Nicolas Mangon (Autodesk) : « Dans le BIM, il faut sans cesse améliorer l’interopérabilité »

A l’occasion du Salon BIM World qui s’ouvre les 6 et 7 avril à Paris, le directeur de la stratégie pour la division architecture et construction d’Autodesk, l’éditeur leader dans le BIM, aborde la question de l’interopérabilité. 

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Nicolas Mangon, Senior Director AEC Strategy and Marketing chez Autodesk. © Autodesk

Où en est-on de l’interopérabilité entre les logiciels des différents éditeurs intervenant dans le BIM ? 

Aujourd’hui, l’ensemble de notre portfolio dans l’ingénierie architecture et construction a des concepts d’interopérabilité plus ou moins avancés en fonction des applications. D’une manière générale, nos produits ont des portes qui permettent de créer des ponts avec d’autres outils. La raison pour laquelle on a besoin de toujours plus d’interopérabilité, c’est qu’un projet démarre dans les phases d’études et de conception, viennent ensuite les phases de construction, puis de maintenance. Or chacune de ces trois phases fait appel à des dizaines d’acteurs, parfois nouveaux. Chacun a des outils spécifiques et c’est pour cela que l’on doit sans cesse améliorer le processus d’interopérabilité. 

Quid de votre logiciel Navisworks qui promet une fonction de révision intégrée ? 

C’est l’un de nos outils d’interopérabilité. Navisworks permet d’agréger un très grand nombre de formats différents. Il peut s’agir de formats Autodesk, Bentley Systems, Nemetschek ou encore Trimble. Avec cet outil on peut imaginer qu’un architecte utilise un produit Autodesk, un ingénieur structure un outil de chez Trimble et un corps d’état un autre logiciel. Navisworks permet de récupérer toutes les données de formats différents, les visualiser et de faire des opérations sur la maquette, afin de gérer les interférences. Dans l’industrie du bâtiment, le format IFC est en train de s’imposer comme le format standard pour toutes les applications. Par exemple, Revit, notre logiciel phare dans le BIM, supporte la création de ces fichiers. 

Pourquoi ce format met-il autant de temps à s’imposer ? 

Le format a 20 ans, c’est vrai. Une des raisons est que le BIM, c’est de la nouvelle technologie et que cette technologie allait plus vite que la norme. Il a donc fallu développer des versions qui rattrapent les développements technologiques. Aujourd’hui, on est à un niveau assez mûr de ce fichier standard et les téléchargements par nos utilisateurs sont plus nombreux. 

Beaucoup de petits bureaux d’études n’ont pas les moyens de se payer Navisworks… Dès lors, ils le « crackent » ou s’en passent au risque de passer à côté de marchés. Prévoyez-vous de les rendre plus accessibles ? 

Beaucoup de nos produits sont passés dans un mode de souscription depuis le 1er février. Le prix a donc baissé par rapport à l’achat d’un logiciel. On peut donc louer un logiciel pour une durée d’un mois le temps d’un projet. Pour Navisworks, ce prix s’élève à 115 euros par mois. Ce genre de prix va démocratiser la technologie pour les petits bureaux d’études qui devaient choisir entre partir en vacances avec leur famille ou acheter un logiciel. Maintenant, ils peuvent évaluer le retour sur investissement avec ces logiciels avec une grande flexibilité dans l’utilisation. 

Quelles évolution rapides de fonctionnalité voyez-vous grâce au BIM ? 

Le chantier du futur est de mettre les informations du BIM sur le chantier, sur des terminaux mobiles. Au niveau de la sécurité, on verra des vestes et casques de chantier équipés pour avertir en direct l’ouvrier qu’il arrive sur une zone dangereuse par exemple où manœuvre un engin où un trou a été creusé. L’internet des objets aura une place déterminante. 

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