Fake news : quand la blockchain s’en mêle

Hacker la communication des entreprises devient un nouveau terrain de jeu pour certains… La start-up parisienne Wiztopic entend stopper ces manipulations grâce à la blockchain.

Wiztrust permet de stopper les piratages d’informations, notamment facilités par la multitude de canaux de diffusion et la propagation instantanée des informations sur les réseaux sociaux… sans oublier le manque de temps des journalistes pour enquêter…

Wiztrust permet de stopper les piratages d’informations, notamment facilités par la multitude de canaux de diffusion et la propagation instantanée des informations sur les réseaux sociaux… sans oublier le manque de temps des journalistes pour enquêter… (DR)

Les fausses nouvelles se multiplient sur tous les réseaux… et nuisent à bon nombre d’entre nous. Autant particuliers que professionnels et entreprises. Le groupe Vinci en sait quelque chose qui avait vu sa valeur boursière s’écrouler après la diffusion de faux communiqués il y a quelques années… Diffusés largement, des agences de presse d’information anglo-saxonnes et d’autres médias peu scrupuleux furent à l’origine de la propagation de ces fausses informations.

« Ce cas est très connu, mais tous les jours de nouveaux débordements apparaissent, d’usurpations d’identité par exemple » (lire encadré), raconte Jérôme Lascombe, ancien patron de l’agence Hopscotch, et cofondateur avec Raphaël Labbé il y a cinq ans de l’éditeur de logiciels Wiztopic. Cette plateforme en mode SaaS est destinée aux équipes de communication de groupes du CAC40 et à toutes les agences de communication. Par cet outil, un même contenu (texte, discours, image ou vidéo…) peut être distribué sur tous les canaux et réseaux sociaux à la fois, de façon automatisée et programmable.

Pour lutter contre ce fléau (dont ont aussi souffert Blackrock, Bank of America, Samsung, Shell, General Electric, FitBit, Ryanair…), l’éditeur a lancé en début d’année Wiztrust, un système de certification de l’information des entreprises. Cette offre « technologique », qui s’appuie sur la blockchain, permet ainsi aux destinataires de communiqués financiers (journalistes, analystes, investisseurs…) de s’assurer de l’authenticité des contenus diffusés.

Déjà, une cinquantaine de grands groupes ont adopté la solution (BPCE, Crédit Agricole, Amundi, Klepierre, Bouygues…). « Ce sont en général des groupes qui manipulent beaucoup de communiqués sensibles », précise-t-il.

Les hackers derrière ces fake news ont plusieurs objectifs : soit ce sont des activistes d’une cause, soit c’est de la manipulation de cours pour l’appât du gain. « Notre système permet de garantir l’authenticité d’une source et le contenu d’un message, explique-t-il. Un communiqué sur Wiztrust correspond à une empreinte dans la blockchain des métadonnées du document. Une fois diffusé, si le destinataire a un doute, il peut également le vérifier sur notre site. Tout le monde gagne du temps. Et si le communique n’est pas certifié, on sait alors qu’il faut aller le vérifier au-delà. »

Un déploiement à l’international à venir

L’entreprise Wiztopic compte aujourd’hui 40 collaborateurs, qui développent toute l’offre en interne. L’abonnement à la plateforme se paie en fonction du nombre d’utilisateurs (qui vont de 3 à 20 personnes par entreprise).

Présente essentiellement en Europe, Wiztopic commence aujourd’hui son déploiement aux Etats-Unis et en Angleterre depuis cette année. « Nous voyons beaucoup d’appétence pour notre solution, explique Jérôme Lascombe. D’où le renforcement de nos bureaux à New York et Londres. »

Wiztopic embauche d’ailleurs des ingénieurs back et front, comme des vendeurs… « Il est difficile de recruter, conclut le dirigeant, qui a mis en place un certain nombre d’actions spécifiques comme la cooptation rémunérée par exemple. La question n’étant pas de recruter, mais surtout de trouver les bons… C’est d’ailleurs le principal frein à notre croissance. »

Aujourd’hui, Wiztrust n’a pas de concurrent, si ce n’est les sociétés qui font de l’authentification de documents, mais pas spécialement dédiée à ce métier de l’information.

BlackRock et son dirigeant, Larry Fink, victimes d’une usurpation d’identité

A quelques jours de la parution attendue et annoncée de sa lettre annuelle officielle, une fausse lettre du CEO de BlackRock est diffusée via un faux e-mail et un faux mini-site très similaires aux canaux officiels de l’entreprise américaine. Le plus important gestionnaire d’actifs au monde, avec 6 300 milliards de dollars d’actifs sous gestion, est victime d’un hoax. Ce dernier annonçait un virage de l’entreprise vers un engagement pour le climat sans précédent. Ce simple e-mail a réussi à duper plusieurs médias de référence, notamment le Financial Times et CNBC news.

Lire le livre blanc de Wiztopic sur  le Corporate news hacking et la manipulation de l’information