Les managers, angoissés, se préoccupent de la santé mentale… de leurs équipes

Le dernier baromètre d’Alan vient poser des chiffres sur un vrai besoin d’accompagnement des managers, sous peine de voir leur nombre chuter.

Barometre ALan angoisse managersFin avril, l’assureur santé en ligne Alan organisait une conférence sur le thème « Manager et encadrer aujourd’hui : rêve ou désillusion ? ». On pouvait notamment y entendre Jean-Emmanuel Rey, agrégé de droit, professeur à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne et spécialiste du droit du travail, rappeler que le fondement du contrat de travail est la subordination juridique permanente. « Est-ce adéquat au regard des entreprises et des actifs d’aujourd’hui ? Certainement pas ! », estime l’enseignant.

« Et qui est aux premières loges aujourd’hui ? C’est le manager de proximité. Avant, toute l’entreprise était verticale et le manager faisait figure de colonel dans une grande armée. Depuis, le monde a changé, mais on a gardé le même système. J’insiste sur l’importance d’accompagner vos managers, à commencer par une formation au droit du travail pour les managers de première ligne. Connaître les risques juridiques permet de les maîtriser. »

Cette matinée lançait la publication du troisième baromètre d’Alan dédié à la santé mentale, à découvrir ici  (étude réalisé en partenariat avec Harris Interactive auprès de plus de 4 000 Français).

Intitulée « Soutien, responsabilités et attractivité : repenser le rôle du manager », l’étude est, pour la première fois cette année, focalisée sur le manager, lui à qui « on en demande toujours plus. » Avec une certaine ironie d’ailleurs, puisqu’Alan est une entreprise sans managers.

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Notre sélection de chiffres « Tech », parmi les dizaines que recèle le baromètre :

  • 7 salariés du numérique et de l’information & communication sur 10 estiment que leur entreprise met en place des solutions concrètes en faveur de leur santé mentale, contre moins de la moitié des salariés des secteurs de l’hôtellerie / restauration et de la santé / aide sociale.
  • Mais cela n’a pas l’air de porter ses fruits : indépendamment de leurs revenus, on remarque que les salariés de certains secteurs se sentent mieux que la moyenne. Le niveau de bien-être au travail est légèrement plus élevé pour les salariés travaillant dans le secteur de la banque / assurance, dans celui de la santé / l’aide sociale et celui de l’hôtellerie / restauration commerce / transports (47 %). En revanche, il est légèrement en dessous de la moyenne pour les salariés de l’industrie (43 %), du commerce de détail (41 %) et du numérique (42 %).
  • Parmi les salariés interrogés, tous secteurs confondus, 74 % des femmes n’ont pas envie de manager (!)

Et 62% des employés du numérique, quelque soit leur genre, s’y refusent également.

  • Les jeunes managers par contre sont surreprésentés dans les secteurs du commerce de détail, de l’hôtellerie-restauration, du numérique et de l’information & communication. Ils sont aussi plus présents dans les entreprises de petite taille : 65 % exercent en PME/TPE.

Surtout, dans la Tech ou ailleurs, les managers sont plus angoissés que les autres collaborateurs de l’entreprise. Un manager sur deux est angoissé, contre 35 % des non-encadrants.

Ils demandent de l’aide pour améliorer le bien-être… de leurs équipes : « leur première revendication concerne la formation liée aux risques psychosociaux et à la posture à adopter pour accompagner les collaborateurs dans leurs difficultés. 30 % la réclament – et même 36 % parmi les moins de 35 ans. Elle se place au même niveau que la revalorisation de leur salaire. »