Des chiffres sur la santé mentale… et des débuts de réponse

En cette journée mondiale de la Santé Mentale, deux initiatives issues de l’écosystème du numérique : un cahier de tendances technologiques et une étude qui interroge le rôle du manager.

MentalTech présente son Cahier de tendancesCe lundi 10 octobre, c’est la Journée Mondiale de la santé mentale, qui existe depuis 30 ans. Le monde de l’entreprise se saisit de plus en plus largement du sujet, la Tech en particulier. Nous présentions le mois dernier l’initiative de MentalTech, un collectif fondé par sept acteurs français de l’e-santé mentale. D’autres les ont rejoints depuis.

MentalTech présente aujourd’hui un Cahier de tendances, avec « 10 innovations technologiques qui vont révolutionner 2023 ». Réalité Virtuelle, réalité augmentée et métavers, Web3 et blockchain, objets connectés, reconnaissance faciale, reconnaissance vocale, UX Design, réseaux sociaux, stimulation magnétique transcrânienne répétitive, chatbots, thérapies Digitales ou DTx : à découvrir ici, ainsi qu’une cartographie des entreprises françaises spécialisées.

Ce matin également, Alan dévoilait les résultats de son second baromètre bi-annuel dédié au bien-être mental en entreprise réalisé en partenariat avec Harris Interactive, auprès de plus de 4 000 Français.

Parmi les enseignements de cette étude, notons que :

👉 La moitié (49 %) des salariés estime ne bénéficier d’aucune reconnaissance pour leur travail.

👉 44 % des salariés envisagent actuellement de démissionner et 18 % pensent le concrétiser dans les prochains mois.

👉 47 % des salariés font état d’une perte de sens dans leur travail et 2 sur 3 sont prêts à gagner un peu moins d’argent pour exercer un travail qui a davantage de sens. 87 % d’entre eux estiment que les entreprises doivent les aider dans cette quête de sens.

« Le sujet du bien-être mental reste un enjeu prioritaire pour les salariés et il est légèrement mieux pris en compte par les entreprises, avec 52 % des salariés estimant que leur employeur met en place des solutions concrètes pour améliorer leur bien-être mental, soit 9 points de plus qu’au mois de février »,  relève l’équipe d’Alan.

Il est important de relever aussi que le stress, la fatigue, l’anxiété des salariés sont dus pour partie à des facteurs extérieurs à l’entreprise. « Le sentiment de stress chez les salariés est en hausse de 4 points (59 %) et le ressentiment d’angoisse de 6 points (47 %) depuis mai dernier. Ces facteurs peuvent être mis en cause via le climat morose auquel font face les Français depuis plusieurs mois : inflation, Covid, conflits internationaux. Face à cela, 1 Français sur 2 n’a pas confiance en l’avenir. »

Est-ce à l’entreprise d’apporter des réponses à ces problèmes-là ? Pourquoi et dans quelle mesure ? Qu’est-il raisonnable d’attendre de la part de l’organisation ?

Lydia Martin, psychologue du travail chez Alan Mind*, estime que ce n’est pas forcément à l’entreprise de tout porter (enjeux environnementaux, sociétaux, etc.), mais qu’elle a toutefois certaines responsabilités – et en particulier les managers, qui jouent un rôle de prévention. « On voit bien qu’on ne peut pas construire une digue entre bien-être au travail et bien-être dans la sphère privée. Or le manager se trouve à une place très particulière, il est au contact quotidien des collaborateurs, il peut détecter les problèmes. C’est ce rôle de lanceur d’alerte dont nous aimerions qu’il s’empare sans crainte. Et sans pression… car on ne lui demande pas de tout résoudre, ni de devenir psychologue du travail. Lui-même est souvent tiraillé entre performance économique et dimension humaine. Une fois sa mission de détection faite, il peut passer le relais aux partenaires de santé : médecin traitant, médecin du travail, psychologue… »

L’étude relève que les 2/3 des salariés ont des choses à dire à leur manager, mais que seulement la moitié le fera. Lydia Martin, dans les ateliers psycho-sociaux qu’elle anime, recommande aux entreprises de libérer du temps à leurs managers, précisément pour jouer ce rôle de prévention. Sur le terrain, on en est encore loin.

« Le travail peut rendre malade, mais il est aussi source de santé, il donne la possibilité de se réaliser. L’entreprise a cette responsabilité-là », conclut la psychologue.

* Alan (assurance complémentaire santé) compte 15 000 entreprises clientes, de toutes tailles, d’un à plusieurs dizaines de milliers d’employés. Sa solution « Alan Mind » accompagne collaborateurs et managers sur les enjeux du bien-être mental via des formations, des sessions individuelles de thérapie, du coaching et du contenu personnalisé.