La mutation des éditeurs en route

Pour la quatrième année consécutive, Syntec Numérique et EY publient leur Top 250 des éditeurs de logiciels français.

article-catherinePour la quatrième fois, Syntec Numérique sort son classement du Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français, en partenariat avec EY. Bruno Vanryb, président du collège éditeurs du syndicat professionnel, s’en félicite : avec un chiffre d’affaires cumulé de 9,2 milliards d’euros, en hausse de 6 % sur un an et de 20 % sur deux ans, la croissance est bien là.

Trois  » carburants  » alimentent précisément ce secteur à grande vitesse, selon les résultats :

 

  • La mutation des modèles vers le SaaS, qui représente 17 % du chiffre d’affaires en 2013 (11 % l’an dernier), malgré une résistance à la mutation vers le Cloud de certains clients (sécurité et sortie des données de son propre réseau) et au mode de paiement à l’usage.  » Mais, même si on peut relativiser, c’est une croissance honorable ! « , estime Bruno Vanryb.
  • L’international (hors France), qui va de 20 à 50 % du CA. Par rapport à la moyenne française, ces sociétés sont très exportatrices. « C’est clairement un axe fort de développement des éditeurs français ».
  • Enfin, l’innovation : 15 % du CA a été consacré à la R&D en 2013.  » Un chiffre constant, malgré un contexte économique difficile. « 

Surtout, ce panel continue de créer des emplois ! L’effectif cumulé des éditeurs varie de 14 % entre 2012 (101 659) et 2013 (107 437), avec plus de 10 000 emplois créés en deux ans, même si ce n’est pas forcément en France. Bonne nouvelle également, 75 % des répondants prévoient d’embaucher.

Pour autant, c’est là que le bât blesse car, plus que jamais, la guerre des talents fait rage. En ces temps de transformation digitale impérative pour tous, recruter pour les éditeurs devient « un vrai challenge face aux grands groupes, également à la recherche des mêmes profils « . Un point qui pourrait donc freiner le développement des éditeurs français.

Reste que ce classement montre une fois encore le manque flagrant d’ETI en France, y compris dans ce secteur.  » Les petits éditeurs trouvent peu de financement qui leur permettraient de grossir », estime Franck Sebag, associé chez EY. Ainsi, 76 % du CA est généré par 7 % des éditeurs. Les petits éditeurs représentant 59 % de l’ensemble. Un chiffre  » symptomatique de l’état des PME en France ». Plus embêtant, pour ceux qui arrivent à grandir,  » c’est rare de les voir rester indépendants… Ils intègrent souvent de grands groupes internationaux « , ajoute Bruno Vanryb.

 En tête du classement l’on retrouve évidemment Dassault Systèmes. Mais, se classent en très bonne position également des sociétés comme Alcatel-Lucent Enterprise, Neopost, Bull et Criteo (2ème position du TOP 10 des éditeurs sectoriels), qui y font pour la première fois leur entrée.

L’intégralité du classement général, effectué sur la base du chiffre d’affaires correspondant à l’activité d’édition de logiciels, est consultable sur le site d’EY .

 

 Innovation : les éditeurs peuvent-ils encore suivent le rythme ?