Paris, capitale européenne de la Tech

124 000 visiteurs se sont bousculés dans les allées du Salon Viva Technology, organisé par Publicis et Les Echos, qui s’est tenu la semaine dernière durant trois jours à Paris. De quoi confirmer désormais sa place de « capitale européenne de la Tech ».

Paris, capitale européenne de la Tech

Emmanuel Macron au salon Vivatech

Du jeudi 16 mai au samedi 18 mai, l’événement parisien Viva Technology a ouvert ses portes à tout l’écosystème français et international de l’innovation. 124 000 visiteurs ont circulé dans les allées bondées durant trois jours (+ 24 % par rapport à l’année précédente).

Cette année, le salon a été marqué par la présence de Jack Ma (fondateur d’Alibaba et concurrent chinois d’Amazon), Jimmy Wales (fondateur de Wikipédia), Ginni Rometty (PDG d’IBM), du président Emmanuel Macron, de nombreux ministres et autres patrons de groupes français et étrangers de la tech mondiale (L’Oréal, BNP Paribas, LVMH, SNCF, Thales, Sanofi, Valeo Orange, HP, Samsung, Huawei…).

Tous ont d’ailleurs participé au Tech for Good 2019, organisé la veille à l’Elysée. Mais, par rapport à l’an dernier, les groupes français étaient mis plus en avant autour des thèmes qui leur tenaient à cœur (Engie et la transition énergétique, La Poste et l’inclusion, L’Oréal et la place des femmes dans la tech…).

Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a de son côté, insisté lors d’une allocution, au combat qu’il fallait absolument mener sur les réseaux sociaux, contre les contenus haineux ou terroristes et leur modération : « Face aux enjeux climatiques et sociaux, innover pour innover ne semble plus raisonnable. Il faut que l’innovation technologique soit au service du bien commun », rappelant l’importance de l’« appel de Christchurch », créé en réponse au récent attentat en Nouvelle-Zélande et signé par plusieurs pays, mais aussi par Facebook, Google, Twitter ou Amazon…

Au total, l’événement a également réuni près de 2 000 startups de tous secteurs et continents, en plus des 450 intervenants qui y ont pris la parole sur des sujets aussi divers que la place des femmes dans le numérique, l’innovation en Afrique, la confiance, la mobilité, la ville, la Govtech… ou encore, la collaboration grands groupes/start-up…

A ce sujet, lors de son intervention, Emmanuel Macron, entouré de cinq jeunes patrons européens, a rappelé que sur les quatre premiers mois de 2019, les start-up françaises ont levé plus de 1,4 milliard d’euros (+ 70 % par rapport à 2018) et insister sur l’importance pour elles d’arriver à « scaler » rapidement, notamment avec l’aide des grands groupes. « Il y a encore cinq à dix ans, ces groupes innovaient en interne. Ils n’avaient pas l’habitude de travailler avec des startups. Aujourd’hui, tout a changé », a souligné le président.

Toutefois, pour qu’elles parviennent à grandir vite, Emmanuel Macron est revenu sur l’importance de bénéficier du même cadre de concurrence que leurs homologues américains ou asiatiques et aux mêmes modes de financement, à travers la construction indispensable d’un marché des capitaux européens.

Emmanuel Macron a conclu sur les modèles numériques de pays concurrents, « stato-centré » pour la Chine et « piloté par des grands acteurs privés » pour les Etats-Unis, plaidant pour « une troisième voie » concernant la France et l’Europe : « L’Europe peut devenir un leader mondial », a-t-il lancé, appelant à « ne pas avoir un discours défensif mais conquérant ».

Au-delà, les nombreuses personnalités présentes ont rappelé l’importance de l’inclusion de tous les publics. Notamment des femmes, largement minoritaires dans la tech. VivaTech fût donc l’occasion pour 44 entreprises de signer « Le Manifeste pour la reconversion des Femmes dans les métiers du numérique » initié par Syntec Numérique et Social Builder, en présence de Cédric O, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des Finances et du Ministre de l’Action et des Comptes publics, chargé du numérique. D’où également les « Eu Prize for Women Innovators » qui ont récompensé quatre entrepreneuses.

 

Reste qu’en se promenant dans les allées de Vivatech, il était clairement visible qu’il faut aller vers un « futur responsable », que ce soit en termes d’économies d’énergie et de transition écologique… (voitures électriques, arbre solaire, robot désherbeur…). Un objectif plus qu’indispensable !

Une taxe nationale cible les géants du numérique

181 sénateurs ont voté pour et 4 contre ce texte qui instaure une taxe de 3 % sur le chiffre d’affaires numérique réalisé en France, sur les activités de publicité ciblée en ligne, de vente de données à des fins publicitaires et de mise en relation des internautes par des plates-formes.

Cette taxe s’appliquera aux très grandes entreprises réalisant un chiffre d’affaires sur leurs activités numériques de 750 millions d’euros au niveau mondial et de plus de 25 millions d’euros sur le sol français.

Cette taxe ne constitue toutefois qu’une solution temporaire dans l’attente d’un accord dans le cadre de travaux en cours à l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et Bruno Le Maire s’est engagé à abandonner cette taxe lorsque les entreprises du numérique seraient taxées à l’échelle internationale.

Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a dit vendredi dernier s’attendre à ce que l’OCDE convienne d’un niveau minimum de taxation pour les entreprises numériques d’ici la mi-2020.