[Interview] : Axellience booste la productivité des ingénieurs en informatique

La start-up lilloise Axellience, lauréate en 2011 et 2012 du Concours National de Création d’Entreprises Innovantes du Ministère de la Recherche, vient de boucler un tour de table de 500 000 euros auprès d’un groupe d’investisseurs constitué de FINOVAM, Nord France Amorçage et Nord Création.
A cette occasion, la rédaction d’Alliancy s’est entretenue avec Alexis Muller, un de ses trois fondateurs.

Interview Axellience

Les fondateurs d’Axellience. De gauche à droite, Alexis Muller, Stéphane Deveaux et Thomas Legrand

Parlez-nous de votre start-up, comment est-elle née ? 

Alexis Muller : Je suis diplômé d’un doctorat en informatique et j’ai travaillé dans le secteur public comme dans le privé. C’est lors de mon dernier poste à l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) que l’idée de la start-up m’est venue. Grace à la cellule de transfert de l’institut, Axellience est officiellement née en avril 2012. Nous éditons des logiciels destinés à aider les ingénieurs en informatique à gagner en productivité et en qualité.

Pour expliquer à quoi sert notre solution phare, GenMyModel, je fais souvent le parallèle avec l’industrie du bâtiment; si on veut construire un bel édifice, on ne commence pas par assembler les briques. Il faut d’abord que l’architecte, grâce à un certain nombre d’outils, valide un plan bien défini.
De la même façon, pour construire un logiciel d’envergure, on ne va pas commencer à écrire du code informatique avant d’avoir fait le plan.
GenMyModel, c’est un des outils qui va aider à le réaliser. Sa spécificité c’est qu’il est en SaaS, donc directement accessible avec un simple navigateur et permettant à plusieurs utilisateurs de travailler en temps réel sur le même plan.

Comment cette levée de fonds s’inscrit-elle dans vos projets d’avenir ?

AM : Nous avons un processus de développement assez classique pour une start-up technologique comme la nôtre; depuis le début, nous avions prévu de faire appel à des capitaux extérieurs pour nous développer.
Les fonds que nous avions réunis auparavant, notamment grâce à des concours et à des subventions, nous ont permis de mettre au point une version béta et de valider l’attraction qu’elle exerce; à l’heure actuelle, nous avons près de 30 000 utilisateurs répartis dans 150 pays.

La levée de fonds en tant que telle a duré à peu près 6 mois et s’est très bien passée. La phase de lancement est toujours compliquée parce que notre activité est technique et qu’il faut trouver des fonds qui vont comprendre la valeur économique de ce que nous proposons. 
L’idée de cette augmentation de capital est de valider la seconde phase, celle du lancement commercial, tout en préservant notre avance technologique. Nous allons donc renforcer notre équipe, pour l’instant constituée de 6 collaborateurs, notamment commerciale et R&D. Concrètement nous recrutons deux, trois personnes à très court terme, puis nous nous adapterons au rythme découlant de la commercialisation.

Quel est votre meilleur souvenir dans cette aventure ? 

AM : Il y a eu un moment qui cristallise en même temps un très bon et un très mauvais souvenir : au tout départ du projet, en phase d’étude de marché, on a rencontré des groupes pour leur présenter notre belle technologie. Elle a reçu un très bon accueil, notamment grâce aux gains de productivité qu’elle pouvait apporter. Cependant, on nous a expliqué qu’il était impossible d’utiliser directement notre technologie parce que les sociétés avaient un autre problème en amont, au niveau de la conception en mode collaboratif.

Au départ, cela nous a mis un grand coup de frein et plongé dans le doute. Mais on a réussi à transformer cela en opportunité. C’est en effet grâce à cette réaction qu’on a pu détecter ce besoin, jusqu’ici non couvert, de pouvoir facilement concevoir des systèmes, en groupe, de façon collaborative.
Et au final, c’est ainsi qu’est née l’idée de GenMyModel.