Les technologies à l’honneur à Mines Nancy

Le 15 novembre, l’Institut Mines-Télécom a organisé une « Bourse aux Technologies », sur le campus de l’Ecole des Mines de Nancy. Un événement ouvert à toutes les entreprises que nous détaille Godefroy Beauvallet, le nouveau directeur de l’innovation de l’IMT.

Bourse aux Technologies  Les technologies à l’honneur à Mines Nancy

DR – Mines Nancy

Alliancy, le mag. Vous avez pris récemment les fonctions de « directeur de l’Innovation » à la direction générale de l’Institut Mines-Télécom (IMT). Que couvre exactement cette fonction ?

Godefroy Beauvallet. L’IMT a trois métiers, que sont la formation, la recherche et l’innovation. L’innovation couvre le spectre des relations avec les entreprises sous la forme de valorisation/transfert, mais également les relations avec les start-up et spin-off initiées au sein de nos huit incubateurs par nos élèves et chercheurs. Notre direction s’occupe aussi de générer et de co-construire des projets collaboratifs et partenariaux avec des entreprises. Et, dernier point, nous gérons la plateforme de recherche collaborative TeraLab sur le big data.

Justement, sur ce thème du big data, vous organisez le 15 novembre, une « Bourse aux Technologies » à Mines Nancy. De quoi s’agit-il ? Et quels sont vos objectifs ?

Godefroy Beauvallet. Déjà, ce n’est pas nouveau ! En six ans, c’est environ la quinzième manifestation de ce type que nous organisons partout en France dans nos différents établissements. Ces demi-journées de rencontres et d’échanges entre chercheurs et PME/ETI sont destinées à promouvoir l’innovation et à permettre aux industriels d’accéder plus facilement aux résultats de la recherche académique des chercheurs de l’IMT et de ses partenaires. Il faut que ces deux mondes se rencontrent. Il faut que le monde académique s’ouvre aux entreprises.

Et pouquoi le Big Data à Nancy ?

Godefroy Beauvallet. Nous choisissons à chaque fois une thématique sectorielle stratégique pour les entreprises et notamment l’industrie. Par exemple, nous avons organisé des rencontres sur le smart manufacturing, l’IOT, la e-santé, l’énergie… On choisit le thème en fonction du tissu industriel régional. A Nancy, on est sur Industrie du futur/Optimisation industrielle et on propose une sélection nationale, pertinente au niveau régional, de nos technologies pour moitié et de celles de nos partenaires que sont le CEA, le CNRS, l’Inria, les universités, les SATT… Dans notre sélection, nous faisons la part belle aux technologies régionales pour faciliter les rencontres fructueuses. Par ailleurs, à Nancy, parmi les technologies qui seront présentées au public, certaines seront portées par 9 start-up et spin-off de l’IMT, comme Acklio par exemple.

Avec le recul que vous avez aujourd’hui, cela marche bien ?

Godefroy Beauvallet. A chaque fois, nous réussissons à fédérer tout l’écosystème régional et accueillons en moyenne entre 100 et 150 personnes. C’est donc une façon de les mettre en prise avec le national. Ensuite, tout dépend de ce que chacun vient chercher. Du côté des offreurs, ils viennent pour valoriser leurs technologies et tester leur marché, trouver le premier prospect et, pour certains innovateurs, affûter leur pitch. Pour les entreprises, a minima cela leur permet de faire une veille de l’état de l’art dans la thématique abordée, de partager les bonnes pratiques en matière d’innovation, de se frotter directement à l’open innovation, de rencontrer les labos régionaux et, au-delà, si possible, de déclencher avec l’IMT des projets d’innovation en aval que ce soit des proof of concept, des thèses, des projets de R&D collaborative, du transfert, du labo commun…

Avez-vous des données « concrètes » en termes de retombées ?

Godefroy Beauvallet. Depuis quatre ans, 120 technologies ont été présentées pour moitié issues de l’IMT, à plus de 1 000 entreprises… Après, il faut rappeler que l’on récolte plus de 100 millions de ressources contractuelles de recherche chaque année à l’Institut Mines-Télécom. Cela fait partie de notre mise sur le marché de notre offre. Saint-Gobain, par exemple, a embauché un Cifre dans le domaine des matériaux ou la start-up Auticiel a créé un labo commun avec Telecom SudParis pour explorer les manières de soigner les autistes…

Ces bourses aux technologies, c’est finalement créer du lien – sous toutes ses formes – entre le monde de l’entreprise et le monde académique ?

Godefroy Beauvallet. Exactement. Et de le faire d’une manière qui va au-delà des entreprises qui se sont structurées pour y parvenir à leur initiative. Dans toutes ces questions de partenariats de recherche et d’innovation, il y a vraiment la problématique de la première marche. « Trouver le démarreur » est une vraie difficulté ! Après, quand vous avez enclenché une collaboration entre un laboratoire et une entreprise, elle aura tendance à se pérenniser.

Voyez-vous des sujets dont sont particulièrement friands les industriels qui se rendent à vos événements ?

Godefroy Beauvallet. Tout à fait. Clairement, un des premiers sujets qui intéresse tous les industriels, c’est la maintenance prédictive, c’est-à-dire l’optimisation des programmes de maintenance, l’optimisation des flux de consommables… D’ailleurs, Mines Douai viendra à Nancy présenter une technologie dans ce domaine. Un autre sujet, c’est la modélisation de tout ce qui est ingénierie, développement de produits… En technologie cette fois, on sent qu’il y a une vraie effervescence autour du machine learning, l’apprentissage à travers des réseaux de neurones ; tout ce qui est sécurité également est au cœur de leurs préoccupations. Les entreprises se sont dotées de nombreux systèmes d’information, notamment industriels et veulent mieux cernées les questions de cyber-sécurité, de l’automatisation de la gouvernance des données… Typiquement, notre plateforme TeraLab y sera présentée pour montrer qu’il existe des réponses à ces problématiques ou des programmes de recherche en cours.

 Une Bourse aux Technologies, à Mines Nancy, le 15 novembre (13h00 à 17h30)

  • Une table ronde avec des spécialistes de l’innovation « Digitalisation de l’Usine pour exploiter le Big Data des sites industriels », en présence notamment d’Alessandro Giassi, chef du service Mathématiques appliquées de Saint-Gobain Recherche et de Tahar Melliti, directeur général de l’Alliance Industrie du Futur.
  • Une présentation par les chercheurs d’une sélection nationale de 20 technologies, prêtes à être transférées et de leurs applications potentielles ( technologies matures issues des laboratoires de la recherche académiques et des start-up sur les domaines du machine learning, de la maintenance prédictive, de la visualisation de données, des plateformes d’expérimentation big data et de tests de validation d’algorithmes, la sécurité des données, la modélisation, l’optimisation de workflow, etc.), avec une remise de prix de la « Technologie offrant les meilleures opportunités de développement économique » par Mme Lilla Merabet, vice-président de la Région Grand Est.
  • Un forum dédié au networking avec exposition et démonstration des innovations.

L’inscription est gratuite, mais obligatoire. C’est par ici !

 

Ce qu’est l’Institut Mines-Télécom

L’Institut Mines-Télécom est un établissement public dédié à l’enseignement supérieur et la recherche pour l’innovation, dans les domaines de l’ingénierie et du numérique (une dizaine d’écoles regroupées). L’Institut est membre fondateur de l’Alliance Industrie du Futur, dispose de deux Instituts Carnot et voit, chaque année, une centaine de start-up sortir de ses huit incubateurs (dont 89 % passent le cap de la survie à trois ans !).

 

godefroy beauvallet

Godefroy Beauvallet, directeur de l’innovation de l’IMT.

Le parcours de Godefroy Beauvallet

Diplômé de Polytechnique en 1994 et de Télécom ParisTech en 1996, ingénieur en chef des mines, Godefroy Beauvallet a été maître de conférences en gestion à Télécom ParisTech, puis directeur de la stratégie et des affaires financières de l’Institut Télécom (devenu depuis Institut Mines-Télécom) de 2007 à 2011. En 2011, il part diriger le Fonds AXA pour la recherche, puis devient Head of Product Design & Ecosystem chez AXA Global P&C. En parallèle, il est vice-président du Conseil national du Numérique (CNNum) depuis 2013.

 

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