Incubateurs : L’e-nutrition entre à Premice

 

E-nutrition

Le 4 avril, au palais des congrès de Dijon, avait lieu la remise des prix du concours e-nutrition. Cette première était co-organisée par l’incubateur bourguignon Premice

Le pôle de compétitivité Vitagora, basé à Dijon (Côte- d’Or), spécialisé « Alimentation durable au service du bien-être des consommateurs », et l’incubateur régional Premice ont remis, le 4 avril, lors du congrès Goût-Nutrition-Santé, à trois lauréats, les prix du premier concours « e-nutrition ». Objectif : soutenir des projets visant à développer un produit ou un service en lien avec la nutrition et les nouvelles technologies. Le premier prix, qui consiste en une enveloppe de 5 000 euros, offre surtout un suivi personnalisé par l’incubateur Premice, l’adhésion d’un an au pôle Vitagora (175 membres) et une présentation du projet au fonds d’inves- tissement SEB Alliance. Bref, une entrée de plain-pied dans l’écosystème mis en place localement autour de l’alimentation. Le lauréat, Le Temps des glucides, est un site porté par un informaticien et une sociologue, parents d’un enfant diabétique. Ils ont mis au point une méthode de gestion et de mémorisation des quantités de glucides, pour accompagner au quotidien les diabétiques. Leur entreprise propose un service de coaching en ligne et une application mobile… S’ils sont basés à Poitiers (Vienne) au sein de l’incubateur Etincel, ils vont désormais se rendre régulièrement à Dijon bénéficier de l’accompagnement de Premice et des acteurs et centres de recherche locaux spécialisés. Et envisagent déjà le couplage de leur application avec une cuillère et une balance connectées. Un sujet sur lequel le groupe SEB pourrait les aider.

Renforcer l’écosystème

Pour SEB, entreprise dijonnaise depuis plus de 150 ans, et membre actif de Vitagora, l’un des six pôles, avec le francilien Cap Digital, associés à son programme de recherche Open Food System (solutions de cuisine numérique et d’appareils de cuisson intelligents), l’avenir est aux appareils connectés pour lesquels il faut développer des services (lire l’interview de Philippe Crevoisier, de SEB). S’associer à ce concours a constitué « un premier test. La ving- taine de projets reçus nous conduit à réfléchir à une structure dédiée à l’accélération de projets sur l’e-nutrition », explique Kevin Camphuis, responsable de l’atelier digital de SEB.
Premice espérait, avec ce concours, attirer dans la région des entreprises spécialisées e-nutrition. Or, Le Temps des glucides et les deux autres lauréats – wecook.fr (programmation de menus) et KcalMe (application ludique pour mincir en calculant les calories), ne sont pas établis en Bourgogne. Mais l’opération veut renforcer l’écosystème autour de cette thématique, alors que la région a déjà une forte légitimité dans l’agroalimentaire, la gastronomie, le goût… Entre le label Cité gastronomique attribué à Dijon, la réputation des vins de Bourgogne, le Centre des sciences du goût et de l’alimen- tation – unité de recherche, soutenue par l’Inra, le CNRS et l’université de Bourgogne –, l’école d’ingénieurs Agrosup Dijon, le technopôle Agro-environnement, proche de Dijon, et les industriels du secteur (Amora, Senoble, Dijon Céréales…), le terreau est favorable.

Alimentation et numériqueCréé en 2000, Premice a vocation, à l’origine, à accompagner des porteurs de projets issus des laboratoires de recherche universitaires ou publics de Bourgogne. Basé au sein de la Maison de l’innovation à Dijon, l’incubateur accompagne une trentaine de projets sur douze à trente mois, souvent hébergés au sein de pépinières créées par des collectivités territoriales, avec des spécialités comme la motorisation-transport, le nucléaire ou le ferroviaire… Un éclatement qui correspond aux besoins de la région, explique Thomas Dupont, directeur de Premice, qui définit la mission de cet incubateur généraliste comme celle d’un « assembleur de compétences ». Mais l’agronomie et l’agroalimentaire y ont leur place. « Les start-up sont mises en relation avec les grands groupes, pour développer des projets innovants », témoigne Christophe Breuillet, dirigeant de Vitagora. Avec la pépinière d’entreprises en cours de construction à Dijon pour 2016, Premice aura de nouvelles capacités pour incuber des spécialistes de l’e-nutrition.