINCI Energies

"Si nous pouvons avoir une approche top-down sur les sujets matures de notre legacy, l'innovation bottom-up est à la fois plus riche et une réalité à l’échelle du groupe. La conséquence est que sur tous les sujets d’innovation venant de nos 1600 business units, la DSI se positionne comme un partenaire de l’agilité et des enjeux business de nos métiers. Cela nous oblige souvent à traiter des sujets bien plus en aval qu’on ne le souhaiterait, notamment sur la vision de la sécurité.

Toutefois, si on part du principe qu’innover c’est aussi savoir s'accommoder d'une part de risque, il est évident que la vision française sur la question est de tradition plus conservatrice que celle de pays émergents ou anglo-saxons. L’offre d’innovation, supportée par des technologies presque sans limite, dépasse aujourd'hui la capacité d’intégration de nos organisations et celle d'adoption de nos collaborateurs. Face à ce double enjeu, il nous faudra adapter intelligemment cette vision du risque, et de fait notre support à l'innovation, en utilisant la force d’une présence internationale. "

Christophe Huerre, Group Chief Information Officer - Rexel

"Un des enjeux majeurs quand on veut développer une vision cohérente de nos services et de nos technologies à grande échelle, est à l’inverse de ne pas tomber dans une forme de dépendance à un fournisseur. Les promesses du cloud ont pu attirer certaines entreprises sur ce chemin : aujourd’hui, chez Rexel, nous construisons au contraire un équilibre permanent, entre 3 ou 4 grands partenaires, qui nous permet de « piloter l’alternative » sur le long terme. Cela implique d’avoir une connaissance fine des technologies, mais aussi de ses systèmes et de leur ouverture : il nous faut des architectes doués, capables de challenger l’offre, de montrer qu’on est très sérieux sur la maîtrise de notre SI, quand bien même se complexifie-t-il."

Jean Lebret, Directeur Technique - Bouygues Energies & Services

"Quels que soient les discours que l’on peut entendre sur la digitalisation de nos activités, n’oublions pas que nos problématiques technologiques ne sont qu’une petite partie de la question. Ce sont les femmes et les hommes eux-mêmes qui accélèrent concrètement notre transformation, que ce soit au niveau local ou à l’international. De la même manière, ce sont les utilisateurs et les consommateurs, qui nous challengent, quand bien même notre métier peut au départ être éloigné des problématiques numériques. Quand on se positionne comme nous sur le sujet de la smart city, les problématiques autour du système d’information se recoupent dans tous les sens : infrastructures, données, réglementaires, communications… C’est une gestion complexe que ne résout pas une vision centralisée, seule."

Olivier Ligneul, CTO & RSSI - EDF Groupe

" Le pilotage de la fonction système d’information d’EDF fonctionne de manière très centralisée, sur les sujets « corporate » ce n’est pas un problème. Quand on aborde la question des fortes dynamiques d’innovation métiers, c’est un peu différent. D’autant plus si l’on regarde par le prisme important de la sécurité. Dans une optique d’homogénéité à tous les niveaux, y compris à l’international, nous avons ainsi dû développer une vision groupe de la sécurité partagée avec le COMEX. A partir de cette vision globale, il est ensuite possible d’intégrer tous les pays, toutes les structures, pour aller prendre en compte jusqu’à leurs enjeux d’innovation. Le cloud permet de répondre à certains besoins spécifiques notamment au sein de filiales mais quelques règles claires peuvent aider à fixer les limites : par exemple, si les données sont sensibles, le commanditaire doit être le seul à savoir les déchiffrer – y compris si elles sont dans le cloud."

Patrick Rivière, Directeur Banque Digitale & DSI Adjoint - LCL

"Dans le secteur bancaire, on voit dorénavant des petites entités très agiles, productives et “entrepreneuriales” coexister avec des enjeux de centralisation forts, issus de structures historiques de taille importante. Cela demande une vigilance particulière, car à l’international les modèles des uns ne prennent pas forcément chez les autres, il ne suffit pas d’avoir une bonne idée. La compréhension des marchés cibles est tout aussi importante que les choix technologiques. Et en la matière, la banque digitale est un véritable choc des cultures, entre des DSI souvent organisées « comme dans les livres » et le besoin d’entrer véritablement en mode bimodal pour mieux innover…"

 

Youssef Tahani, Chief Infrastructure Officer - Engie

" Engie s’est profondément réorganisée pour être en accord avec les évolutions majeures de notre métier. Il a fallu que notre vision du système d’information évolue en conséquence, avec un DSI Groupe, 24 CIO de Business Units et environ 130 organisations IT locales. L’idée est d’avoir une DSI globale pour nos sujets régaliens et qui pilote les grands programmes de transformation, et que les forces locales contribuent activement à la mise en œuvre.

La plupart des grandes entreprises devront toujours composer avec des particularismes locaux, notamment dans leurs logiques internationales. Mais il y a de nouvelles visions à pousser dans nos activités, autour des modèles cloud, des plateformes, et profiter des opportunités technologiques actuelles pour une plus grande efficacité. La maturité du marché permet d’ailleurs de les déployer de mieux en mieux avec des modèles standardisés. Ce qui facilite la gestion des dualités global-local et legacy-digital. Depuis environ 18 mois que nous sommes dans cette nouvelle démarche, nous recevons beaucoup de retours spontanés et positifs de la part de nos métiers."

 

Patrick Rohrbasser, Directeur Général France - Veeam

"Le lien entre le système d’information et le business est aujourd’hui intime : leur complexité, leur fonctionnement en "temps réel" et leur ouverture croissante, imposent d’être disponible à tout moment. Prenons un exemple concret - comme le souligne un article paru dans les Echos*, le magasin Le Printemps, localisé sur le Boulevard Haussmann, connaît une très forte affluence de touristes aux moyens conséquents.
Depuis 2013, des « bornes détaxe » sont mises à disposition en libre-service. Ces écrans tactiles font le lien entre la nationalité d’un passeport d’un client et sa carte bancaire. Un simple scannage d’un ticket de caisse suffit, et le remboursement de la TVA est directement crédité sur leur compte bancaire… une somme que souvent les touristes dépensent immédiatement !

Si chaque couple de touristes chinois dépense plusieurs milliers d’euros dans le magasin en une journée (ce montant peut grimper parfois bien plus haut), l’impact financier d’une panne des bornes de détaxe serait colossal et ferait fuir les clients. On comprend donc pourquoi la DSI du Printemps veut pouvoir assurer la reprise de toute activité en cas de problème, en moins de 15 minutes, et est passée à la tolérance zéro sur l’indisponibilité informatique"

*source :  les Echos 

Nous remercions pour leur présence à ce dîner :
• Pascal Anquetin, DSI - Elior Group
• Stéphane Berthaud, Regional Presales Manager SEMEA - Veeam
• Gildas Bouteiller, Chief Information Officer - Lagardère Sports and Entertainment
• John Brozek, Chief Data and Information Officer / DSI - Genfit
• Jean-Pierre Dumoulin, Chief Technical Officer / VP Infrastructure, Technical Architecture and Telecoms - Groupe PSA
• Fariborz Farhoudi, Digital Transformation Director - SPIE
• Sébastien Gourdon, Head of IT Operations - VINCI Energies
• Christophe Huerre, Group Chief Information Officer - Rexel
• Jean Lebret, Directeur Technique - Bouygues Energies & Services
• Olivier Ligneul, CTO & RSSI - EDF Groupe
• Patrick Rivière, Directeur Banque Digitale & DSI Adjoint - LCL
• Patrick Rohrbasser, Directeur Général France - Veeam
• Youssef Tahani, Chief Infrastructure Officer - Engie

Un dîner organisé en partenariat avec   veeam logo

Disponibilité de vos données et applications 24.7.365

Dans le contexte actuel où l’activité est continue, les temps d’arrêt et les données indisponibles, même quelques minutes, peuvent avoir des conséquences immédiates sur la réputation d’une société, son chiffre d’affaires, la fidélité de ses clients et la productivité de ses employés. Le coût moyen de l’interruption d’une application critique avoisine 80 000 dollars, et celui de la perte de données à la suite d’une telle interruption 90 000 dollars Le résultat ? Chaque partie prenante de l’écosystème attend que ses services et ses données restent disponibles 24.7.365.

Veeam® Software, fournisseur de solutions innovantes permettant l’Availability for the Always-On Enterprise™, assure aux entreprises du monde entier une disponibilité continue des données et applications en environnements virtuels, physiques et basés sur le cloud : Veeam Availability Platform for the Hybrid Cloud – continuité pour l’entreprise, mobilité des workloads, conformité et visibilité. Fondée en 2006, Veeam compte actuellement plus de 41 000 revendeurs ProPartner et plus de 205 000 clients dans le monde entier. Le siège social de Veeam se situe à Baar en Suisse, et ses bureaux sont présents partout dans le monde. Pour en savoir plus, visitez le site de Veeam.

Cette édition de VeeamUP est consacrée au sujet de plus en plus répandu de la reprise après incident en mode SaaS (DRaaS) basée sur le cloud. Un site secondaire de reprise après incident (DR) s’avère vital pour réduire les temps d’arrêt imprévus à un minimum absolu et maintenir le bon fonctionnement d’une entreprise. Mais créer et maintenir un site de reprise d’activité séparé s’avère coûteux et fastidieux. C’est pourquoi le DRaaS constitue une alternative attrayante.

Dans ce numéro, nous vous montrerons :
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Retour sur le Dîner du cycle « SI et transformation » : le défi du service mondial

Les DSI et l’impératif international : quels leviers organisationnels, technologiques et culturels pour proposer les services de demain ?

Que peut faire valoir une DSI face aux nouveaux usages des clients et aux réalités de son entreprise, dans une culture d’échanges permanents et d’immédiateté… à l’échelle mondiale ? Quels que soient l’heure, le jour, le pays et les conditions, les services doivent être délivrés de façon pertinente – au risque sinon de ne pas être jugé suffisamment compétitif. De plus en plus, tous les secteurs d’activités se retrouvent ainsi jugés à l’aune des promesses que peut faire un Amazon dans le retail aux quatre coins de la terre.

Un dîner rendu possible par notre partenaire 

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