Président-fondateur de Neoxia, Gilles Mergoil revient sur la transformation que vit son secteur aujourd’hui et les nouveaux profils que toutes les ESN recherchent.
Alliancy. Quelle est aujourd’hui l’activité de Neoxia ?
Gilles Mergoil. Né il y a près de vingt ans, Neoxia est un « pure player » spécialisé dans les projetsd’innovation numérique orientés Business. Nous nous développons autour de trois activités. Un pôle Business Technology Consulting (20 % de l’activité), où nous aidons nos clients à comprendre l’impact technologique dans l’évolution de leur business, et avec qui nous construisons ensemble des plans stratégiques autour de leurs besoins. Il y a ensuite notre Digital Factory (55 % de l’activité), où nous délivrons les plateformes numériques que l’on conçoit et développe pour nos clients. En fait, nous proposons du développement de solutions logicielles spécifiques à nos clients sur leur cœur de métier, et intervenons autour des API comme du traitement de la donnée, en faisant appel à des agences digitales si besoin. Enfin, la partie DevOps & Cloud Services, appelée Skale 5, est un service 24/7, totalement automatisé, de déploiement et d’infogérance sur les clouds publics d’AWS et Google.
Comment travaillez-vous avec vos clients ?
Gilles Mergoil. Nous leur proposons des partenariats stratégiques où l’on amène notre expertise de l’IT sur leur cœur de métier. Nous les aidons à imaginer leur monde digital de demain, à créer de la valeur ajoutée métier, avec de nouvelles offres en constante évolution.
En général, nos clients n’ont pas ces compétences en interne. Evidemment, quand il s’agit de grands comptes, ils recherchent plutôt de l’expertise. Mais, en général, nous travaillons sur un projet complet, voire sur plusieurs projets, et sur toute la transformation d’une entreprise pour les 4-5 ans à venir. En ce qui concerne nos clients, ce n’est pas une question de taille, mais de stratégie qu’ils déploient.
[bctt tweet= »@NEOXIAPARIS revendique une approche « Digital Business Partner », capable d’expertises technologiques pointues. » username= »Alliancy_lemag »]Qui sont vos interlocuteurs dans l’entreprise en général ?
Gilles Mergoil. Au départ, dans les années 2000, nous avions affaire aux DSI. Aujourd’hui, nos interlocuteurs sont majoritairement des directeurs métiers ou du digital.
Par rapport à ce que vous décrivez, dans quel sens ont évolué en parallèle les compétences dont vous disposez ou que vous recherchez ?
Gilles Mergoil. Elles ont beaucoup évolué parce que le monde a évolué. Aujourd’hui, on a besoin d’aller vite dans un monde de plus en plus complexe. Pour y être à l’aise, il faut maîtriser beaucoup de sujets, comme le cloud, la data, l’ergonomie, l’architecture, le mobile, le web, l’IA… ou alors on est très vite dépassé. Cela a une conséquence : c’est que l’on ne peut plus spécialiser nos collaborateurs… Avoir de l’expérience aujourd’hui, c’est trois ans maxi ! Avant, on devenait senior en 15 ans… Ce qui nécessite de rechercher des personnes qui ont une agilité intellectuelle et un goût pour l’innovation et l’incertain ; un goût pour apprendre, découvrir de nouvelles choses…
Ensuite, quand tout va vite, la seule façon d’avoir une chance de réussir et d’apprendre régulièrement, c’est de « faire ». Ce qui veut dire que les profils qui marchent bien dans l’entreprise sont des gens polyvalents, curieux, ouverts, prêts à expérimenter ! Soit l’inverse des qualités que l’on trouvait dans les organisations il y a quinze ans. Et, effectivement, nos profils dans l’entreprise sont de formation scientifique : ils aiment tous la tech, se passionnent pour le « faire » et travaillent en mode agile au sein d’une équipe.
Comment fait-on pour les recruter ?
Gilles Mergoil. On n’a pas besoin de personnels expérimentés. On recrute par exemple des jeunes qui sont en 4ème année de leur cursus d’études supérieures, en alternance, et on les met pour quelques mois à un an sur des projets clients. Ensuite, à peine diplômés, ils sont déjà efficaces et deviendront très vite « seniors »… Ils peuvent surtout voir des projets variés, plus ou moins avancés au sein d’équipes pluridisciplinaires et réalisés avec des entreprises de tailles différentes.
Que diriez-vous de votre façon de contractualiser avec vos clients ? Leurs attentes sont-elles les mêmes ?
Gilles Mergoil. Nous ne sommes plus un prestataire qui fournit une application ou un service. De plus en plus, nous avons tendance à vendre un service basé sur un résultat, défini par l’entreprise… Nous pouvons même aller jusqu’au co-investissement. Aujourd’hui, par exemple, nous avons co-développé une petite dizaine de projets avec nos clients sur lesquels nous sommes intéressés au résultat, que ce soit avec des start-up, des ETI ou des grands groupes… Dans notre secteur, c’est un modèle qui a tendance à s’étendre.
Chiffres clés
- Création en 2000
- 120 personnes, dont une cinquantaine dans la filiale marocaine (Casablanca)
- L’entreprise est implantée à Paris (75), Grenoble (38) et Bordeaux (33)
- 9,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018 (+ 25 % par an)
- Une trentaine de recrutements est prévue cette année, dont la moitié est déjà pourvue.