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Innover nécessite de s’organiser

Son livre, « Innovation, du mythe à la réalité » vient de paraître. L’occasion de revenir, avec l’auteur, Ofer Attali, sur la meilleure façon d’innover en interne au sein des grands groupes.

Son livre, « Innovation, du mythe à la réalité » vient de paraître. L’occasion de revenir, avec l’auteur, Ofer Attali, sur la meilleure façon d’innover en interne au sein des grands groupes.

Son livre, « Innovation, du mythe à la réalité » vient de paraître. L’occasion de revenir, avec l’auteur, Ofer Attali, sur la meilleure façon d’innover en interne au sein des grands groupes.

Toutes les entreprises du monde courent après l’innovation… Mais qu’y a-t-il derrière cette volonté ? Peut-on innover sans être une start-up ? Comment l’innovation s’intègre-t-elle dans les grands groupes ?

Transformer une entreprise par l’innovation est possible, mais ce travail nécessite de la méthode, de la patience, une bonne dose de sang-froid et un peu de chance.

Le livre « Innovation – du mythe à la réalité – Comment innover en entreprise avec certitude dans une époque incertaine » vient de paraître chez 1min30 Publishing. Son auteur, Ofer Attali, également fondateur d’Ayno* (première plateforme d’innovation et d’intrapreneuriat intelligente) relate dans cet ouvrage, le fruit de plus de quinze ans d’expérience dans le milieu des grands groupes. Il revient à la fois sur toutes les formes d’innovation possibles et la façon de les mettre en œuvre… en prenant surtout son temps !

« A minima, quand on veut innover et avant de se lancer, il faut se poser un certain nombre de questions, comprendre l’environnement dans lequel on évolue… L’écosystème d’innovation dans les entreprises est complexe à appréhender. Il revêt des formes diverses et variées… Innovation collaborative ou collective, cela veut dire plein de choses, avec des approches différentes car les acteurs sont multiples », explique Ofer Attali.

L’idée de ce livre a donc d’abord été de faire une synthèse de dix ans de connaissances et d’évolution dans ce milieu. Et, surtout, de donner un certain nombre de clés et recommandations sans forcément que ce soit un guide à utiliser en suivant étape par étape. « C’est davantage un recueil de questions et d’interrogations avec des partages d’expériences, plus qu’un mode d’emploi, car je ne suis pas sûr qu’il en existe un réellement. Dans certains cas, la même solution fonctionnera, alors que la fois suivante, ce ne sera pas le cas », poursuit-il. Tout dépendra également, selon lui, de la démographie de l’entreprise. Et de citer les cas d’EdF et d’Orange qui, a priori similaires dans leur histoire, n’auront pas du tout les mêmes approches et réactions face à l’innovation.

« Innovation, du mythe à la réalité » vient de paraître

« Reste que chez la plupart de nos clients, lors de la mise en place de notre plateforme d’innovation collaborative*, se posent toujours les mêmes questions », explique-t-il. Est-ce que mon entreprise est en capacité d’innover ? Quelle est la nature du ou des programme(s) que l’on doit mettre en place ? Dois-je faire de l’innovation de rupture ou de l’amélioration continue ? Faut-il multiplier les dispositifs ou, au contraire, se concentrer sur un seul objectif, sur une opération ponctuelle ?

Une fois la décision prise, il en est de même : qui mobiliser ? Quelles ressources y consacrer ? Pour quel coût ? Quel impact sur le SI ? Au niveau des RH, etc. De ses fiches techniques, Ofer Attali décide donc de passer au livre qui retrace toutes les étapes de façon très linéaire (voir sommaire ci-joint) jusqu’à la phase d’analyse des résultats avec de nombreuses références et cas concrets décryptés, y compris de sociétés qui ont échoué… Elles sont nombreuses.

« Certes, beaucoup d’entreprises veulent innover, décrit-il, mais elles veulent toutes reproduire ce qu’a fait leur voisin », analyse-t-il. Aussi, au niveau de la mise en place de processus d’innovation, il est difficile de faire bouger les lignes au sein des grands groupes… « En ce moment par exemple, tous veulent faire de l’intrapreneuriat… C’est une conséquence de la phase « start-up/grand groupe » qui peine un peu en ce moment. La réponse étant de leur point de vue que si l’on n’est pas capable de travailler avec des start-up externes, on va les produire en interne nous-mêmes, d’où cet engouement actuel autour de l’intrapreneuriat. »

Créer un écosystème pertinent d’innovation

Pour autant, ce n’est pas plus simple : « Il faut préparer le terrain, car monter des projets internes nécessite de réfléchir aux problématiques de détachement des collaborateurs, de relations vis-à-vis du manager, des mécanismes de dédommagement ou de compensation… Notamment, il faut changer la culture du manager qui peut tout bloquer si les choses ne sont pas anticipées. Tout nouveau programme nécessite donc, dans la réalisation, de s’organiser, sachant qu’une démarche d’innovation ne doit surtout pas être cloisonnée, mais bien rester transverse entre les différentes directions d’innovation, RH et métiers », insiste-t-il.

« Le collaborateur doit être volontaire pour pouvoir s’engager dans un projet collaboratif et non pas une ressource que l’on décide d’affecter à une mission » Ofer Attali, auteur

Tous sont ainsi concernés par son livre, qu’il a voulu accessible au plus grand nombre : « J’ai essayé de parler d’un sujet complexe de façon simple pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur la manière de faire. D’où les nombreux exemples développés. » Et de rappeler qu’aux Etats-Unis, le risque est indissociable d’un projet d’innovation à l’inverse de la France, qui a toujours du mal à expérimenter et éventuellement échouer… « Il faut inventer une nouvelle façon de faire de l’innovation en France, conclut-il, car définitivement, on ne peut pas reproduire le schéma américain. Ici, on a une approche trop prudente, avec beaucoup de supervision, de contrôle, d’anticipation des risques… Cela ne peut pas fonctionner. Pour innover, il faut une approche globale de l’innovation d’entreprise afin de se structurer pour accueillir différents types de projets avec des passerelles. »

Ayno, plateforme d’innovation collective, utilise l’intelligence artificielle pour faciliter l’émergence d’idées novatrices et accélérer le développement de projets d’intrapreneuriat au sein des grands groupes. La plateforme propose un portefeuille de projets pour s’inspirer, mais également du conseil. Elle travaille aujourd’hui avec une vingtaine de grands clients actifs, dont Orange, KPMG, GRTGaz, Air France, Gefco… et quelques grosses PME.