Du 17 au 20 novembre 2025 a lieu la dixième édition de l’European Cyber Week. L’évènement réunit à Rennes les entreprises, les étudiants et surtout, les militaires. L’occasion pour ces derniers de rappeler l’enjeu majeur d’une potentielle crise de haute intensité dans le cyberespace.
À la croisée des chemins cyber, IA et défense se trouve Rennes. Le passé industriel de la Bretagne dans les télécoms en a fait le terreau fertile du pôle d’excellence de la cybersécurité (PEC) et, tout naturellement, de l’évènement European Cyber Week (ECW). Au « salon français du cyber », selon l’expression du Vice-Amiral Arnaud Coustillère, les professionnels se mêlent aux militaires et aux étudiants. Pour sa dixième édition au couvent des Jacobins, l’ECW dédie une journée à la coopération franco-canadienne. Les entreprises nord-américaines font donc figure de rares exceptions dans le circuit presque 100% français. « Ici, la cyberdéfense est d’origine nationale, à dimension européenne », continue le Vice-amiral. Il ajoute fièrement que la région bretonne était considérée comme l’une des premières régions cyber parmi les 222 région de l’Union Européenne.
Rennes, un écosystème en ordre de bataille
À ce titre, l’ECW est l’occasion de « fédérer l’écosystème des sécurisés, c’est-à-dire les entreprises et les collectives locales et des ‘sécurisants’ », a précisé Jérôme Tré-Hardy, ) conseiller régional de la région Bretagne. Un enjeu d’autant plus important à l’aube d’un conflit de haute intensité. « Le combat dans le cyber espace est déjà une réalité, nous sommes constamment visés, notamment par la Russie. Cependant nous devons aussi nous préparer pour un éventuel combat de haute intensité dans le cyber espace d’ici deux à trois ans », a déclaré sans détour le général Emmanuel Naegelen), Commandant de la cyberdéfense des armées. Conclusion, « la Bretagne doit tenir son rang », résume Jérôme Tré-Hardy dans un jargon militaire particulièrement répandu dans ce salon.
Un secteur sous tension, mais indispensable
Alors que « la perspective d’un choc change le tempo », a confié, Frédéric Bouyer, Directeur de DGA MI, l’armée cherche de nouveaux moyens pour être en mesure de passer à l’échelle. « Et une grande partie de ces leviers sont présents ici », a soutenu le général. Les entreprises, qui opèrent les solutions cyber sont désignées comme les principales solutions et le lien entre les militaires et ces organisations comme vital. « Les différents états-majors nous préviennent de cette crise et, en tant qu’éditeur cyber, on prend cette responsabilité très à cœur », explique Jean-François Bette, Fondateur et CEO de Bitrustee. « On s’y prépare par la sélection de nos fournisseurs par exemple, car ce sont des clients très sensibles à cela », a-t-il développé. Du côté des étudiants, « c’est de nombreuses opportunités d’emplois, même si elles ne sont pas très positives », a confié Nancy NGO Ngoc, une des nouvelles cadettes de la cyber, une promotion de jeunes femmes mises en avant lors de chaque édition.
Recherche, IA et robotisation : une défense qui change d’échelle
Parmi les autres leviers à mettre en œuvre, les centres de recherches sont aussi mentionnés. « Ils nous renseignent sur les ruptures technologiques et scientifiques à suivre », a précisé le général Emmanuel Naegelen. La cyberdéfense s’élargit, par exemple, à l’IA de défense, comme en témoigne la mise en place de l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD) il y a un an. L’European Cyber Week marque ce tournant par la signature ce 18 novembre d’une convention entre des universités québécoises et bretonnes pour une recherche commune en IA. D’autres axes sont également évoqués par le général comme la valorisation des données, la consolidation des relations opérationnelles européennes ou encore la naissance d’une unité de combat robotique à horizon 2027. Les prémices de cette dernière ont d’ailleurs récemment été présentés le 13 novembre 2025…toujours à Rennes.
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