Edito Alliancy n°10 – Tir Groupé

Catherine Moal, rédactrice en chef d’Alliancy Le Mag

Catherine Moal, Rédactrice en chef d’Alliancy, le mag

Pour que la France dégage de la croissance et crée des emplois pérennes, elle doit figurer parmi les pays leaders dans l’appropriation des nouveaux business models, de cette transformation numérique engagée. Nous en sommes loin. La France ne se situe, en termes de contribution du numérique au PIB total (5,5 %), qu’au milieu du peloton des treize plus grands pays développés (membres du G8) et d’économies émergentes ou pionnières du numérique (Brésil, Chine, Corée du Sud, Inde et Suède). « Elle se classe, en 2013, en huitième position, soit un rang équivalent à celui qu’elle occupait en 2010 », note la dernière étude McKinsey. Ni déclin… Ni progrès.

Le gouvernement, à qui Philippe Lemoine remettait le 7 novembre un autre rapport instructif sur le sujet, semble avoir pris la mesure de la situation et multiplie les actions. On ne peut que l’en féliciter.

Le 6 novembre, lors de sa prestation télévisuelle, le chef de l’Etat centrait le volet Education, sur le Plan Numérique, (ré)affirmant que le numérique à l’école devait être une « ambition nationale » et, président de gauche oblige, un moyen de « lutter contre les inégalités ». L’e-éducation s’insère bien dans les 34 plans de la nouvelle France industrielle.

La même semaine, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, confirmait la mise en place prochaine de l’Agence du Numérique. Celle-ci réunira, dans les mois à venir, les services de la Délégation aux usages de l’Internet (DUI), les missions France Très Haut débit et French Tech. Un regroupement des forces pour cette bataille en cours.

Enfin, le 12 novembre, Axelle Lemaire, la secrétaire d’Etat en charge du numérique, attribuait les premiers labels French Tech à neuf écosystèmes régionaux. Une reconnaissance du dynamisme public/privé de ces métropoles.

Il est capital d’accélérer cette transition, car le potentiel en jeu est énorme. Selon McKinsey, la France pourrait, d’ici à 2020, accroître la part du numérique dans son PIB de 100 milliards d’euros par an, à la condition que les entreprises accélèrent nettement leur virage numérique.  « Plus largement, l’impact potentiel des technologies numériques disruptives (cloud, impression 3D, Internet des objets, big data…) s’élève à près de 1 000 milliards d’euros en France d’ici à 2025, en prenant en compte la création de valeur ajoutée et le surplus de valeur dont bénéficient les consommateurs. » Les entreprises ont déjà compris que le numérique, même s’il bouleverse leurs business models, permet de prendre des décisions mieux éclairées vis-à-vis de leurs salariés, partenaires ou clients. Et ce, grâce à la transformation de leurs processus internes, optimisés par le cloud computing ou le big data. En l’adoptant, elles prennent donc le risque… de gagner.