Objets connectés : évolution ou révolution ?

Objets connectés : évolution ou révolution ?

Sébastien Vugier, VP Global Sales & Solutions Center

Selon les estimations du cabinet Gartner, 30 milliards d’objets pourraient être
connectés d’ici 2020 à travers le monde¹. Soit bien au-delà de simples gadgets pour
geek passionné. Quelles innovations attendre ? Dans quels secteurs ? Comment les
entreprises s’y préparent-elles ?

Innovation : des technologies existantes, des modèles de revenus à inventer
L’ordinateur d’abord, le téléphone ensuite : rarement dans l’histoire une innovation
technologique ne se sera si facilement et rapidement imposée. L’internet est partout, et
bientôt dans les objets parfois les plus inattendus : véhicules, électroménager, mobilier.
Connectés vers des services extérieurs, ces objets auront également, dans certains cas,
la capacité à communiquer entre eux.

Sur un plan purement technique, ce qui semble encore relever d’un futur incertain n’a
pourtant rien d’innovant : les technologies réseau sont les mêmes que celles utilisées pour
un ordinateur ou un smartphone. Dans les faits, les degrés d’adoption de ce que l’on
appelle « l’internet des objets » varient fortement selon les secteurs d’activités.
Ainsi, l’industrie, les points de vente, les transports (gestion de flotte) et la sécurité font
partie des précurseurs et ont déjà inventé et adopté de nombreux services bâtis autour
d’objets connectés. Tandis que l’électronique grand public, l’automobile ou encore la
gestion énergétique de l’habitat sont en phase d’équipement. Et devraient être suivis, à
plus ou moins long terme, par les compteurs d’eau et de gaz, la domotique ou la gestion
intelligente des villes.

Usages : l’utilitaire avant le confort
Les médias, au même titre que l’imaginaire collectif, s’emballent pour des réfrigérateurs
qui dressent la liste de courses et passent commande en ligne tous seuls, ou encore pour
la montre qui calcule l’énergie dépensée quotidiennement par son propriétaire et l’envoie
directement à son programme de remise en forme. Mais la réalité est beaucoup plus terre
à terre. Nous en sommes aujourd’hui certains : l’adoption de la connectivité des objets
passera par l’utilité, avant le confort et le gadget.

Certains secteurs sont d’ailleurs très actifs dans le domaine. C’est le cas de l’automobile,
avec des solutions de gestion de flottes par exemple. Mais également celui de l’énergie.
Dans ce cas, c’est un objet anodin mais présent dans toutes les habitations qui sera très
vite connecté : le compteur électrique. En Angleterre, 53 millions de foyers sont aujourd’hui
équipés, tandis que le nouveau compteur Linky d’EDF devrait connaître un déploiement
massif à partir de 2016.

Et bien d’autres initiatives fleurissent à travers le monde. Telle la traçabilité des
médicaments ou encore l’originale gestion des machines à café professionnelles
Malongo : communicantes, elles sont capables de superviser la quantité de matière
première consommée, assurer la qualité constante du café produit et même profiter à
distance du premier niveau de maintenance.

Un potentiel économique réel, conditionnée par la sécurité des échanges
Quel que soit le secteur, les idées ne manquent pas. Et dès lors que les modèles
économiques seront viables, de plus en plus de services seront mis à disposition des
utilisateurs à travers toute sorte d’objets du quotidien. Mais pour les entreprises, il s’agit
aussi de ne pas se lancer tous azimuts, et une certaine maturité est indispensable pour
créer les bonnes conditions à la connectivité des objets.

Cela passe tout d’abord par la création d’un climat de confiance entre les usagers et les
services qu’ils consomment, à l’image des paiements en ligne. La sécurité des données
qui transiteront par les objets connectés sera donc primordiale dans la course à
l’adoption : gestion des identités, authentification des objets et des usagers, traçabilité des
flux, etc.

Rien de bien nouveau pour les directions informatiques des entreprises qui proposent
déjà, pour la plupart, des services en ligne via leur site Web ou une application mobile. Et
qui ont adapté leurs systèmes d’information en conséquence, grâce notamment au
système d’API (Application Programming Interface).

Des entreprises qui devront sans aucun doute poursuivre leurs efforts en la matière, mais
également gagner en flexibilité et en agilité pour répondre à la croissance de la demande,
et aux exigences en matière de disponibilité, de performances et de sécurité des services
au travers de leurs objets connectés.

 

¹Gartner Says Personal Worlds and the Internet of Everything Are Colliding to Create New
Markets, November 11, 2013