Jean-Louis Missika : Paris, capitale Européenne du numérique

Jean-Louis Missika

Jean-Louis Missika, Adjoint au maire de Paris en charge de l’innovation, de la recherche et des universités.

 

Paris est, depuis des siècles, l’une des capitales mondiales de l’intelligence et de l’innovation. Le Paris du XIIIe siècle, qui vit la création de la Sorbonne, le Paris des Lumières et des expositions universelles en sont la preuve. En ce début de XXIe siècle, Paris conserve ce mélange unique de chercheurs, d’artistes et d’entrepreneurs, qui est la clé de l’innovation et de la créativité. Cette alliance fait notamment merveille dans le numérique : du jeu vidéo au cloud computing, de l’animation 3D aux services numériques, et du logiciel libre au design numérique, la région parisienne foisonne de talents et d’entreprises de toutes tailles.

Paris est aujourd’hui la capitale européenne du numérique et les chiffres le prouvent de façon indiscutable. Les clusters franciliens spécialisés (pôles de compétitivité, grappes d’entreprises…) ont recensé parmi leurs membres plus de 1 800 PME. A elles seules, les TIC en Ile-de-France représentent 400 000  emplois, dont plus de 20 000 en R&D, ce qui en fait le bassin d’emploi le plus important d’Europe. Ce rang se confirme pour le nombre d’étudiants formés dans la filière, le pourcentage du PIB consacré à la R&D, le nombre de publications scientifiques, et bien d’autres indicateurs.

Les collectivités locales se doivent de stimuler et d’entretenir l’incroyable dynamisme de la filière de l’innovation numérique, sur laquelle repose une partie déterminante de la croissance que nous espérons tous.

La Ville de Paris a mis en place, depuis 2008, une politique ambitieuse de soutien à l’innovation. Avec la création massive d’incubateurs d’entreprises innovantes, tantôt adossés à des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, tantôt thématiques, tantôt généralistes, nous allégeons la pression immobilière qui pèse sur les entrepreneurs, et les accompagnons au moment où ils en ont le plus besoin. Avec 70 000 mètres carrés d’incubateurs, qui seront portés à 100 000 en 2014, le dispositif accueille dès aujourd’hui 400 entreprises en création. A ce rythme, Paris crée l’équivalent d’une Tech City londonienne tous les deux ou trois ans.

Afin de mieux mettre en valeur ce formidable écosystème parisien de l’innovation, de lui donner une plus forte visibilité et, à terme, un meilleur accès à l’investissement et au capital-risque, il est clair qu’un projet fédérateur accompagné d’un vaste plan de communication serait le bienvenu.

A ce titre, le projet « Paris Capitale Start-up », actuellement étudié par Fleur Pellerin,  ministre chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique, est évidemment une piste prometteuse. En créant de grands pôles d’attractivité (ce nouveau quartier numérique, mais aussi le Silicon Sentier, le Nord-Est parisien, Saclay) pour un écosystème déjà bien réparti sur le territoire, on donne à toute une communauté un ancrage territorial, une visibilité et des possibilités de se rencontrer.

Paris est en train d’inventer un modèle d’innovation original et attractif, fondé sur la recherche, la créativité et l’esprit d’entreprise. Dans le concert des grandes capitales de l’innovation, elle tient son rang, parmi les tout premiers.

 

Jean-Louis Missika est Adjoint au maire de Paris en charge de l’innovation, de la recherche et des universités.