Le Mooc débarque en France

Le Mooc débarque en France* Mis à jour le 6 mai 2013 à 18h25 pour précision sur le premier paragraphe

Le premier Mooc (Massive open online course) ou «cours de masse en ligne et gratuit» de l’Ecole polytechnique ouvrira à la rentrée 2013 sur la plateforme Coursera. Retour sur ce phénomène américain qui fait fureur.

Depuis la mi-mars, le Sénat californien étudie la possibilité de recourir aux Moocs pour résoudre le problème des classes surchargées dans les universités publiques. Dans le cas où le cours de leur choix ne serait plus disponible, les étudiants pourraient les suivre en ligne, grâce à des vidéos, ressources ou autres quiz… et valider leur matière au même titre que les autres.
Cette proposition de loi – sans précédent – s’inscrit dans la continuité d’un mouvement entamé en 2011, lorsque l’université de Stanford a ouvert son premier cours en ligne sur l’intelligence artificielle. Gratuit, il attire 160 000 étudiants, alors qu’environ dix mille étaient attendus.

Tracer l’internaute pour l’évaluer
Rapidement, plusieurs plates-formes comme Udacity, Coursera, Canvas ou EdX voient le jour et proposent aux intéressés de suivre en ligne, sans diplôme à la clé, les enseignements des universités les plus prestigieuses (Princeton, MIT/Harvard, Berkeley…). La nouveauté, et elle est de taille, ces plates-formes sont capables de tracer l’internaute, et donc de prouver que c’est bien tel « élève », et lui seul, qui a suivi tel cours et validé les évaluations requises.

Un engouement qu’a bien compris l’École polytechnique, puisqu’elle proposera trois de ses cours de première année sur la plate-forme Coursera, dès la rentrée prochaine. Pour Frank Pacard, le directeur général adjoint de l’enseignement, cette démarche revêt un double intérêt : apporter une plus grande visibilité aux travaux de l’établissement, mais aussi « en faire profiter un public plus large ». Cependant, précise-t-il, le but n’est pas de se substituer à l’enseignement « présentiel », mais plutôt de le compléter. Une analyse que ne partagent évidemment pas tous les enseignants, qui semblent y voir une « tentative de remplacement ». « Il faut toujours un temps pour la prise de conscience. C’est normal », estime Jean Marie Gilliot, enseignant chercheur en informatique à Télécom Bretagne, et cofondateur du premier Mooc francophone ITyPA (Internet : Tout y est Pour Apprendre). Suivi par plus de 1 300 personnes durant dix semaines, cette initiative, réalisée en partenariat avec Centrale Nantes, a, selon lui, « révélé une appétence à apprendre d’un grand nombre d’internautes de tout pays ».

Si le phénomène se cherche encore en France, le mouvement fait des émules. Centrale Lille vient de lancer un Mooc certificatif, délivré par l’établissement. La Sorbonne annonce, pour septembre, l’arrivée du premier Mooc consacré au droit… tandis que cela fait l’objet de réflexions au sein de ParisTech et de l’Idex Paris-Saclay. Reste en effet à adapter ces cours interactifs d’un nouveau genre à la réalité française.

 

Cet article est extrait du n°3 d’Alliancy le mag – Découvrir l’intégralité du magazine