Fabriq lève 4 millions et vise les 100 collaborateurs

La start-up française, spécialisée dans l’industrie, annonce une levée de fonds de 4 millions d’euros. Dans une phase de forte croissance, Fabriq souhaite doubler son effectif cette année et atteindre 100 collaborateurs en 2023. 

La solution Fabriq utilisée chez Lisi Group

La solution Fabriq utilisée chez Lisi Group

« Nous sommes une Saas de collaboration, designée et construite pour les ateliers de production. »Voilà comment François Déchelette, cofondateur de l’entreprise, définit sa solution. Fondée en 2019, Fabriq permet aux industriels de collecter des données afin de mettre en place des plans d’actions. « On équipe des superviseurs, responsables d’ateliers et opérateurs qui vont faire des checklists puis valider des standards, les identifier et faire des remontées », développe François Déchelette. 

Cette solution disponible sur tablette, mobile mais également sur des écrans dans l’usine permet à tous de suivre les indicateurs de performance. Elle permet de remplacer les bons vieux feutres et tableaux. « En usine, 90 % des sujets sont gérés sur des tableaux blancs ou des tableurs excel. C’est de la donnée qui n’est pas disponible et ça crée de la perte de productivité et d’efficacité énorme », constate le cofondateur de l’entreprise. Il développe : “On a beau être dans des environnements industriels ultra modernes et automatisés, on a sous-équipé les humains”. 

Les ETI comme cibles 

« Il faut qu’il y ait une certaine maturité avec des routines et des standards d’excellence opérationnelle », assure François Déchelette. Il évoque notamment la réunion de performance quotidienne où des indicateurs précis et choisis par l’industriel sont analysés pour ensuite développer leur propre plan d’action. « Ce sont les principes du lean management », souligne-t-il. Fabriq n’intervient pas dans ce plan d’action. La solution se contente de rendre disponibles et lisibles plusieurs paramètres liés à la production. Elle lie en revanche des partenariats avec des cabinets de conseils pour intervenir de manière groupée. 

Le groupe Lisi, notamment à travers sa branche aéronautique, est une de ces entreprises qui a déployé la solution Fabriq dans ses usines, petit à petit. « Ils démarrent sur une usine et une fois qu’il y a une bonne adhésion, ils développent ça à d’autres, raconte François Déchelette. Quand ça a pris sur le terrain, il y a un grand avantage à déployer Fabriq à grande échelle. Ça permet d’avoir de la donnée standardisée, de la donnée consolidée et la possibilité de partager des infos d’un site à un autre”. Ainsi après 18 mois, une trentaine d’usine du groupe Lisi utilise cette solution. 

Un doublement de l’effectif cette année 

Pour poursuivre son importante croissance, après avoir quadruplé son chiffre d’affaires l’an passé, Fabriq vient d’annoncer une levée de fonds de près de 4 millions d’euros. Trois ans après un premier tour de 500 millions d’euros lors de son lancement. « Le gros des moyens va être mis dans le recrutement de développeurs pour étoffer la solution pour permettre une valorisation et exploitation des données, annonce le cofondateur de la start-up. On commence à avoir une bonne notoriété dans l’excellence opérationnelle, assure-t-il ensuite, on va donc intensifier le travail avec les commerciaux et sur le plan marketing pour gagner en visibilité”. Ainsi de 30 collaborateurs, l’entreprise prévoit de doubler ses effectifs dans l’année et de dépasser les 100 collaborateurs en 2023.  

De manière organique, Fabriq s’est étendue au-delà des frontières de l’Hexagone, en Suisse, Allemagne ou Belgique. Mais la start-up souhaite accélérer cette internationalisation en fin d’année avec notamment une offensive sur l’Italie. « C’est un pays très industriel avec un marché concentré dans le nord en Lombardie, avec un gros tissu d’ETI et des caractéristiques similaires à celles de nos clients », explique François Déchelette. L’ambition de cette start-up qui vient de quitter, le mois dernier Station F, où elle logeait depuis trois ans, est ainsi d’atteindre les 10 millions d’euros de revenus récurrents annuels (ARR) à la fin de l’année 2024.