L’European Champions Alliance relance sa grande cartographie des start-up et scale-up européennes de la cybersécurité. Derrière cet inventaire, une ambition politique : rendre visible un écosystème éclaté et bâtir, enfin, une souveraineté numérique à l’échelle du continent.
Les États-Unis dictent toujours le tempo mondial de la cybersécurité, appuyés sur leurs géants du cloud et leurs budgets à neuf zéros. Israël, de son côté, a transformé son expertise militaire en industrie exportable, faisant de chaque innovation un produit stratégique. Entre ces deux pôles de puissance, l’Europe avance en ordre dispersé. C’est précisément ce déséquilibre que l’European Champions Alliance (ECA) veut corriger avec son Cybersecurity Startup and Scaleup Mapping 2026, mené avec le Incyber Forum. L’ambition : rendre visible ce que l’Europe fait déjà, soit innover, recruter, protéger, mais qu’elle peine encore à faire exister comme un bloc cohérent et souverain.
Une cartographie pour mesurer la force du collectif
Fruit d’un an de travail, la précédente édition du mapping avait identifié plus de 800 entreprises issues de 24 pays européens. Un écosystème dense, mais fragmenté, où l’on retrouvait notamment 308 sociétés françaises de Tehtris à Sekoia, en passant par Cybelangel ou Gatewatcher. La version 2026 va plus loin : elle n’entend pas seulement dresser un inventaire, mais décrypter les tendances d’un secteur en mutation rapide, entre montée du cloud souverain, cybersécurité post-quantique et intégration de l’IA dans la défense.
Comprendre pour agir
L’étude analysera quatre leviers clés : les technologies émergentes, les dynamiques d’investissement, les synergies européennes et le lien entre innovation, régulation et financement. Une manière de dépasser les logiques nationales pour révéler les passerelles possibles entre start-up, investisseurs et institutions publiques. Mais au-delà des chiffres, l’enjeu est clair : passer d’un continent utilisateur à un continent concepteur, d’une dépendance économique à une ambition stratégique. Comme le résume Andrea Vaugan, directrice générale de l’ECA, « comprendre nos forces et nos faiblesses, c’est la première étape pour construire une souveraineté numérique réelle, pas seulement déclarative. »
De l’utilisateur au concepteur
Au fond, cette initiative marque un basculement culturel. L’Europe ne veut plus être un simple marché captif pour les technologies étrangères, mais un acteur capable de concevoir, produire et sécuriser ses propres outils numériques. Le Mapping n’est pas qu’un outil statistique : c’est un manifeste pour une Europe qui assume enfin son ambition technologique. Après des années d’attentisme, le continent semble prêt à transformer la dispersion en puissance et la dépendance en stratégie.
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