Le secteur électrique à la traîne dans sa transition numérique

 

Une étude récente révèle la lenteur de la numérisation dans l’électricité, freinée par des processus papier, des logiciels obsolètes et des pénuries de compétences.

 

Selon l’étude d’Hexagon menée auprès de 400 dirigeants, 67 % des cadres du secteur électrique déclarent que leur organisation utilise encore des processus papier, dont 22 % en permanence. Par ailleurs, 69 % estiment que leurs opérations sont fortement pénalisées par des systèmes vieillissants, tandis que 78 % pointent un manque d’intégration entre leurs outils numériques. Ces freins compliquent la collecte et l’analyse des données, entraînant des informations souvent obsolètes ou incomplètes, ce qui impacte la maintenance et la performance des actifs. En moyenne, les équipes passent 19 heures par semaine à consolider des données et rédiger des rapports, soit 125 jours par an.

 

Pénuries de compétences et adoption lente des jumeaux numériques

 

La transformation numérique se heurte aussi à la rareté des talents, aggravée par les départs à la retraite : 77 % des cadres jugent cet enjeu critique, dont 27 % de manière majeure. Face à ces défis, les initiatives européennes comme TwinEU encouragent le recours aux jumeaux numériques pour fiabiliser les réseaux, mais seuls 22 % des acteurs de l’électricité en ont adopté, contre 30 % dans le pétrole et la chimie. Pour Jean-François Allard, Directeur Utilities & Communications chez Hexagon, « les documents papier, les systèmes hérités et les données dispersées ne permettent pas aux organisations de réussir à l’ère de la complexité et des pénuries de compétences ». Selon lui, l’avenir passera par des jumeaux numériques capables d’intégrer des données en temps réel, de simuler des scénarios et de prédire les défaillances.