Lionel Lapras, de HPE au Pôle SCS à Sophia

Lionel Lapras, directeur de HPE Sophia-Antipolis, prend la présidence du pôle de compétitivité mondial SCS (Solutions communicantes sécurisées) pour deux ans. Il succède à Laurent Boust, directeur de STMicroelectronics Sophia-Antipolis.

Lionel Lapras, de HPE au Pôle SCS à Sophia

Lionel Lapras, nouveau président du Pôle SCS (DR)

En tant que Directeur, Stratégie et Initiatives de Croissance, EMEA Communications and Media Solutions de HPE (Hewlett Packard Enterprise) à Sophia-Antipolis, Lionel Lapras dirige la stratégie et des initiatives de croissance dans la région Europe Moyen-Orient Afrique, notamment dans les domaines de l’Internet des Objets, les services Vidéo et le conseil sur la transformation des métiers télécom vers le Digital.

Il prend aujourd’hui la présidence du pôle SCS, fonction pour laquelle il sera accompagné de deux vice-présidents, Loïc Hamon, Executive Vice-President of Corporate Development and Communication d’Inside Secure (ETI, fournisseur de solutions de sécurité pour appareils mobiles et connectés) et Moussa Belkhiter, directeur du Centre de R&D Sophia-Antipolis de NXP Semiconductors (solutions IoT & Security pour véhicule connecté, smart home, smart city et réseaux 5G).

Alliancy. A nouveau président, à quelles orientations faut-il s’attendre ?

Lionel Lapras. Les nouvelles opportunités et enjeux du numérique donnent une place de plus en plus importante au logiciel autant dans les couches « basses » (logiciel embarqué) que les couches hautes. HPE a un leadership technologique et marchés majeur et s’est investi depuis quelques années dans le pôle en animant avec succès l’écosystème autour du big data et de l’industrie du futur, par exemple. La gouvernance du pôle, avec la présidence d’HPE,  souhaite intensifier l’impact de ces domaines dans l’écosystème.

 Où en est aujourd’hui le Pôle SCS ?

Lionel Lapras. Nous sommes en avance sur l’exécution de notre feuille de route 3.0 et dépassons même nos objectifs initiaux avec une croissance continue et renouvelée chaque année de notre écosystème. Notre stratégie est déjà fortement focalisée sur trois domaines stratégiques que sont la microélectronique, les télécoms et le logiciel. Mais nous mettons continuellement à jour ces derniers par de nouveaux enjeux qui sont sur les couches hardware (microélectronique, capteurs) et de plus en plus sur le logiciel. On peut citer l’IoT et la cyber-sécurité, le big data et tout ce qui tourne à la « Data science » : intelligence artificielle, réalité virtuelle, deep learning, dans les marchés de l’industrie du futur, du véhicule connecté, des wearables et tout ce qui est smart quelque chose (smartgrid, smartcities…).

Pourquoi les partenariats à l’international sont-ils indispensables désormais ? Et comment voyez-vous les échanges avec les autres pôles français ?

Lionel Lapras. Le pôle a une intense activité à l’international. Les collaborations avec d’autres clusters sont au nombre d’une quinzaine aujourd’hui. Elles visent à faciliter les missions de networking entre écosystèmes, s’assurer d’une présence collective et dense de TPE/PME dans les salons de référence. Avec les autres pôles français, les échanges ont connu une amélioration considérable avec la création de l’AFPC (Association française des pôles de compétitivité) et de trois commissions dans lesquels les pôles collaborent. SCS a notamment la présidence de la commission « Europe ».

Pouvez-vous rappeler quelques réussites partenariales initiées au sein du pôle SCS ?

Lionel Lapras. Tout d’abord, il y a les « rencontres marchés ». En ligne avec la politique 3.0 des pôles de compétitivité annoncée en 2012, le pôle a décidé d’engager des actions importantes pour la valorisation et l’accélération de la mise sur le marché des innovations des membres, en particulier des start-up et TPE-PME, qui opèrent majoritairement dans des marchés B2B/B2B2C. Entre 2013 et 2015, 5 rencontres marchés ont été organisées sur les marchés clés de la stratégie du Pôle ayant attiré 41 grands groupes (Sanofi, Renault, Symag, La Poste, Carrefour, SNCF, l’administration centrale…) majoritairement hors Paca, près de 300 participants dont la moitié de TPE/PME et permis plus de 150 RDV 1-to-1 entre elles et les grands groupes.

Ensuite, il y a les « partenariats business grands comptes internationaux ». Pour ces groupes, la course contre la montre a commencé. Leur enjeu : tenir le rythme effréné́ de l’innovation. La grande entreprise doit s’appuyer sur des écosystèmes de start-up pour être dans le bon « time-to-market » de l’innovation. En 2012, nous avons décidé de leur développer une offre spécifique que nous avons couplé à nos stratégies d’accompagnement de l’innovation au client et internationale. Cette action, unique en France parmi les pôles, contribue à notre ambition d’être le cluster de référence au niveau européen dans nos trois domaines stratégiques ; et nous a permis d’impliquer des TPE/PME françaises à partir de nos relations avec les autres pôles. Enfin, elle contribue, de par les recettes privées générés par les contrats [20 000 à 60 000 euros à chaque partenariat, NDLR] à l’atteinte de l’objectif de 50 % de recettes publiques en 2015. Ceci s’est traduit pour ses membres par des effets significatifs de contractualisation commerciale en Europe. Pour la période 2013 à 2015, quatre contrats ont été signés avec Telecom Italia, G&D, Mahindra et Comviva ; 60 start-up et PME ont été mises en relation directe et plus de 10 contrats commerciaux ont été signé pour les industriels…

SCS, un pôle d’envergure internationale

  • Plus de 300 adhérents, dont 75 % de TPE/PME innovantes
  • 30 leaders mondiaux dans différents domaines
  • 16 établissements et organismes de recherche et de formation
  • 1 200 chercheurs du secteur public
  • 1 500  ingénieurs formés par an
  • 60 000 emplois dans les TIC
  • 3 centres d’expertise : le Centre d’Innovation et d’Usages en Santé (CIU Santé) ; le Centre National de Référence Santé à Domicile & Autonomie (CNR Santé) devenu France Silver Eco en 2014 et le
  • 2 plateformes mutualisées : CIM Paca pour la micro-électronique et Telecom Com4Innov pour les services mobiles du futur (4G, LTE, IMS, Optimisation du trafic) et les Réseaux M2M et objets communicants.
  • Depuis 2006, plus de 225 projets financés à hauteur de plus de 365 millions d’euros de subventions publiques, représentant 906 millions d’euros de dépenses R&D impliquant 390 entreprises et 156 laboratoires de recherche.